Hugues Parant : "Euroméditerranée contribue à redonner envie de Marseille"

Arrivé depuis moins d'un an à la tête de l'EPA, l'ancien préfet de la région PACA apporte sa stratégie et sa vision d'une cité qui doit obligatoirement se projeter dans le futur et la phase d'après. De quoi contribuer à changer le regard sur la deuxième ville de France. Merci qui ? Les investissements notamment.

Dire que le regard change sur Marseille c'est vrai. Dire qu'il reste des actions à mener, c'est vrai aussi. Une stratégie à affiner sans aucun doute. C'est un peu cela la mission du directeur général d'Euroméditerranée. Ancien Préfet, passé par l'EPA d'aménagement de La Défense, de retour en terre provençale, Hugues Parant cumule la connaissance du territoire et celle de la gestion d'un grand ensemble, même si, certes, entre le quartier d'affaires parisien et le territoire marseillais, ce n'est pas la même échelle.

Euroméditerranée 1 presque finalisé, Euroméditerrnée 2 sur les rails, la stratégie est à ce moment précis de l'histoire de l'EPA - et de Marseille - essentielle. Car elle est en train de définir le futur visage de ce périmètre, ville dans la ville. Et il est bien sûr lié à beaucoup d'enjeux, économiques, d'urbanisme, d'image et donc de marketing territorial.

Penser les usages plus que les bâtiments

Euroméditerranée version 2, c'est le début de la suite de l'histoire entamée il y a 20 ans. Autant dire que les choix posés vont énormément compter. Euroméditerranée 2 "c'est d'abord Les Fabriques" dit Hugues Parant. Celui que l'on appelait jusqu'alors l'îlot XXL "doit être le réceptacle de toutes les modernités, celles à venir, car dans 5 ans car Les Fabriques vont attirer une population moderne et une population qui l'est moins. C'est le brassage, la marque de la ville méditerranéenne", précise le DG de l'EPA qui voit dans l'intergénérationnalité une force qui pousse à "réfléchir les usages, bien plus que les bâtiments". Les Fabriques c'est une suite logique et améliorée en terme d'innovations ce qu'est Smartseille.

Dans ce même périmètre, le Marché aux Puces est un autre élément fort d'Euroméditerranée 2, "qui ne doit pas être conçu comme un appendice des Fabriques mais qui doit être un lieu d'échanges entre les populations déjà sur site et celles qui s'y rendent". Une bonne raison pour conserver ce qui donne le supplément d'âme. Comme une halle alimentaire, "pour l'heure lieu d'achat mais qui doit être un lieu d'échange", avec place de marché et parking adapté. L'idée est de lier le transport et un grand marqueur, attractif (musée ou autre NDLR) qui fasse du marché "un lieu de destination".

Transformer mais conserver aussi

Autre sujet, tout aussi stratégique, c'est la possibilité de donner des capacités tertiaires supplémentaires, parce qu'il "n'y a plus de m2 livrables" souligne Hugues Parant. Du côté du Parc des Aygalades, clairement l'enjeu "fondamental" est celui du logement. 15 000 habitations sont prévues. "Le parc est conçu comme un élément drainant", dit Hugues Parant. Mais le tout est lié à ce qu'il se passera pour la gare du Canet dont le Parc doit prendre la place.

Dans le plan stratégique, il y a aussi le village Des Crottes, qui "ne doit pas rester dans son coin" et être bien au contraire l'objet de l'attention d'Euroméditerranée. Sur ce point précis, Hugues Parant a été plusieurs fois très clair. Il faut aussi savoir conserver un existant apportant une réelle plus-value. Aménager ce n'est pas tout changer sans pensée structurée.

Marque d'intérêt

"Les Fabriques ont un intérêt programmatique. C'est penser comment la ville doit être vécue. Il faut se concentrer d'abord sur l'usage", redit Hugues Parant. Avec hybridation des fonctions et même hybridation des immeubles. La nouvelle façon de construire c'est mélanger logement, hôtel et bureaux, avec des services en commun. C'est penser à des échanges qui permettent la connectivité. Et cette nouvelle page d'aménagement qui s'écrit doit être visible à l'extérieur. La présence d'Euroméditerranée au Simi comme au Mipim relève de cette volonté de se positionner sur la liste des territoires qui comptent. Si Euroméditerranée 1 a surtout attiré des investisseurs français, Euroméditerranée 2 est attractif aussi pour les étrangers. "Nous entrons sur un terrain complètement nouveau", analyse Hugues Parant. Des intérêts venus d'Abu Dhabi et Dubaï se sont manifestés, d'autres originaires de New York également. De quoi "faire exister Marseille sur la carte. On peut créer une envie de Marseille. Il faut du buzz et du follow up". Avec sa force marketing territorial en interne, l'EPA marque des points, visibles sur le long terme. "Nous devons donner confiance aux investisseurs. L'important est la liquidité et la profondeur du marché".

Modèle reproductible ?

La "méthode" Euroméditerranée est-elle reproductible ? Oui dit Hugues Parant, mais "ce sont les innovations, les usages, qui le sont". Une façon de contribuer à donner une autre image et une autre dimension de Marseille.

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