Où en est la transformation du site Total de la Mède ?

Annoncée en 2015, la reconversion de la plateforme installée dans les Bouches-du-Rhône est en phase active. Entre virage pris vers les biocarburants et volonté de rester actif avec l'écosystème industriel local, le site dit vouloir participer au nouveau visage de l'industrie.

C'est une réelle et profonde transformation, de celles qui font qu'il y a un avant et un après. Il y aura donc pour Total à la Mède un avant et un après 2015. C'est à cette date en effet qu'a été annoncé le projet de reconversion du site, avec lui également la modernisation de celui de Donges en Loire-Atlantique. Une reconversion que Total expliquait alors par son souci de "répondre à la demande croissante en biocarburants".

Stratégie verte

Trois ans après l'annonce, le chantier avance. Désormais la Mède ce sera essentiellement une bio-raffinerie de taille mondiale, avec une capacité de 500 000 tonnes par an, fin prête pour l'été 2018. Mais ce n'est pas la seule activité du lieu. Il y a aussi une ferme solaire de technologie SunPower d'une capacité de 8 MW, un atelier de production d'Adblue (l'additif qui permet de diminuer les émissions d'oxydes d'azote dans les moteurs diesel), une plateforme de logistique et de stockage, d'une capacité de 1,3 million de m3 et qui servira notamment au Grand Port Maritime de Marseille.

Mais c'est aussi ici que s'installe Oléum Sud, une école de formation qui porte de fortes ambitions en matière d'apprentissage de compétences.

"Notre ferme solaire s'inscrit dans l'ambition de Total d'axer sa stratégie vers les énergies renouvelables", insiste Eric Villareal, le secrétaire général de la plateforme de la Mède. Et Oléum Sud c'est la traduction "de notre volonté d'améliorer la fiabilité des compétences".

Adapter les compétences

Et c'est cette structure, ambitieuse dans son plan de développement, qui n'est pas anodine dans la restructuration du site. D'abord, elle est une émanation ou tout au moins une duplication d'Oléum, le centre de formation qui a été créé à Dunkerque en 2011. Surtout, elle n'a pas vocation à être uniquement dédiée au personnel Total, mais "aussi à des partenaires ou des sociétés extérieures. Des sociétés de maintenance peuvent se former sur ce plateau technique", explique pour sa part Samuel Duval, le responsable d'Oléum Sud. "Cela permet aux personnes formées de prendre véritablement connaissance ce qu'est le métier". Quinze stagiaires ont déjà été reçus sur le site, 30 formateurs - certains, techniciens, ingénieurs ou issus des laboratoires, étant en reconversion - ont été recrutés pour animer les sessions. La capacité d'Oélum Sud, c'est 120 stagiaires par jour, mais l'ambition est de recevoir 2 000 stagiaires par an. "L'écosystème de l'Etang de Berre a fait part de son intérêt. Nos formations sont certifiées et diplômantes", affirme Samuel Duval qui prévoit une part de 20 % de formations en e-learning et via des MOOC et de développer le business d'Oléum Sud dès 2018. Des partenariats avec des organismes de formation issus du secteur du pétrole notamment ou encore avec Aix-Marseille Université devraient être finalisés, le responsable d'Oléum Sud assurant qu'il existe moins de 5 écoles de la même envergure dans le monde.

 Rentabilité et adaptabilité

En terme d'objectifs plus globaux, pas de chiffres précis divulgués, si ce n'est l'investissement dans les travaux de reconversion, portés à 275 M€ contre l'enveloppe de 200 M€ annoncée préalablement, mais c'est celui de la rentabilité après des années de pertes financières qui est visé, même si Eric Villareal précise que ce n'est pas "le but principal du site". Local et international sont clairement les deux axes de développement privilégiés. "Lorsque Total a pris le virage du bio-carburant, c'était, parmi les majors, assez innovant. Aujourd'hui le virage commence à être pris par les autres". La participation de la plateforme provençale au Forum de l'Industrie de demain ce jeudi à Marseille est aussi une façon de montrer son nouveau profil au moment où on parle French Fab et Industrie 4.0.

L'accord, officialisé, il y a quelques jours avec CMA CGM pour la fourniture annuelle de 300 000 tonnes de GNL à partir de 2020 pour les futurs porte-conteneurs fonctionnant au gaz naturel liquéfié commandés par l'armateur français n'est pas tout à fait anodin tout en n'étant pas non plus une surprise. Total ne s'en est pas caché, cet accord c'est une façon de montrer sa capacité à répondre à la demande client. C'est bien cela, l'enjeu de la reconversion. A la Mède comme ailleurs.

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Commentaire 1
à écrit le 14/12/2017 à 16:49
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Très surprenant (voire suspect) que cet article ne fasse pas la moindre mention de la question pourtant FONDAMENTALE de l'HUILE DE PALME... Le solaire a bon dos.

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