Uber Eats à la conquête des petites villes du Sud

Le 14 mars dernier, l’entreprise débarquait à Grasse. Une nouvelle étape après une arrivée en Provence Alpes Côte d'Azur fin 2017. D’abord présente dans les grandes villes, elle gagne du terrain sur les plus petites. Un marché sur lequel ses concurrents sont encore peu présents.
(Crédits : DR)

Il aura fallu attendre un an avant qu'Uber Eats ne foule le sol régional. Lancée à Paris en 2016, la plateforme de livraison s'est ensuite adressée à Lyon, Toulouse ou Bordeaux. Les Marseillais n'ont été livrés qu'en novembre 2017, suivis des Niçois un mois plus tard.

Une arrivée tardive que Guillain Borde, responsable des opérations, associe à deux difficultés. D'abord, "une saisonnalité contra cyclique" pas facile à appréhender pour l'entreprise qui a pour coutume de réaliser ses meilleurs résultats en hiver. "La région se remplit l'été, tandis que les autres se vident". Ensuite, "il y a des difficultés géographiques avec beaucoup de relief dans les villes. Il est plus compliqué d'opérer dans ces conditions". En particulier pour les livreurs.

450 restaurants à Marseille, 300 à Nice

Le pas est quand même franchi et les résultats sont rapidement positifs. "Nous sommes leaders à Marseille, Nice et Toulon", affirme ainsi Guillain Borde. Après plus d'un an d'activité dans la cité phocéenne, Uber Eats a conclu des partenariats avec plus de 450 restaurants, sur des plages horaires allant de 9h à 3h du matin. A Nice, "cela fonctionne très bien aussi, avec 300 restaurants partenaires".

En fin de compte, le caractère contra cyclique de l'activité permet de contrebalancer les résultats nationaux. "L'été, la région est très dynamique et nous recevons beaucoup de commandes de touristes. Des Français mais aussi des étrangers qui avaient téléchargé l'appli dans leur pays". Et ce, malgré le dynamisme de la restauration en terrasse sur cette même période. "Si des vacanciers viennent une semaine, ils peuvent avoir envie de commander une fois ou deux pour rester chez eux".

Quant à la géographie vallonnée, plusieurs solutions ont été apportées. "Nous veillons à avoir une couverture du territoire qui soit la plus complète et dense possible. Nous veillons à avoir des restaurants partenaires dans les hauteurs pour éviter aux livreurs de descendre et monter sans cesse". Mais les reliefs ne sont pas l'apanage de la Région. Uber Eats s'était déjà frotté à la problématique à Lyon et Grenoble. Ce qui lui a laissé le temps de se rapprocher de loueurs et vendeurs de vélos électriques, "afin de faciliter l'accession à ce type de véhicule pour nos coursiers". Rappelons que les livreurs utilisent leur propre moyen de locomotion.

14 nouvelles villes d'ici la fin d'année

Le pari des grandes villes étant accompli, la stratégie a ensuite été de dessiner une ceinture autour d'elles. "Autour de Marseille, nous nous sommes étendus vers le Nord, jusqu'à l'étang de Berre, et vers le Sud jusqu'à Aubagne". En Côte d'Azur, l'entreprise couvre une zone allant de Nice à Cannes, en passant par Saint-Laurent du Var et Juan les Pins.

Elle a aussi pris place au sein de villes moyennes, un peu plus éloignées des grandes métropoles. La dernière en date étant Grasse, depuis mi-mars, où Uber Eats est en lien avec 11 restaurants, dont Mc Donalds qui est un partenaire national, mais aussi des pizzerias, snacks et rôtisseries. La prochaine destination sera Istres. Au total, l'objectif est de couvrir 14 villes supplémentaires d'ici la fin d'année. Parmi elles : Salon-de-Provence, Saint Raphaël, Menton, Cavaillon ou encore La Ciotat.

Des villes où les principaux concurrents d'Uber Eats ne sont généralement pas présents. Ce qui lui donne l'opportunité de se différencier. Mais ce n'est pas le seul atout sur lequel s'appuie la société. Elle mise aussi sur son choix de ne pas fixer de minimum de commande, un gage d'accessibilité. Autres facteurs différenciant : une amplitude horaire très large et l'exclusivité de certains partenariats avec de grands noms de la restauration rapide.

Et si Uber a relativement mauvaise presse, Guillain Borde estime que "les clients font la part des choses entre ce qui se passe avec les VTC et la livraison de repas". Mieux, la marque Uber pourrait être un atout selon lui : "Beaucoup de clients restent satisfaits de nos VTC. Ce sont autant de personnes auprès de qui nous pouvons communiquer".

Une recette qui a, semble-t-il, bien fonctionné dans les grandes villes. "Nous attendons de voir ce que cela donnera dans les plus petites".

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