OGC Nice : Julien Fournier, l'homme de l'ombre… et de la stratégie

Dans quelques jours, il quittera officiellement ses fonctions de directeur général de l'OGC Nice. Né dans le Var, passé par l'OM, l'équipier de Jean-Pierre Rivère a mené le développement du club niçois comme un entrepreneur. En voulant acquérir les compétences clé, en étant conscient des faiblesses mais aussi d'un potentiel qui ne demande qu'à être encouragé.
(Crédits : DR)

On ne sait pas si c'est déjà plus qu'un projet, si dans quelques mois, semaines ou jours, Julien Fournier aura quitté l'Hexagone, mais à la fin de l'entretien accordé à La Tribune fin décembre, en réponse à la question de ce qu'il aimerait faire après l'OGC Nice, le directeur général du club disait alors, vouloir "se frotter à l'étranger". C'était bien sûr avant l'annonce de son départ, ainsi que celui de Jean-Pierre Rivère, au 30 janvier prochain pour cause de mésentente avec les actionnaires du club.

Créer des actifs

Arrivé en 2011 aux commandes du club niçois, Julien Fournier connaît évidemment bien le monde du ballon rond, lui qui a été secrétaire général de l'Olympique de Marseille avant d'être le plus jeune président du Racing Club de Strasbourg, fin 2009.

Lorsqu'il revient dans le Sud, Julien Fournier trouve un club où beaucoup est à faire. "Nous avons récupéré un club sans actif, hormis son histoire et son nom" explique-t-il. L'objectif va donc de créer des actifs. "Nous voulions faire de l'OGC Nice un club européen, dans ses infrastructures, ses exigences, sa représentativité et sa crédibilité". A l'époque, "il n'y avait aucune stratégie de recrutement, aucune infrastructure, aucune stratégie de formation. Il fallait secouer le cocotier". Chose faite. "Nous avons conservé ceux qui avaient une vraie volonté pour le club. 90 % des actifs, c'est de l'humain". La création d'un centre d'entraînement, flambant neuf, répond aussi à cette stratégie. Montant de l'investissement : près de 28 M€.

Pierre angulaire

L'humain, c'est justement peut-être le facteur principal qui intervient dans le choix des entraîneurs, qui ont été, assure Julien Fournier, "de très bonnes décisions d'entrepreneur". Ainsi l'arrivée de Claude Puel "a été capitale". Pour plusieurs raisons. "En terme de charisme, d'histoire, de compétences. Il nous a permis de grandir et il a été d'une générosité incroyable". Son départ, inattendu, ne l'était pas tant que cela, vu de l'intérieur. "C'était le bon moment pour arrêter, ce sont des choses qui se sentent dans un vestiaire". Lucien Favre, qui lui succède, "a apporté quelque chose de plus". Avec Patrick Vieira, il y aura deux allers-retours à New York, là où vit alors l'ancien international français pour le convaincre de revenir en France. De l'entraîneur actuel, Julien Fournier dit qu'il "bon, il est même très bon". Et que "globalement, nous avons la même analyse".

Au final, la tactique est simple : "les bonnes personnes, aux bonnes places, au bon moment". Car "j'ai parfois le sentiment que le choix de l'entraîneur est vite fait (dans les autres clubs NDLR) alors que c'est la pierre angulaire".

Compétition et compétitivité

"Nous sommes un club sérieux, avec de vraies compétences en interne, de vrais savoir-faire en matière de scouting" résume Julien Fournier. Mais il y a des manques aussi. "L'OGC Nice est un club jeune au niveau de la mentalité, dans l'expérience du haut niveau. Il manque cet esprit de compétition de très haut niveau".

La formation aussi, est un point qui pêche. "Le club a formé de très bons joueurs de Ligue 1, mais il n'a pas formé de joueurs internationaux. S'il veut se mêler à d'autres clubs comme Marseille, Lyon, Monaco ou Paris, il doit être bien meilleur". La formation, c'est donc pour l'heure le talon d'Achille des Aiglons mais ça pourrait être aussi ce qui lui permettra de monter en puissance, en formant les joueurs titulaires, qui jouent pour "un OGC Nice entre la 1ère et la 5ème place". Car le but, "c'est d'être compétitif à tous les niveaux".

Grandir encore

L'actionnariat, c'est depuis quelques temps le point de discussion à l'OGC Nice. L'arrivée du consortium sino-américain en 2016 avait quelque peu surpris mais on connaît l'amour des Chinois notamment pour la Côte d'Azur... "Une des étapes importantes pour grandir c'est un nouvel actionnariat", déclarait Julien Fournier au moment de l'entretien avec La Tribune. Question d'attractivité, de moyens donnés pour nourrir une ambition clairement exprimée. Depuis, on sait les désaccords entre les actionnaires et le duo Rivère-Fournier. Et le départ annoncé de ces derniers.

Mais le directeur général appuie. "Nous avons fait évaluer notre actif. L'OGC Nice est un club sain, qui n'a pas de dettes et qui ne vit pas au-dessus de ses moyens". Et qui a suivi point par point la stratégie. "Si on respecte le foot, gagner de l'argent c'est facile". Les recettes de l'OGC Nice, c'est 48 M€. Pourtant, rien n'est gagné, il reste des efforts à produire. En politique de marque, la création d'un Forum de l'emploi, organisé au sein de l'Allianz Riviera a permis d'engranger des points. "Si ce n'est pas authentique, ça ne fonctionne pas", assène Julien Fournier. Le sponsoring ? "Le club est à la traîne".

Oui mais voilà, le club "en a encore sous le pied". L'analyse est prometteuse. Pour quels résultats ? Que Julien Fournier observera peut-être de l'étranger. Lointain par les kilomètres mais peut-être pas par le cœur.

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