Pierre Régis : "Notre bataille a toujours été la connectivité"

Un projet pharaonique signé Norman Foster qui redessine la silhouette du lieu comme pour mieux le projeter en orbite, des objectifs de fréquentation ambitieux à 16 millions de passagers à l'horizon 2027, le tout dans un contexte de développement du territoire qui s'accélère… Pilote jusqu'à fin décembre de l'aéroport Marseille Provence, son président du directoire redit combien la stratégie à long terme est primordiale.

La Tribune - Vous avez dévoilé il y a quelques jours le projet d'extension du terminal 1 qui modifie totalement la physionomie de l'aéroport. C'est une étape essentielle ?

Pierre Régis - Ce projet datait des années 1990. Mais les circonstances de conjoncture ont fait que nous ne sommes pas allés au bout. Cependant le besoin était là, de plus en plus pressant. La façon de gérer une aérogare a évolué, d'un point de vue sécurité et contrôle. Le projet dévoilé fin novembre correspond vraiment aux exigences d'aujourd'hui. Il est capable d'accueillir un grand nombre de personnes, il permet l'expérience passager en donnant plus d'espaces dans les salles d'embarquement, en y mettant plus de services dont les passagers ont besoin. Pour ce qui est de l'aspect architectural, il ne fallait pas louper cet espace de connexion des différents bâtiments historiques. Pour ce qui est de la capacité, la jetée d'embarquement qui viendra d'ici 2027 pour accueillir les gros porteurs longs courriers nous permet de nous positionner sur l'Asie, le Moyen-Orient et les Etats-Unis. Notre plan stratégique 2025 avait cette vision.

Quel doit être justement le positionnement de l'aéroport dans la stratégie territoriale ?

La stratégie se joue sur plusieurs aspects. Nous avons passé un contrat de destination avec le CRT et l'office de tourisme qui permet une mise au pot commune sur la promotion de destinations choisies ensemble. En ce qui concerne l'aspect business, nous avons rencontré un certain nombres d'acteurs, comme le club Top20 ou le Medef PACA. Nous avons fait un roadshow pour montrer qui nous étions et ce que nous faisions pour l'ouverture de droits de ligne. Nous avons demandé à ces différents acteurs de s'associer avec nous afin d'avoir de l'influence auprès de l'Etat. Cela a permis une prise de conscience. Le territoire se parle. Tout le monde œuvre dans le même sens. Nous sommes par exemple très liés au sujet des croisières. Cela s'appelle la connectivité. Cela a toujours été une bataille pour nous.

Peut-on envisager une complémentarité avec Nice Côte d'Azur ?

Je suis favorable à tout ce qui est bon pour le territoire. Nous sommes avec Nice un peu sur les mêmes sujets. Nous sommes premier en fret express après Paris. Notre positionnement géographique nous sert, nous sommes au centre de l'arc méditerranéen.

La privatisation de l'aéroport est-elle une bonne ou mauvaise chose ?

Ce n'est ni bien ni craint, c'est une possibilité de l'Etat. Une privatisation réussie est celle qui respecte vraiment les intérêts du territoire. L'aéroport est une infrastructure essentielle au développement du territoire, elle est redevable au territoire. Il faut respecter cet équilibre. Mais la privatisation n'est pas, pour l'heure, dans l'air du temps.

Comment envisagez-vous l'avenir de l'aéroport ?

Il faut redonner la priorité à l'humain. Il faut pouvoir circuler tranquillement, il faut dilater les espaces. Dès qu'une fonction est anxiogène, il faut dilater. C'est de la psychologie humaine. Il faut rendre le passage agréable. L'enjeu de l'aéroport de demain est là.

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