Pourquoi Mon Chaperon lance sa version professionnelle à Marseille

Créée au départ pour le grand public par la start-up du même nom, la solution Mon Chaperon vient de se doter d’une version à destination des entreprises, en partenariat avec le réseau Cap au Nord Entreprendre.
(Crédits : DR)

Une heure et vingt minutes. C'est le temps moyen passé dans les transports en commun par les salariés français. Une heure vingt et son lot de craintes, de sentiment d'insécurité, d'ennui voire de harcèlement. Un constat que fait en 2016 Fabien Boyaval, alors qu'une de ses amies est agressée en rentrant seule chez elle. "C'est à ce moment que j'ai eu l'idée de mettre en relation les personnes effectuant des trajets seules le soir". Une idée qui se concrétise en 2017 par le lancement d'un site internet et d'une application nommée Mon Chaperon, originaire d'Occitanie. Le principe est simple, "mettre en relation des personnes pour qu'elles partagent un trajet en transports en commun ou à pied". Cela via, au choix, une application ou un site web, vérification d'identité et système de notation à l'appui.

Si la solution était jusqu'alors destinée au grand public, Mon Chaperon s'adresse désormais aux entreprises avec sa version professionnelle lancée dans la Cité phocéenne en partenariat avec Cap au Nord Entreprendre, un réseau de 260 entreprises des territoires Nord qui pourront bénéficier gratuitement de l'outil.

Au programme, de nouvelles fonctionnalités, parmi lesquelles la possibilité d'entrer un code entreprise qui permet au salarié de rejoindre en priorité des co-piétons travaillant dans la même entreprise. L'occasion de se rencontrer tout en parcourant son trajet plus sereinement. Dans le cas de Cap au Nord Entreprendre, ce sont tous les salariés des sociétés adhérentes qui pourront co-piétonner ensemble. De quoi créer du lien entre les entreprises du secteur. "Cela contribuera à faciliter la vie de nos entreprises et à soutenir le développement du territoire", se réjouit Christian Cortambert, président du réseau marseillais.

Sécurité des trajets et lien social : un enjeu pour les entreprises

Si la start-up a choisi de créer une version professionnelle, c'est parce qu'elle est convaincue de l'intérêt d'un tel outil pour les entreprises. "En raison du sentiment s'insécurité, des odeurs, du bruit, de la promiscuité, passer plus d'une heure par jour dans les transports en commun augmente considérablement le risque de dépression et le stress tout au long de la journée" affirme Fabien Boyaval. Un mal-être qui se répercute souvent sur les performances au travail.

Mais au-delà de diminuer les nuisances liées au transport, il s'agit récréer un lien social souvent fragile dans les entreprises. "28 % des salariés se sentent isolés au travail. Pourtant les relations entre collaborateurs sont la première source de qualité de vie au travail. Cela a un impact direct sur la productivité, l'absentéisme et le turn-over", souligne le fondateur de la start-up.

L'idée est également de "remettre les gens dans les transports en commun". Une ambition qui semble séduire Patrick Ruffo, cadre de l'entreprise Couleurs de Tollens . "Ici [dans le magasin du 15e ndlr], les salariés n'utilisent pas les transports en commun, par méconnaissance des lignes notamment. Alors ils viennent en trois roues pour éviter les embouteillages mais ils ne sont pas motards pour autant". Conséquence : "nous avons trop d'accidents et donc d'arrêts du travail. S'ils ne sont pas seuls, ils seront peut-être davantage prêts à prendre les transports en commun, d'autant qu'ils habitent dans les mêmes quartiers".

Une source de financements nouveaux pour la start-up

Cette version pro, en plus de répondre aux besoins des entreprises et de leurs salariés, constituera une nouvelle source de revenus pour Mon Chaperon. En effet, les entreprises qui souhaiteront proposer cette solution à leurs salariés paieront, au prorata de leurs effectifs, un coût de mise en place auquel viendra s'ajouter un forfait mensuel. Le partenariat avec Cap au Nord pourra servir de vitrine, d'autant que "ce secteur reprend toutes les problématiques, et en particulier celle liée au dernier kilomètre puisqu'on est très mal desservi", observe Fabien Boyaval, "si nous somme plusieurs, ce souci ne se pose plus".

Côté grand public, du chiffre d'affaire pourra être engendré via la publicité géolocalisée et des options pour l'heure gratuites mais qui devraient à terme devenir payantes, à savoir le suivi par géolocalisation en direct, ou encore la possibilité d'activer un bouton d'alerte en cas de danger, le tout dans le cadre d'une offre freemium.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.