Quels prochains relais de croissance pour la Caisse d’Epargne Côte d’Azur ?

Après les start-ups, la viticulture et l’immobilier d’exception, l'établissement bancaire a identifié de nouveaux relais de croissance, toujours en lien avec son territoire d’implantation, les Alpes-Maritimes et le Var : la parfumerie, le nautisme et le tourisme.

La quête de relais de croissance mise en place sous l'ère Christophe Pinault se poursuit sous celle de François Codet, nommé à la présidence du Directoire de la Caisse d'Epargne Côte d'Azur (CECAZ) en avril 2018. Défrichée en 2016 auprès des start-ups, avec notamment le lancement de la Digital Academy, cette stratégie de diversification s'est accélérée l'année suivante avec l'incursion de la banque régionale coopérative qui rayonne sur les départements du Var et des Alpes-Maritimes dans les secteurs de la viticulture - Vitibanque - et de l'immobilier de luxe - Luxury Property. "Le plus difficile, quand on attaque un nouveau marché, c'est de commencer, et de commencer bien", souligne François Codet qui se félicite "des débuts encourageants" enregistrés par ces deux nouvelles activités.

Ainsi, sur le segment viticole, la CECAZ revendique-t-elle un taux de pénétration des exploitations viticoles, essentiellement varoises, de 20% avec plus de 140 clients gagnés en deux ans. Sur le volet immobilier d'exception, la banque annonce le financement de 70 projets BtoB et BtoC en 2018 sur Paris, la Côte d'Azur et dans les stations emblématiques de montagne comme Megève et Courchevel. Au total, Vitibanque et Luxury Properties ont engrangé en 2018 un produit net bancaire (PNB) de 13 M€.

Une offre structurée pour la parfumerie

Si 2018 a vu le lancement de la Banque Privée du Dirigeant, dont la vocation est de mieux adresser les problématiques du chef d'entreprise comme la transmission par exemple, 2019 sera consacrée au développement de trois nouvelles activités, toujours en lien avec l'écosystème du territoire. La première tient en la constitution d'une filière spécialisée dans la parfumerie. Une industrie emblématique des Alpes-Maritimes qui représente un volume d'affaires de 3,3 Md€ dont 1,7 Md€ réalisés à l'export. "Un chargé d'affaires Parfumerie et Chimie issu du milieu a été recruté au sein du centre d'affaires de Sophia Antipolis pour structurer l'offre et investir un réseau aujourd'hui très fermé", indique Jacques-Olivier Hurbal, membre du Directoire en charge du pôle Banque des Décideurs en région. L'objectif étant, bien sûr, de développer le volume d'affaires - l'établissement bancaire vise un chiffre d'affaires de 1 M€ à la fin du premier exercice -, mais aussi de "profiter de ce secteur pour renforcer notre expérience à l'international".

Un centre d'affaires dédié au nautisme

Deuxième domaine adressé, le nautisme. Là aussi, ce choix ne doit rien au hasard. Le littoral azuréen et varois comptent en effet la plus grande concentration de ports de plaisance d'Europe avec près de 90 sites pour 48 000 anneaux. Quant au chiffre d'affaires du secteur, il pèse près de 1,2 Md€ et englobe plus de 1 300 ressortissants économiques dont plus de 200 PME. "Il s'agit là de renforcer notre position (la CECAZ est actionnaire à hauteur de 10% des sociétés Vauban 21 et Gallice 21 - avec la CCI NCA et la Caisse des Dépôts - qui pilotent les DSP des ports Vauban et Gallice à Antibes, NDLR) en candidatant avec la CCI du Var et la Caisse des Dépôts aux délégations de service public en cours de renouvellement dans le Var, de permettre à nos clients et prospects d'acquérir des bateaux et des anneaux et, plus largement, d'accompagner l'écosystème dans son ensemble", détaille Jacques-Olivier Hurbal. Une marque, des offres commerciales et un centre d'affaires dédiés verront le jour d'ici à la fin de l'année. Ce dernier accueillera une équipe d'experts de 6 personnes et sera vraisemblablement implanté au sein du port Vauban.

Être encore meilleur sur le tourisme

Le tourisme, enfin. "C'est un relais de croissance où la CECAZ est déjà très présente", relève François Codet. Lequel énumère les taux de pénétration de la banque sur ce secteur économique clé de la région : "10,5% sur la restauration, 16% sur les plages privées, 19% sur l'hôtellerie traditionnelle et 41% sur l'hôtellerie de plein air." L'objectif est donc de consolider ces parts de marché au travers d'une organisation plus structurée avec la création prochaine d'un poste de chargé de développement dédié à même "d'animer la filière et de répondre plus finement aux attentes" des professionnels et institutionnels du secteur.

Avec ces trois (plus ou moins) nouvelles activités, la CECAZ entend se renforcer dans sa mission de banque régionale coopérative de proximité, elle qui revendique un réseau de 150 agences et centres d'affaires aujourd'hui modernisé et pour lequel elle a investi une enveloppe de plus de 50 M€. "Nous maintenons ainsi un maillage territorial dense" pour toujours mieux "accompagner le financement de l'économie locale", insiste François Codet. A cet égard, la banque annonce des encours de crédits en hausse de 7 points en 2018 et des résultats stables par rapport à 2017 avec un PNB s'élevant à 357,7 M€ pour un résultat net comptable de 80,7 M€.

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