Summer Stadium Job Hopps : et si c'était ça, la nouvelle façon de recruter ?

En organisant à l'Orange Vélodrome une journée mêlant entretiens la journée et fête avec DJ le soir, le groupe basé à Aix-en-Provence a réussi son pari dans la forme. Pour le fond, il faut encore attendre un bilan des embauches réalisées. Mais au-delà des chiffres, c'est davantage l'approche du sujet recrutement qui secoue les méthodes traditionnelles.

L'initiative tenait tout du défi : réunir dans l'antre de l'Orange Vélodrome à la fois les acteurs de l'emploi, des marques connues et reconnues, des entreprises, des demandeurs d'emploi et des institutionnels tenait plus de la gageure que du pari gagné d'avance. Pourtant, le Summer Stadium Job Hopps a bel et bien été un succès. Au moins dans les premiers chiffres annoncés : 8 000 postes à pourvoir, 7 900 candidats présents sur les 26 000 convocations envoyés urbi et orbi par les acteurs de l'emploi, de Pôle Emploi aux agences d'intérim... Et 22 000 personnes le soir pour faire la fête aux sons des DJ venus exprès pour l'occasion. A idée innovante, retour positif.

Le succès, Frédéric Pons, lui, le mesure aussi au nombre et aux profils d'entreprises qui ont joué le jeu : 75 en tout, de la PME au grand groupe et jusqu'à la startup... "Nous avons eu toute la panoplie des entreprises du territoire", se réjouit le co-président de Hopps Group qui ne s'attendait peut-être pas à voir des entreprises de petites tailles s'engager aussi dans l'aventure.

Expérience de marque

"Je voulais créer une expérience de marque", explique Frédéric Pons. Les marques, elles, ont bien compris tout l'intérêt de l'événement. Comme L'Oréal qui a en profité pour coiffer les candidats au recrutement mais qui en a surtout profité pour lancer ses sprays de couleur éphémère. Pataugas, qui est dans le giron de Hopps Group, et qui est en plein renouveau, a fait taguer des chaussures... Une excellente façon de joindre l'utile - faire connaître ou mieux connaître ses produits - à l'agréable - prendre part à un moment festif. Une façon surtout de jouer sur la mémorisation, ce qui a tout à voir avec le neuromarketing, là où la scénarisation fait que le produit n'est qu'un bout de l'expérience vécue et non l'objet central.

Et ça, ça va pile poil dans la nouvelle façon dont les diplômés frais émoulus et les salariés envisagent désormais les entreprises. Il n'y a pas que les Millenials ou la génération Z qui soient attentifs au bien-être en entreprise. Tout un chacun appréhende désormais aussi son emploi par le prisme de l'ambiance dans la structure, de sa capacité à être bienveillante, attentive aux besoins et attentes.

"Il est essentiel désormais pour une entreprise de montrer qu'elle n'est pas comme les autres", pointe Frédéric Pons.

Copié/collé ?

De ce premier essai apparemment transformé en succès, que doit-il, va-t-il en rester ? Evidemment on image une nouvelle mouture pour 2019 sur l'aire marseillaise. Mais l'initiative a déjà suscité l'attention des villes de Lyon, Toulouse ou encore Lille. Du côté de Hopps Group et des organisateurs, le Grâal serait de réaliser l'opération à Paris. Soit la meilleure façon de dupliquer rapidement. Mais plus largement, la question qui se pose n'est pas tant la répétition de l'événement dans les métropoles de France mais bien plus celle de la façon d'aborder l'étape recrutement. En jouant sur l'effet festif, de surprise, dans un contexte décomplexé, ce Summer Stadium Job pourrait simplement indiquer une nouvelle voie, une nouvelle approche des phases d'embauche où pour le coup, c'est la forme qui l'emporte sur le fond mais sans le vider de sa substance. Reste maintenant à attendre comment les autres acteurs de l'emploi pourront - devront ? - s'en inspirer.

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