Sébastien Didier : "La banque doit avoir la capacité à être agile "

Innover dans le secteur bancaire, c'est digitaliser mais pas seulement. C'est aussi prendre en considération les changements sociétaux et savoir se remettre intelligemment en question, surtout quand la concurrence ne vient pas forcément de là où on l'attend, explique celui qui dirige à Marseille, le pôle Réseau Métropole, animations et marché au sein de la Caisse d'Epargne CEPAC.
(Crédits : DR)

La Tribune - L'innovation bouscule aussi le monde bancaire. Comment en tirer parti ?

Sébastien Didier - Nous vivons une période de transformation en profondeur. Les fintechs apparaissent comme des sous-segments de notre activité : le crowdfunding, la gestion de flux, la gestion de comptes comme le Compte Nickel... Nous arrivons à travailler avec ces nouveaux acteurs. Car c'est complémentaire de notre activité. Mais nous sommes attaqués par d'autres acteurs. Orange Bank est la preuve de cette accélération, même si son lancement a été retardé, c'est un vrai succès. S'il se confirme, demain, les autres opérateurs se poseront également la question d'élargir leur activité à des domaines tels que la banque. Les GAFAs ne sont pas en reste. Ce qui les intéresse, c'est davantage de connaître le comportement du client. Les banques mobiles sont mobile first, c'est-à-dire étudiées pour être utilisées sur téléphone ou tablette. Nous devons nous donner la capacité à être agiles.

La digitalisation signifie un changement de business modèle ?

Les services que nous offrons doivent aussi se dématérialiser : c'est le chèque de banque digital ou la remise de chèque par téléphone. Ce qui signifie une baisse drastique des nos flux en agence. Aujourd'hui, le client ne veut plus se déplacer si ce n'est pas pour un acte à valeur ajoutée. Nous, banquiers de réseau, devons nous restructurer, avoir un modèle qui repense la banque tous les jours. Nous nous sommes posé la question de ce que veulent les clients. C'est réactivité et conseil. Donc des agences plus grandes avec plus de monde et donc plus de compétences. Ce sont des agences collaboratives. Et cela nous permet de conserver un maillage important sur le territoire. Cela signifie également de l'investissement - 70 M€ sur 4 ans, sur la période 2016-2019 - afin de posséder un maillage le plus moderne possible. Et proposer ainsi le meilleur de la proximité et du digital.

Nous devons également veiller à ce que le tissu local reste dynamique.

Sur ce sujet, quel regard portez-vous sur les innovations issues des startups ?

Nous avons actuellement 6 POC en cours avec des startups locales, des POC qui répondent à nos problématiques et qui rehaussent la qualité de service. Cela concerne la gestion des mails grâce à une pré-identification basée sur l'intelligence artificielle, un programme de fidélité pour client BtoC, une solution de covoiturage collectif... Rappelons que nous sommes entrés au capital de l'accélérateur P.Factory, à hauteur de 51 % en injectant 2,5 M€. Nous possédons également une Innovation Room à Aix-en-Provence. Le déménagement prévu au sein de la tour La Marseillaise, nous permettra d'être encore davantage dans le collaboratif. Nous devons, il est certain, mettre la transformation digitale au cœur de notre métier.

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Commentaire 1
à écrit le 19/01/2018 à 10:21
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Innover c'est aussi aller à l'encontre de la mouvance et savoir se situer par rapport à son fonds de commerce et son image. En d'autres termes innover c'est savoir se singulariser sans remettre en cause ses propres fondements au risque de s'écrouler....

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