Nice : cette fusion Métropole/Département qui n'aura (peut-être ? ) pas lieu

Il y a eu des discussions, des déclarations, des envies (d'un côté surtout)… Mais le rapprochement entre la métropole Nice Côte d'Azur et le Conseil départemental des Alpes-Maritimes ne se fera pas… pour le moment.
(Crédits : Enedis)

Le sujet avait réveillé la rentrée de septembre 2018. L'idée d'un rapprochement ferme et définitif entre la Métropole Nice Côte d'Azur et le Département des Alpes-Maritimes semblait tenir la corde, surtout que de l'autre côté de la Région, la même union entre Aix-Marseille Provence et le Département des Bouches-du-Rhône était plus que dans les tuyaux, le préfet de région Pierre Dartout étant missionné par le Premier ministre pour étudier le bien-fondé de la chose.

Cinq mois plus tard, revoilà le même sujet sur la table. Mais c'est pour dire que de fusion il n'en n'est pas question, tout au moins pour le moment, que Jean-Luc Moudenc et Christian Estrosi, respectivement présidents de Toulouse Métropole et de Nice Côte d'Azur ont fait communiqué de presse commun.

Un communiqué qui pointe la difficulté de l'Etat à ne pas être dans la capacité de répondre clairement "aux conditions posées par nos deux métropoles". Des conditions qui étaient au nombre de trois : conserver le mode de scrutin actuel, renforcer le bloc communal et garantir les financements des compétences qui seraient transférées par l'Etat ou par d'autres collectivités.

Un Etat qui, pour l'heure, se débat avec un autre sujet, celui des Gilets Jaunes, et qui a donc d'autres problématiques à traiter.

Mauvais timing

Et c'est bien ce "retard" qui plombe le calendrier prévu, Christian Estrosi et Jean-Luc Moudenc pointant un timing qui ne se prête pas à la réalisation concrète d'une telle fusion. En effet le tout devait être réalisé d'ici le scrutin municipal de 2020, sous-entendant un passage à l'action début 2019. Ne voyant - telle sœur Anne - rien venir, les deux présidents de métropole jettent donc l'éponge. Probablement de façon provisoire.

Car le sujet de la fusion Métropole-Département vise à donner aux premières une dimension européenne. C'est-à-dire une envergure à la hauteur de celles qui en Europe sont des concurrentes d'un point de vue économique. Barcelone ou Milan, voisines, sont souvent en compétition avec le territoire azuréen. La question de l'attractivité apparaît comme plus que jamais au centre.

Ce "retard" satisfait au moins une partie prenante, à savoir le Département des Alpes-Maritimes que la perspective de la fusion n'enchantait pas vraiment. Un Département dont le président, Charles-Ange Ginesy est par ailleurs engagé dans le pôle métropolitain Cap Azur avec les villes de Cannes, Grasse et Antibes, au titre de président de la communauté d'agglomération Alpes d'Azur.

Ambition européenne ?

Si à Toulouse, Jean-Luc Moudenc et Georges Méric le président du département de Haute-Garonne ont conclu un accord de coopération, à Nice, on n'en n'est pas là. D'ailleurs, le Département et Charles-Ange Ginésy ont appris via le communiqué commun Moudenc/Estrosi la fin du projet de la fusion.

Cependant, ce "rendez-vous manqué" - comme l'ont signifié Christian Estrosi et Jean-Luc Moudenc - ne signifie sans doute pas la fin de l'éventualité d'une fusion. Car le sujet d'une métropole européenne, capable d'être attractive à l'échelon mondial, reviendra sans nul doute sur le devant de la scène. La question désormais, c'est à quelle échéance ? Le tout dans un contexte économique tendu et dans la perspective des municipales...

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