Maranatha : pourquoi Paris Inn y va

Fortement implanté en région parisienne, le groupe de gestion hôtelière, présent également à Nîmes et Nice, est l'un des candidats à la reprise du groupe hôtelier marseillais, aujourd'hui en redressement judiciaire. Où il est question de stratégie qui passe par le Sud de l'Europe.
(Crédits : DR)

32 établissements, uniquement des 4 et 5 étoiles, 2 014 chambres au total, 1 000 collaborateurs et un chiffre d'affaires qui cumule à 78 M€. Voilà pour la carte d'identité officielle de Paris Inn. Et les chiffres qui comptent. Cependant c'est plutôt sa fibre entreprenariale et sa "passion pour l'hôtellerie" que Jean-Bernard Falco, le président-fondateur préfère mettre en avant. Sa philosophie aussi.

Des JV pour structurer le développement

Et de rappeler l'histoire de Paris Inn, créé en 2005 avec son épouse, Céline, représentante de la quatrième génération d'hôteliers avec laquelle il s'associe pour justement dérouler sa vision du métier, du haut-de-gamme, sobre mais chic. Un premier joint-venture, en 2011, réalisé avec Pramerica Real Estate Investors lui permet d'acquérir 4 actifs supplémentaires pour une valeur de 65 M€. Un second, finalisé en 2013 avec Morgan Stanley Real Estate Investing est financé par AIG et Goldman Sachs pour 250 M€. En 2014, c'est la naissance de Maison Albar, marque de boutique-hôtels 5 *, elle aussi née d'un joint-venture, avec le chinois Planeto Group. Une marque qui a levé 24,5 M€ l'an dernier auprès de bpifrance pour asseoir son développement. Car outre la Chine et Paris (respectivement avec un et trois établissements NDLR), Maison Albar est présente dans le Sud. A Nîmes, elle injecte une vingtaine de millions d'euros dans la rénovation de l'Impérator qui devrait être opérationnel en 2019. A Nice, c'est l'ex-Boscolo qui fait lui aussi l'objet d'une refonte totale pour une quarantaine de millions d'euros avec une ouverture envisagée pour 2020.

"Notre métier est de faire de la gestion hôtelière. Si nous nous sommes déployés majoritairement à Paris, nous avions la vision que nous devons aussi en sortir", précise Jean-Bernard Falco. Outre les premiers pas dans le Sud ci-dessus évoqués, le groupe est en phase finale d'acquisition d'un établissement à Porto, au Portugal. "Nous travaillons également sur des acquisitions à Rome, Milan, Séville ou Madrid", souligne le président-fondateur de Paris Inn. Et pour pouvoir gérer en proximité ces nouvelles acquisitions, "il nous fallait un point de chute dans le Sud". Ça aurait pu être Nice, ce sera Marseille où un hub de développement, baptisée Euromed Inn, s'implantera. Des contacts ont par ailleurs déjà été pris pour une réservation de plusieurs m2 au sein de la Tour La Marseillaise.

Un dossier de place

Le "sujet" Maranatha arrive donc dans ce déploiement de stratégie hors des frontières parisiennes. "Maranatha, c'est un dossier de place" explique Grégory Pourrin, le directeur général de Paris Inn. "Nous avons la volonté de développer ce groupe hôtelier, dont nous connaissons bien le portefeuille", poursuit Jean-Bernard Falco.

Et qui entre davantage dans les détails. "Nous sommes financés pour l'ensemble de nos projets, nous nous engageons à reprendre l'ensemble du personnel, sauf le directeur général, c'est-à-dire 2 999 personnes". Reprise totale des salariés donc moins... Bruno Robert, au motif de ne pas prendre le risque que les mêmes comportements reproduisent les mêmes effets.

"Nous avons construit une offre avec un filet pour les investisseurs privés", ajoute Jean-Bernard Falco. Des investisseurs appelés par facilité les "petits porteurs" mais qui sont au contraire des contributeurs aux revenus plus élevés que la moyenne. "Nous partagerons le premier euro avec eux. Nous nous inscrivons dans une démarche industrielle, équilibrée. Demain ces investisseurs seront nos partenaires et nous les considérons comme tels", appuie Grégory Pourrin.

C'est exactement ce profil que Paris Inn met en avant. "Nous sommes des industriels nous sommes accompagnés d'un opérateur financier. Nous possédons les fonds pour ce qui relève du plan de cession. Il n'y a pas d'ETI qui soit plus puissamment armées que nous", assure Jean-Bernard Falco qui fait face à pas moins de 18 autres candidats dont les géants du secteur comme le groupe Accor. Cet entrepreneur, self-made man, qui est passé d'abord par le monde bancaire, avant de s'investir dans le domaine hôtelier, confirme que Maranatha ou pas, le développement envisagé pour son entreprise passe forcément par Marseille.

Le calendrier judiciaire prévoit d'ici fin juin une audition des candidats sélectionnés. Le cessionnaire devrait être connu fin juillet/début août.

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