Olivier Sassi : "L'innovation ne se commande pas, elle émerge"

Depuis moins d'un an aux manettes de l'EPA, son directeur général déroule la philosophie et la méthode employée pour faire de l'Eco-Vallée à la fois un lieu de vie et d'innovation.
(Crédits : DR)

LA TRIBUNE - L'Éco-Vallée est passée, comme vous le dites, de la "vision à la réalité". Mais comment imagine-t-on la ville du futur ?

OLIVIER SASSI - Nous sommes partis d'une somme de projets à la réalisation d'une première phase. Pour se projeter, la question à se poser est celle-ci : que vise-t-on dans le futur ? Nous mettons la technologie et l'innovation au service des fondamentaux du passé. Quel élément fait que nous aurons un bon logement ? C'est l'espace. C'est par exemple lorsque Jean Nouvel imagine des logements traversant avec des terrasses de 10 mètres carrés. Il ne faut pas oublier pourquoi l'on vient habiter sur la Côte d'Azur. C'est la qualité de vie. Si l'on oublie cela, ça ne fonctionne pas. Et la qualité de vie signifie des services du quotidien, du transport en commun, des espaces de calme et de verdure. Si l'on oublie ces fondamentaux, nous n'aurons pas d'habitat du futur. C'est également des logements à des prix maîtrisés, que les actifs peuvent acquérir.

On semble assister à un retour aux fondamentaux, à la façon ancienne de penser le bâtiment...

L'architecture méditerranéenne est tournée vers la qualité de vie. Dans le projet Anis [porté par Pitch Promotion, ndlr], les bureaux ont des espaces extérieurs, protégés de la chaleur. En plus des fondamentaux, nous apportons des services, comme la conciergerie, des espaces de rencontres en toiture appelés merenda, des pièces mutualisées, pour les familles ou pour accueillir une personne supplémentaire selon les besoins. Tout cela, c'est la cerise sur le gâteau. Mais si nous n'avons pas le gâteau, on se trompera. La qualité de vie est un fondamental.

Est-ce cela qui fait l'attractivité de Nice Éco-Vallée ?

Ce qui fait l'attrait, c'est ce qui devient différenciant. Nous avons des quartiers vivants, avec des espaces verts et des accès qui facilitent l'échange. Cela crée une activité forte. Lorsque les projets seront livrés, le tramway circulera déjà au pied des immeubles [la ligne 3, qui relie le quartier Saint-Isidore à l'aéroport, est prévue pour 2019, Ndlr].

Concrètement, quelle est la méthode ?

Nous sommes persuadés que la puissance publique doit avoir des conditions à défendre, mais elle ne doit pas tout réguler. Il faut laisser place à la créativité. Et cette créativité se déploie dans le dialogue entre l'aménageur, les puissances publiques et les projets. Il faut faire bouger les lignes, pas simplement faire des bâtiments. C'est parler d'espaces de vie, de commerces, d'animation, de restaurants, de culture... Lorsque l'on prévoit une cité du bien-être [qui prendra place dans Joia Méridia], on ne peut pas dire que cela soit un projet classique d'aménagement. Lorsque émergent des idées qui n'étaient pas envisagées, c'est grâce au mélange des savoir-faire. C'est une sorte de melting-pot. L'innovation ne se commande pas, elle émerge.

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