Hugo Plan réalise son son rêve d'enfant : reprendre la direction du groupe familial, groupe qui s'est constitué au fil des ans et dont il représente la cinquième génération. Pourtant, la vie du Groupe Plan n'a pas été un long fleuve tranquille, et c'est presque aujourd'hui sa faiblesse qui fait sa force. Parce qu'il a « toujours baigné dans la marmite des semences », Hugo Plan ne se pose pas longtemps la question de son avenir professionnel : ce sera au sein de l'entreprise qui l'a vu grandir et pas ailleurs. « J'ai toujours eu envie de reprendre le flambeau. Ma question, c'était : quelles études peuvent m'y préparer au mieux ? », se souvient-il.

Ce sera finalement une formation d'ingénieur horticole agronome, doublée d'un master obtenu à l'IAE de Paris. En 2010, Hugo Plan intègre le groupe, qui a repris en 1991 l'entreprise SPG, sise à Avignon. La période est alors compliquée : « La situation n'était pas évidente d'un point de vue économique », explique Hugo Plan, qui vient ainsi renforcer l'équipe, à la demande paternelle, un peu plus tôt que prévu.

Pour autant, l'absence de lien entre les équipes et l'actionnariat se fait rapidement sentir. « Les besoins du marché, le contexte économique ont fait que le timing s'est accéléré », explique-t-il. En 2016, après dix-huit mois de procédure collective, le groupe passe dans le giron de Sopex, holding familiale installée à Marseille, qui a l'habitude d'investir, notamment, dans les entreprises en croissance.

Bio et bien-être

C'est alors une nouvelle page qui s'ouvre pour SPG, nouveau nom de l'entité, qui se recentre sur son coeur de métier, les semences grand public. Mais avec un leitmotiv, la volonté « de poursuivre une dynamique d'innovation », indique Hugo Plan, qui a fait le choix de rester à la direction générale, enthousiasmé par le nouveau projet. Commercialisées sous les marques Caillard (distribuée via les réseaux spécialisés) et Le Paysan (mis en rayon dans les hypermarchés), les semences « made in Vaucluse » s'adressent notamment aux jardins urbains, balcons et terrasses, suivant une nouvelle tendance qui fleure bon des parts de marché à grignoter.

Depuis le 14 février, la nouvelle gamme de semences spécifiquement orientée vers le bien-être est distribuée dans 5.000 magasins, dans toute la France. Légumineuses, graines à germer et semences bio pour les infusions s'adressent à une clientèle friande de nourriture saine, « soucieuse de ne pas avoir à courir après le choix des bonnes semences, mais de disposer d'un ensemble prêt à l'emploi », précise Hugo Plan. Surtout, cette gamme nouvelle permet à SPG de ne pas être soumise à la météo-dépendance et de pouvoir toucher le consommateur toute l'année. « Les premiers indicateurs sont positifs, les beaux jours qui arrivent comptent beaucoup dans ce bon démarrage », se réjouit-il. Cependant, la volonté du dirigeant vauclusien est d'élargir encore le champ des possibles.

« Nous ne souhaitons pas nous cantonner à la seule famille des semences, mais développer un univers jardin », indique-t-il. La distribution exclusive de la marque de pièges à moustiques Biogents, officialisée début mars, correspond à cette stratégie qui veut inclure dans le catalogue des produits positionnés sur « un marché émergent et qui soient également des produits pour le jardin, naturels et sans pesticides », détaille Hugo Plan. Il avoue qu'il a fallu expliquer aux équipes le choix de cette diversification, qui s'inscrit, dit-il, dans l'univers du bien-être au jardin. Elle doit permettre à SPG - qui emploie 78 salariés permanents et a généré en 2018 un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros de conforter sa place de numéro deux français. Et à Hugo Plan de poursuivre son rêve d'enfant.

LE CHIFFRE

5.000. Le nombre de magasin qui distribuent, en France, la nouvelle gamme de semences bien-être.