Pascal Flamand : "Telecom Valley fait de l'animation de communautés, pas du business"

A près de trente ans, le cluster des entreprises du numérique poursuit son implication dans le territoire. S'il est basé à Sophia-Antipolis, il rayonne plus largement de Menton à Saint-Raphaël. IA, compétences, rapports avec les pôles de compétitivité, informatique quantique… autant de sujets qui interrogent… ou pas, comme l'explique son président.

Pascal Flamand - SophIA Summit a mis un coup de projecteur international sur Sophia-Antipolis tout en fédérant les acteur autour de l'intelligence artificielle, que ce soit les entreprises, le monde de la recherche, les étudiants... Telecom Valley a apporté sa contribution en organisant et animant des Master Class pour ouvrir l'événement aux entreprises et aux étudiants locaux. Et nous recommencerons à l'automne lors de la seconde édition du SophIA Summit. Il existe une vraie communauté IA sur le territoire, sans doute la plus importante de France, et l'on ne s'en rendait pas compte. Nous possédons à Sophia-Antipolis le taux de chercheurs le plus important de France. Nombre d'entreprises qui font de l'IA ne se connaissaient pas entre elles, ou ne connaissaient pas les laboratoires. Tout simplement parce que les entreprises qui s'installent à Sophia-Antipolis sont des entreprises qui réfléchissent international. D'ailleurs Telecom Valley lance sa communauté Data et IA mi-mars, portée par l'équipe qui s'est constituée au moment du SophIA Summit.

Le Challenge Jeune Pousses organise sa 24ème finale fin mars. Comment ce concours qui promeut l'entreprenariat étudiant a-t-il évolué dans un contexte où il est beaucoup question d'entreprenariat notamment via le statut de startups ?

C'est un concours qui est monté en puissance. La population d'étudiant s'est modifiée, elle s'est complétée. A l'origine, le concours était suivi par beaucoup de scientifiques puis il s'est ouvert à d'autres profils. Il réunit chaque année 100 à 150 étudiants tous les ans. Depuis 3, 4 ans, nous constatons un vrai saut qualitatif, une maturité des projets, véritablement prêts pour la création d'entreprise.

Qu'en est-il de SoFab, le FabLab qui est installé sur le campus Polytech ?

Un SoFab 2.0 sera inauguré en fin d'année. La surface actuelle de 50 m2 sera triplée. L'ensemble des machines des laboratoires y sera rassemblé, ce qui permet le doublement du parc. SoFab est fréquenté par des étudiants, des passionnés qui sont des salariés de Sophia-Antipolis, des entreprises qui y viennent pour du prototypage, des entreprises artisanales qui viennent également pour produire.

Quels sont les liens entre Telecom Valley et les pôles de compétitivité, notamment avec SCS et Safe ?

Pour rappel, Telecom Valley est l'un des fondateurs du pôle SCS. On se parle, nous sommes complémentaires. Un pôle est une usine à projets, Telecom Valley fait de l'animation de communauté. Nous avons des adhérents en commun. Avec Safe, il est question de coordination de  concours comme Act in Space et Booster.

Quel lien avec la French Tech ?

Telecom Valley rayonne sur le bassin d'emploi de Menton à Fréjus. La French Tech accompagne les startups sur des sujets de levée de fonds et d'internationalisation. Nous nous complétons.

Big data, IA, informatique quantique, quelles sont les technologies qui vont compter ?

On ne parle plus de big data. C'est l'IA qui compte mais une IA sans data ça n'existe pas. Pour ce qui est de l'informatique quantique, il n'y aura pas d'usage avant 10 ans. On est dans la deeptech et le temps de développement est de l'ordre de 10 ans. Les fonds d'investissement vont aller vers la deeptech. Pour le moment nous en sommes aux balbutiements.

Quid du financement et du budget de Telecom Valley ?

Nos financeurs sont la Communauté d'agglomération Sophia Antipolis, la communauté d'agglomération Cannes Pays Lérins et la Région Sud pour un budget global de 300 000 euros.

Vous passer le flambeau de la présidence cette fin mars. Quelle évolution envisagez-vous pour Telecom Valley ?

Telecom Valley a un ADN particulier : l'association existe depuis 27 ans et se renouvelle constamment. Ce sont les bénévoles qui se retroussent les manches et font vivre les communautés. Telecom Valley n'est pas purement business, ce n'est pas le lieu pour harceler les grands groupes et les PME ou pour aller chercher des subventions à l'Europe. Il y existe une mixité d'entreprises - PME, startups, grands groupes, ETI, institutionnels - sans tension business. Je souhaite à Telecom Valley de continuer à se transformer en permanence pour coller au marché et à ses tendances, d'embarquer de nouveaux équipiers pour renouveler l'équipage et de continuer à valoriser notre territoire avec beaucoup de bonne volonté et sans se prendre au sérieux.

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