L'international, ce "chouchou" qu'il faut… chouchouter

Alors que la politique à l'export de la France sera dévoilée dans les prochaines semaines, que la Région pousse une stratégie protéiforme, les conseillers du commerce extérieur de la France encouragent à aller "tous à l'international". Autant de bonnes fées penchées sur le berceau d'un pilier de l'économie qu'il ne faut cesser de renforcer.

En septembre dernier, la rencontre au sommet entre Jean-Yves Le Drian et les présidents de Région donnait déjà un avant-goût de ce qui sera sans doute confirmé dans quelques semaines par le ministre des Affaires étrangères lors de la présentation de la politique à l'export de la France : faire simple, plus simple et faire équipe pour faire efficace.

Car l'international, cet axe de développement quasi incontournable en matière de croissance, pour peu que le secteur et la taille de l'entreprise le permettent, mérite qu'on lui accorde toute l'attention. Exporter, c'est facile à dire mais pas si évident à mettre en œuvre. Outre les dispositifs divers qui existent, nombreuses sont les entreprises qui y vont par opportunités mais pas toujours avec un plan préparé et des angles prédéfinis. Comme l'explique Xavier Gesnouin, le président des Conseillers du commerce extérieur de la France Nice Côte d'Azur, qui tord le cou à une légende, "l'exportation n'est pas une solution immédiate". Comprendre que ce n'est pas l'export qui va sauver le chiffre d'affaire et l'activité d'une entreprise. "Ce n'est pas une solution au refinancement de l'entreprise".

Guichet unique régional en 2018

Ceci posé, le mot d'ordre est donc de simplifier. Et d'éclaircir la forêt des outils qui aident à l'accompagnement à l'international.

L'idée d'un Guichet unique a déjà été actée afin d'appliquer à l'export ce qui existe déjà pour les autres démarches entreprenariales, "afin d'apporter les solutions les mieux appropriées aux entreprises" rajoute Xavier Gesnouin.

"Le guichet unique aura son identité export dans quelques mois, au premier semestre 2018. Il nous faut désigner la bonne plateforme, la bonne technologie" annonce Caroline Pozmentier, la vice-Présidente déléguée de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur en charge des relations internationales. La Région qui est aux manettes de la politique économique. "Nous nous sommes emparé avec le président Estrosi d'abord puis avec le président Muselier, de cette intention de rassembler les énergies régionales". Et de dresser les axes d'une stratégie qui ne répond qu'à un seul mot d'ordre : "nous ne devons rien nous interdire" dit Caroline Pozmentier.

Accroissement des volumes

En tant que chef d'orchestre, Provence Alpes Côte d'Azur se veut bien plus qu'un hub international. Pas assez ambitieux. Et justement, il "faut être ambitieux" dit Caroline Pozmentier qui rappelle que "Jean-Yves Le Drian a posé l'objectif de 200 000 entreprises exportatrices d'ici 2022". Ce qui signifie, rajoute-t-elle "accroissement du volume des exportations et du volume des exportateurs". Aujourd'hui la région pointe au 7ème rang des régions exportatrices. Alors qu'elle figurait sur la 3ème marche du podium avant la création des grandes régions. Selon une étude publiée par CCI International PACA en 2016, c'est à 60 % des TPE qui tentent l'aventure de l'international, à 40 % implantées dans les Bouches-du-Rhône et à 26 % dans les Alpes-Maritimes, sur des filières comme l'industrie, le BTP et l'agro-alimentaire. Et 90 % disent bien avoir envie de faire mieux encore.

Pozmentier

Caroline Pozmentier défend une stratégie à l'international qui ne doit rien s'interdire

"Nous avons besoin de poursuivre dans le sens d'une attractivité qui ne se divise pas". Avec les Conseillers du commerce extérieur de la France, des CCEF que Caroline Pozmentier a reçu au conseil régional cette semaine, les liens vont se renforcer, la vice-présidente régionale décidant de faire de ces observateurs avertis de par leur maillage dans le monde, des interlocuteurs privilégiés et des conseillers sollicités pour toute mission à l'étranger et pour toute réception de délégation sur le sol provenço-azuréen.

"Tous ensemble à l'international"

C'est presque un cri de ralliement. C'est aussi une manifestation que les Conseillers du commerce extérieur de la France Côte d'Azur organisent avec la CCI Nice Côte d'Azur fin janvier. L'idée est de faire matcher sous une sorte de business meeting les besoins des entreprises ou grands groupes avec des étudiants, sélectionnés pour leur profil de compétences et prêts à partir sous d'autres cieux. Car le jeune est une "chance" pour les entreprises. C'est souvent une force vive qui est dédiée à une prospection hors frontières, permettant de "tester" les potentiels exports, tout en bénéficiant d'une première expérience entreprenariale significative. Volontariat International en Entreprise (VIE), CDD, CDI, stage, les façons pour le mettre en pratique sont nombreuses...  La formule, déjà testée, a convaincu des entreprises comme Amadeus, Resistex ou certains établissements bancaires.

Xavier Gesnouin

Pour Xavier Gesnouin, le passage à l'international demande préparation en amont et patience quant au ROI

"Tous ensemble à l'international, c'est aussi montrer à l'ensemble des acteurs économiques que les entreprises qui sont à la recherche de solutions trouvent des réponses précises à leurs préoccupations", explique Xavier Gesnouin. Qui redit que la démarche export ne s'improvise pas. Que le ROI ne se mesure souvent qu'au bout de 2 à 3 ans, après un investissement parfois important. Mais que l'export mérite d'être tenté. Sans baguette magique mais avec du pragmatisme de bon aloi.

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