"Quelqu'un m'a dit un jour que l'on se sent niçois à partir du moment où l'on ne se sent pas de vivre ailleurs. Je ne me sens pas de vivre ailleurs, alors..." Alors Thomas Collet est resté. Natif de l'Ain, cet ingénieur de formation a progressivement creusé son sillon sur ce territoire de carte postale où il a posé bagages avec sa femme en 2008, un peu par hasard, attiré comme beaucoup par la mer, le soleil et, le concernant, un certain besoin de se challenger qui le mènera, dix ans plus tard, jusqu'à la présidence du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) de Nice qu'il occupe depuis le 1er juillet.

L'envie d'entreprendre

Responsable d'affaires au sein du groupe Vinci Energies, d'abord à Lyon (Cegelec) puis à Monaco (Jean Graniou), Thomas Collet se lance dans l'aventure entrepreneuriale en 2012, date à laquelle il rejoint en tant qu'associé-gérant l'entreprise de Drap, SIC, petite société de nettoyage industriel reprise par son cousin quelques années auparavant. Un nouveau challenge pour celui que l'envie d'entreprendre avait poussé à compléter sa formation d'un master en management à l'EM Lyon afin d'avoir "une vision plus globale de l'entreprise".

Sous leur impulsion, la PME spécialisée dans le nettoyage pour l'industrie cimentière se développe en élargissant son activité vers le secteur des déchets et de l'environnement, et signe avec Veolia, Suez et depuis peu Pizzorno, arguant d'un savoir-faire technique propice aux industries lourdes. "On rentre dans les machines, dans les broyeurs, dans les fours. On fait de la maintenance de premier niveau", indique-t-il. SIC emploie aujourd'hui 25 collaborateurs pour un chiffre d'affaires 2017 de 1,6 M€. Et, après avoir réussi sa diversification sectorielle, entend bien conquérir d'ici à 5 ans d'autres zones géographiques, notamment la basse vallée du Rhône où les cibles industrielles sont légion, bien plus que dans les Alpes-Maritimes.

Rugby et CJD, mêmes valeurs

En attendant, le trentenaire poursuit son chemin au sein de la section niçoise du CJD qu'il intègre dès 2013. De commissions en plénières, ce passionné du ballon ovale, membre du club de rugby loisirs Chiappacan, y découvre des valeurs communes avec l'ovalie : « l'ouverture, la camaraderie, la solidarité, le contact, parfois le combat, mais sans jamais se prendre au sérieux », répète-t-il à l'envi. Ce qui ne l'empêche pas d'embrasser des causes sérieuses. C'est lui, par exemple, qui a initié le premier comité de pilotage dédié à la jeunesse du mouvement associatif niçois, avec l'idée de "montrer l'entreprise telle que nous la vivons, un lieu d'épanouissement où l'économie est au service de l'homme". L'occasion également de redécouvrir une jeunesse qui "n'a pas l'entreprise en rejet mais qui la méconnaît, qui est à la recherche de sens, de transparence, de confiance, de responsabilité".

C'est peut-être pour cela qu'il a placé sa mandature de deux ans sous le signe de l'engagement. "J'aimerais amener chaque dirigeant à se questionner, au-delà de son entreprise, sur son engagement au sein de la société, sur ce qu'il peut faire de plus pour la Cité", explique celui qui soutient, en tant que bénévole, l'association d'aide et d'accompagnement à la création d'entreprise Initiative Nice Côte d'Azur. Et qui vient de rejoindre NAD, pour Nice Ariane Développement, groupement de chefs d'entreprise qui œuvrent à la création d'une dynamique économique dans les quartiers en difficulté. D'où ce projet de réunir, à l'occasion d'une soirée, un maximum d'anciens JD pour témoigner de leurs engagements passés et actuels. Lequel constitue l'un des points d'orgue de son programme qu'il présentera le 13 septembre prochain.