La stratégie très économie circulaire de Suez

La construction en cours dans les Bouches-du-Rhône d'une unité de production et d'injection de biométhane à partir des eaux usées permet au groupe de se placer sur le créneau des énergies vertes. Un positionnement nécessaire dans le contexte de transition énergétique qui devrait même être dupliqué à Nice dit Hervé Madiec, son directeur régional PACA.
(Crédits : Altivue)

Près de dix millions d'euros - 9,2 exactement - investis via 5 partenaires... c'est bien ce qu'il faut pour l'unité de production de biométhane qui sera la plus importante de France à terme. Pour le coup, Région, Métropole, Ademe, Agence de l'eau et Suez bien sûr, ont mis la main au portefeuille. Les objectifs sont déjà clairement annoncés : la production dès que l'unité sera opérationnelle - c'est-à-dire en 2019 - sera de 2,3 millions de Nm3 (lire normo m3 soit l'équivalent pour le gaz du m3 NDLR) pour commencer, même si l'idée d'une extension est déjà dans les esprits puisque la station est dimensionnée pour une production de 3,8 millions de Nm3. Et c'est alors qu'elle deviendra la n°1 de l'Hexagone.

S'intégrer dans le plan climat

Délégataire de la gestion du système d'assainissement de l'agglomération de Marseille ainsi que de Septèmes-les-Vallons, Allauch, Carnoux et la zone industrielle de Gémenos, Suez réalise ainsi un "vieux" projet. Il y a 4 ans, suite à un appel d'offres lancé, une proposition avait été faite mais n'avait pas été retenue. Récemment, Suez propose à nouveau d'améliorer le traitement des boues.

"C'est une vraie contribution au plan climat de la Métropole", insiste Hervé Madiec, expliquant que le gaz ainsi produit à vocation "à être utilisé à terme pour alimenter la flotte de véhicules dédiés au transport en commun". Et le directeur régional PACA d'expliquer que grâce à "un montage assez vertueux", tout se fait sans surcoût pour l'usager. "Nous prenons le risque industriel", dit-il aussi, les installations revenant dans le giron d'Aix-Marseille Provence dès la fin du contrat qui la lie au grand groupe, soit en 2028. "60 M€ seront investis sur 4 ans", précise par ailleurs le représentant régional de Suez. Le chiffre d'affaires généré par la vente aux gaziers est estimé à 1,7 M€ par an.

La première de France mais pas l'unique

Bien que plus importante unité de France lorsqu'elle aura atteint sa taille maximale, l'unité des Bouches-du-Rhône s'appuie sur un procédé qui a déjà été testé dans plusieurs unités que le groupe possède dans l'Hexagone, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes et à Strasbourg où l'initiative a été portée avec l'aide du programme européen Life. C'est ainsi sur le site de Strasbourg-La Wantzenau qu'a été réalisé la première installation recyclant les eaux usées en biométhane.

Nice aussi

Cependant Suez s'intéresse aussi à l'hydrogène, une filière que la Métropole aixo-marseillaise regarde avec attention. Mais ce n'est pas uniquement le giron marseillais qui retient l'attention du groupe français, qui outre le périmètre d'Aix-Marseille Provence gère aussi Cannes et Nice. Nice Côte d'Azur pourrait elle aussi bénéficier des technologies de Suez qui "réfléchit à des solutions similaires" pour la Baie des Anges. Un territoire qui comme le territoire provençal présente des caractéristiques faisant état d'un foncier rare, proche de la Méditerranée et avec une métropole jeune. Des contraintes qui poussent forcément à innover. De façon générale, Suez ne cache pas sa volonté d'augmenter la production de biogaz dans les 5 ans qui viennent. Les territoires apportent forcément leur contribution...

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