Quand l'Adie parle… à l'Elysée

Avec son Mégaphone, l'association qui aide au financement par le micro-crédit prend son bâton de pèlerin pour dire au plus haut sommet de l'Etat quels sont les besoins sur le terrain. Une opération de communication qui sonne surtout comme un plaidoyer.
(Crédits : DR)

1 051 projets financés en Provence Alpes Côte d'Azur en 2017, une croissance d'activité de 11 % et la volonté affichée et ambitieuse de dire oui à 1 500 projets d'ici 2020. Trois décennies après son apparition dans le paysage du financement français, le micro-crédit est devenu un mode comme un autre ou presque. En tout cas, bien mieux considéré, pas forcément encore totalement connu par le public qu'il cible mais très certainement pas regardé avec dédain par les acteurs économiques.

 Les trous dans la raquette

Si le micro-crédit à fait ses preuves, il n'empêche que tout n'est évidemment pas parfait et que le développement de ce mode d'apport d'espèces sonnantes et trébuchantes sur le territoire hexagonal fait remonter des manques, des aberrations parfois, des améliorations à apporter sûrement.

Et voilà donc l'Adie prendre son bâton de pèlerin. Car c'est cela aussi son rôle. "L'Adie à trois missions, celles d'accompagner et de financer mais a aussi une mission de plaidoyer", rappelle Sébastien Chaze, le directeur régional Provence Alpes Côte d'Azur. Alors certes l'environnement "réglementaire et législatif est en mutation" - la loi PACTE devrait étendre le périmètre d'utilisation du micro-crédit - mais justement cela n'empêche pas d'appuyer, histoire de bien se faire entendre.

D'où donc ce Mégaphone - ensemble de propositions issues de la consultation de 40 000 micro-entrepreneurs - envoyées à l'Elysée avec des demandes précises. Comme reconnaître la création ce qui dans le cas d'un salarié démissionnant pour créer son entreprise, ouvrirait un droit à l'assurance chômage. Ou encore systématiser l'orientation des créateurs refusés par les banques vers des institutions de micro-finance via une plateforme gérée par la Banque de France. En finir avec la limitation d'âge de l'entreprise - moins de 7 ans actuellement - pour avoir accès au micro-crédit. "Il faut certes veiller à ce que le micro-crédit continue à être orienté vers ceux qui en ont besoin. Mais il ne faut pas que ce le soit au prix d'une limitation", indique Sébastien Chaze.

Allô j'écoute...

Et le directeur régional de dire que ce Mégaphone est aussi le moyen de porter la parole des micro-entrepreneurs, "qui n'ont pas le temps de se regrouper". Car "le micro-crédit a fait ses preuves. Cet entreprenariat là n'était pas pris au sérieux. Il fait partie d'une révolution post-industrielle", celle où le salariat n'est plus la solution absolue. Et puis il est aussi question de notoriété au sens noble du terme. "Nous restons attentifs à nos publics. Il existe encore beaucoup de porteurs de projets qui démarrent seuls ou qui ne démarrent pas car ils estiment qu'ils n'y arriveront pas".

Si tout semble converger dans le même (bon ?) sens, néanmoins, "nous sommes lucides sur le chemin qui reste à parcourir. Il va falloir faire preuve de persévérance". Continuer à porter la bonne parole, à se faire connaître. "Ce n'est pas open-crédit. Nous continuons à peaufiner nos process, nos outils". Forcément, ce Mégaphone est une excellente occasion de porter la bonne parole et de jouer un bon coup de com'. Parce que l'un n'empêche pas l'autre.

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