La Tribune - Vous avez défini une feuille de route avec 14 défis, dont celui de la transmission d'entreprises, problématique qui selon vous, pourrait être résolue par une meilleure attractivité du territoire.

Eric Gorde - La transmission, c'est un peu compliqué. La part des 55 ans et plus est la plus élevée de la région PACA. Nous devons avoir une démarche directe auprès des chefs d'entreprise. Parfois la solution est familiale, parfois elle est interne - pour rappel le département est celui qui concentre le plus de SCOP - mais nous avons besoin de mettre en lumière ces potentiels d'entreprises. Nous menons une opération pilote avec la Chambre des Métiers et de l'Artisanat régionale, avec le recrutement d'une personne dédiée aux financements régionaux et européens.

Le numérique fait clairement partie de votre roadmap. Vous avez inaugurez récemment une Ecole du numérique. C'est aussi pour jouer sur la corde attractivité ?

La création de l'Ecole du numérique découle d'une réflexion menée il y a plusieurs mois. Nous avons fait un travail d'inventaire qui a recensé une trentaine d'entreprises actives dans le secteur numérique. Nous avons voulu les fédérer, pour qu'elles se connaissent mieux et puissent répondre ensemble à certains marchés. Toutes nous ont fait part de leurs problèmes de recrutement. Or c'est la mission de la CCI d'offrir des solutions de recrutement. L'ARII, l'agence régionale pour l'innovation et l'internationalisation des entreprises nous a accompagné. La première promotion comprend 13 personnes, une seconde sera lancée au mois de mars 2018. Cet outil permet de faire des modules de formation plus courts pour les chefs d'entreprises traditionnelles. Il existe également des modules pour les salariés. Le tout a nécessité un investissement de 150 000 euros.

Ce n'est pas seule initiative qui veut mettre en avant l'innovation

Notre idée initiale est de développer les startups. L'incubateur qui va s'installer au sein de Gap, fait partie du dispositif. Nous aurions pu le mettre en périphérie, il est installé en cœur de ville. Il doit être un vrai camp de base, un incubateur orienté aussi smart montagne.

Quels sont justement vos projets sur la smart montagne ?

C'est un sujet vaste, c'est un outil puissant pour le parcours client. Le digital permet aussi de réguler les consommations. Il y a des travaux à mener avec le cluster montagne.

La filière agro-alimentaire est une filière qui demande à être mieux structurée ?

Nous sommes le premier producteur de Provence Alpes Côte d'Azur et on ne transforme rien sur place. Nous manquons de valeur ajoutée. Notamment sur le créneau du fruit transformé, dont la consommation augmente. Nous réfléchissons à développer une unité de transformation ici. Nous ne devons pas faire ce que font les grands groupes. C'est notre rôle d'assembleur que nous devons jouer. Nous avons également le projet de créer un marché de gros dans le sud du département qui pourrait irriguer la métropole Aix-Marseille. Le développement industriel passe par l'innovation.

Il y a donc aussi une image à affiner ?

Nous avons beaucoup parlé du sujet du désenclavement mais si on regarde au sud, nous sommes déjà très connectés à la métropole Aix-Marseille. Nous sommes aussi proches de Nice. Nous travaillons avec une agence sur ce sujet. Nous sommes en train de réaliser un benchmark de ce qui est réalisé ailleurs. Les entreprises peuvent venir s'installer ici, le foncier n'est pas cher. Nous bénéficions de 300 jours de soleil par an, d'une bonne qualité de l'air... en terme d'image, nous avons une bonne marge de progression. Nous devons faire connaître nos talents.