Pourquoi l’OM fait équipe avec Positive Planet

La visite de Jacques Attali, fondateur de l'ONG, au centre d'entraînement de l'Olympique de Marseille n'a pas grand-chose à voir avec le foot mais tout avec l'entreprenariat dans les quartiers populaires.

C'est un binôme quelque peu inattendu qu'a accueilli le centre d'entrainement Robert Louis-Dreyfus ce vendredi 11 janvier. D'un côté, Jacques-Henri Eyraud, président de l'Olympique de Marseille, de l'autre, Jacques Attali, fondateur de Positive Planet, ONG promouvant l'entrepreneuriat dans les quartiers populaires. Et c'est justement ce sujet qui a nourri le cœur des discussions le tout en présence d'une vingtaine de membres du Club des entrepreneurs de Positive Planet, réseau réunissant des entrepreneurs soucieux d'avoir un impact sociétal positif, notamment via l'accompagnement de jeunes porteurs de projets.

Pourquoi ?

Pourquoi un tel rendez-vous ? "Nous avons été approchés par l'Union nationale des footballeurs professionnels avec qui nous avons tissé un partenariat. Les footballers sont de bons modèles pour montrer qu'il est possible de réussir lorsque l'on vient d'un milieu défavorisé", explique Jacques Attali. Et de citer ces qualités partagées par les joueurs de ballons ronds comme par les entrepreneurs : "l'entêtement, le travail, la persévérance, la survie à l'échec..." Dès la relation établie à l'échelle nationale, il a fallu trouver des partenaires locaux et à Marseille, l'OM était une évidence. De par son aura d'abord. Ainsi dans l'assistance, un argument se murmure ici et là : organiser l'événement à la Commanderie, c'est l'assurance d'attirer du monde. L'OM est également un club populaire, donc proche du public cible. Et cerise sur le gâteau, les planètes semblent s'aligner puisque le club dispose d'une fondation soucieuse d'œuvrer dans les quartiers prioritaires.

Acteur de son territoire...

Car en effet, depuis l'arrivée de son nouveau propriétaire Franck McCourt en 2016, l'OM a voulu exploiter au maximum son potentiel en ne se contentant plus du seul volet sportif, mais en tentant de compter au niveau sociétal, d'où la création de l'OM Fondation. "L'OM a une voix qui porte", affirme ainsi Jacques-Henri Eyraud. "Quand l'OM gagne, les Marseillais sont à l'unisson. A l'inverse, les lendemains de défaite, on ressent les choses physiquement ici. Ce qui n'est pas le cas à Paris. Alors nous ne voulions pas être un objet hors sol. Nous voulions être un acteur quotidien du terrain qui exerce sa responsabilité sociale. Et la fondation est le véhicule pour le faire".

Une fondation qui s'articule autour de quatre axes : soutenir l'éducation, encourager l'entrepreneuriat et l'emploi, développer la pratique sportive chez les jeunes et promouvoir la culture.

... et s'en nourrir

Concernant l'entrepreneuriat, il s'agit d'un sujet particulièrement cher au président du Club qui dispense par ailleurs cette matière à Sciences Po. Amoureux des startups en raison de leur façon d'appliquer "la méthode scientifique à l'entreprise : tester, apprendre puis abandonner ou aller plus loin", il s'intéresse aussi à l'économie plus traditionnelle, soulignant le partenariat entre la fondation et l'Adie, structure de micro-crédit. "Nous leur avons offert un soutien financier pour des prêts d'honneur et avons assuré une formation thématique autour de la communication digitale".

Jacques-Henri Eyraud a également été parrain de la première édition de l'opération "Je monte ma boîte à Marseille, moi aussi", portée par plusieurs acteurs présents sur le territoire Nord de la ville ; de même qu'a été organisée l'opération OM Innovation Cup, concours récompensant des entreprises innovantes, dans des domaines qui intéressent le club comme "la performance, le marketing ou encore la connaissance des clients. Cela nous a permis de nous améliorer grâce à l'approche entrepreneuriale", détaille Jacques-Henri Eyraud.

S'ouvrir à son environnement pour l'impacter positivement, mais aussi pour évoluer en phase avec lui. "Notre engagement nous permet de rencontrer des personnes aux profils variés qui pourraient devenir nos collaborateurs. Or, dans le football, les profils formatés ne suffisent plus".

Des publics qui se rejoignent, une volonté d'impacter son territoire, la recherche d'innovation et de talents aux profils atypiques : l'ONG et le club semblent donc avoir beaucoup à s'apporter, même si le partenariat en est encore à ses balbutiements. "Il faut que nous réalisions des choses concrètes ensemble", lance Jacques-Henri Eyraud face à la vingtaine d'entrepreneurs présents. "Nous allons en discuter. Si vous avez envie de penser en commun à des actions concrètes, ce serait avec plaisir". Reste plus qu'à passer à l'action...

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