Aix-Marseille : un livre blanc du numérique pour quoi faire ?

Porté par la Maison de l'emploi de Marseille, ce vademecum pointe les réalités du terrain où l'on sait que la filière est riche mais souffre de difficultés de recrutement, au moment même où la transition numérique touche tous les secteurs d'activités et où la pédagogie est essentielle, à tous les niveaux. Bref, il y a (encore) beaucoup à faire.
(Crédits : DR)

Bien sûr, il n'y a pas grande surprise... Logique, les acteurs de l'emploi savent pertinemment quels sont les manques et les besoins. D'ailleurs c'est bien de là que tout est partit. En 2016, la Maison de l'emploi de Marseille et ses partenaires réalisent une vidéo afin de mettre en image le potentiel réel du territoire et de jouer ainsi sur le levier d'attractivité des talents. Une initiative qui ne reste pas unique puisque les mêmes acteurs décident de coucher par écrit ce qui a été démontré par l'image.

Diagnostic à 360°

"L'idée était d'éclairer le plus grand nombre : à la fois le grand public, mais les acteurs économiques dont les recruteurs, également", explique Stéphanie Bénard-Chauvet, directrice de la Cité des Métiers de Marseille et de Provence Alpes Côte d'Azur, également directrice de la maison de l'emploi de Marseille. "L'objectif étant d'en faire un outil étayé de nombreux exemples concrets".

Il a fallu deux ans et une cinquantaine de contributeurs - responsables économiques comme politiques - pour donner vie et réalité à ce diagnostic tout terrain. Il faut dire, comme le souligne avec raison Stéphanie Bénard-Chauvet, "le numérique est un secteur où tous les acteurs ont quelque chose à dire". Mobilité, aménagement, ville... "Nous voulions un regard à 360°", dit pour sa part Samuel Masson, qui dirige le cabinet de recrutement Omniciel et qui organise les forums Medinjob deux fois par an. "Nous voulions donner différents grilles de lecture en identifiant d'un côté ceux qui accompagnent les demandeurs d'emploi et de l'autre ceux qui accompagnent les porteurs de projets".

Prise de poids

Que dit ce Livre blanc ? "Pas de surprise", donc pour Stéphanie Bénard-Chauvet, quand Samuel Masson précise que l'emploi IT et digital se situe à 40-50 % chez les prestataires. Mais c'est surtout la force de la filière qui est clairement mise en évidence puisque 1 000 emplois nets (voire 1 500 emplois) sont créés chaque année. Et alors que l'on avance habituellement le chiffre de 49 000 emplois issus du numérique, pour Samuel Masson, le calcul n'est pas totalement juste puisque ne sont comptabilisés uniquement les emplois dont le numérique est le cœur de métier. Or, la fameuse "transition numérique" est belle et bien transversale, inondant tous les secteurs. Au final, en prenant en compte aussi les postes liés au digital au sein des entreprises non identifiées comme numériques, c'est presque quasiment le double, soit 80 000 emplois qu'il faut considérer. "Cet écosystème numérique voit les différentes parties qui le composent, travailler ensemble. Ainsi un salarié peut passer d'un emploi chez un prestataire à un emploi chez un client". Ce qu'il faut en retenir, c'est que cette filière est en train de grossir et les effectifs, en train de grandir. "Les salariés ont ainsi de plus en plus de perspectives", conclut Samuel Masson.

Et maintenant ?

Diagnostiquer c'est bien, c'est utile mais de cet état des lieux il va falloir en tirer des enseignements et peut-être des actions. C'est en tout cas le but de ce Livre blanc et de la Maison de l'emploi de Marseille. Un diagnostic qui pointe des faiblesses qui en deviennent des recommandations, comme la toujours trop faible présence des femmes dans la filière numérique. "Nous travaillons sur l'orientation, sur le maintien dans la filière après le bac, les femmes abandonnent souvent à ce moment précis de leur cursus. L'orientation c'est aussi expliquer le champ des possibles", explique Stéphanie Bénard-Chauvet. "Notre souhait est que les institutionnels puissent s'emparer de Livre blanc pour mettre en place des actions concrètes". Mieux, "c'est un Livre blanc qui donne des repères", estime Samuel Masson et qui sert même de veille du marché pour les acteurs économiques. Clairement et c'est sans doute cela qui résume l'ensemble des préconisations, "il faut faire se rencontrer l'offre et la demande".

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