Bureaux : pourquoi Marseille performe (encore)

Avec un bilan 2017 satisfaisant, l'activité de bureaux s'inscrit dans une suite de bonnes nouvelles économiques. Avec, à la clé, des conséquences favorables et des manques à venir qu'il faudra combler, explique Nicolas Treich, directeur BNP Paribas Real Estate Transactions Aix-Marseille.
(Crédits : © Kim Hong-Ji / Reuters)

Après la pluie, le beau temps. L'adage semble valoir aussi pour l'activité de bureaux. C'est en tout cas ce qu'il ressort du bilan des douze derniers mois qui dans la globalité se sont mieux comportés que 2016, année bien plus morose.

Un renouveau sur le front des m2 placés qui finalement s'inscrit assez bien dans la suite des autres bonnes nouvelles que distille le monde économique, tant du côté de l'emploi des cadres que de la confiance des entreprises. Un grand tout qui voit les voyants au vert et la vie en rose.

S'adapter aux mentalités

D'ailleurs avec 145 000 m2 loués ou vendus à utilisateur, 2017 c'est presque 2012, année de référence. La raison ? "Le retour des grandes transactions", pointe Nicolas Treich. C'est-à-dire celles de plus de 5 000 m2 qui jouent le rôle de locomotive et tirent le marché du neuf vers le haut.

Le neuf suscite en effet "un engouement" note le directeur de BNP Paribas Real Estate Transactions. Et cela tout simplement parce que l'immobilier est un élément totalement pris en compte dans les stratégies des entreprises. "D'une part, le parc est vieillissant, d'autre part nous assistons à une prise de conscience selon laquelle l'immobilier d'exploitation fait partie de la stratégie". Une évolution qui tient notamment "aux nouveaux usages des nouvelles générations arrivant sur le marché du travail et qui pensent mobilité, confort et bien-être". De fait, pour attirer et conserver les talents, mieux vaut d'adapter à leur demande et à leur fonctionnement. "Plus l'entreprise affiche une image moderne, plus elle crée un sentiment d'appartenance".

Différences géographiques

Locomotive parmi les locomotives, Euroméditerranée affiche un + 256 % qui positionne l'EPA comme un moteur assez naturel. Et cela grâce à deux transactions supérieures à 10 000 m2. La première concerne une acquisition de la Région Provence Alpes Côte d'Azur pour 24 000 m2 sur le programme Euromed Center, la seconde une opération de 14 000 m2 menée par un acteur dont l'identité n'est pas encore connue.

A cela s'ajoute les 5 000 m2 loués à SNCF dans le Triangle Saint-Charles.

Le centre de la Cité phocéenne vérifie son attractivité avec l'arrivée de Nao Coworking, une enseigne qui a prévu de s'installer sur le Vieux-Port et qui vient s'ajouter aux offres de coworking déjà existantes. Une arrivée pas si étonnante pour Nicolas Treich qui note que "ce changement fort de notre économie est complémentaire à notre activité et peut avoir un impact sur les petites surface".

Si la zone du Pays d'Aix annonce une activité en m2 placés en baisse de 29 %, c'est parce qu'elle souffre "d'un manque d'offres neuves et de grandes tailles" et que ce sont plutôt des surfaces existantes qui sont "recyclées", analyse Nicolas Treich. Les programmes lancés sont déjà commercialisés, ce qui bride le marché. Et si les promoteurs ont bien conscience de cet état de fait, reste à convaincre les investisseurs...

Du côté de l'Etang de Berre et de Vitrolles, l'opération Cap Horizon qui a vu Alten s'installer conduit la zone à prendre une tournure tertiaire, les projets qui devraient émerger confirmant cette tertiarisation.

Risque de pénurie

Néanmoins l'offre est en recul ce qui amène Nicolas Treich a prévenir que sur certains secteurs, le risque de pénurie est réel. "Il faudrait un lissage de l'activité, éviter ces creux et pics. L'économie se comporte bien depuis les trois dernières années. Il faut profiter de cela pour combler les manques. Les entreprises sont en croissance, elles vont donc recruter et modifier leurs méthodes de travail", poursuit le directeur BNP Paribas Real Estate Transactions. Ainsi Euroméditerranée enregistre une baisse de l'offre de l'ordre de 35 %. Les prochaines livraisons d'immeubles ne sont pas prévues avant 2019 et 2020. Aix-en-Provence affiche tout autant une pénurie et un parc de plus en plus vieillissant estime Nicolas Treich. Ce qui forcément ne plaît pas aux entreprises qui, fortes d'une politique RSE de plus en plus active, sont davantage à la recherche de produits dans les clous énergétiques. Pourquoi ne pas voir des opérations se réaliser en péri centre-ville ? "Il faut une volonté politique - c'est-à-dire mettre des terrains à disposition - et une volonté économique - c'est-à-dire faire du tertiaire à la place du logement", estime Nicolas Treich pour qui le marché aixois "doit prendre en maturité".

Tout cela allant dans le sens d'un poste immobilier qui prend de l'importance pour les entreprises, "un poste qui peut coûter mais se révèle souvent gagnant à long terme".

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