Dans le Sud, les entrepreneurs sont plus heureux mais plus stressés

Le baromètre de la Fondation MMA sur la forme des entrepreneurs donne un portrait-robot qui peut paraître paradoxal. “Ça ne l’est pas”, assure Patrick Miliotis, directeur général de l’organisme qui décrypte cette étude et donne quelques leviers sur lesquels jouer pour diminuer son stress.
(Crédits : iStock by Getty Images)

"On peut dire qu'en région Sud, les facteurs pathogènes et solutogènes chez les entrepreneurs sont plus marqués", glisse Patrick Miliotis, directeur général de la Fondation MMA. Cette dernière réalise chaque année avec Opinion Way un baromètre sur "la forme des dirigeants" en interrogeant ceux à la tête d'entreprise de moins de 50 salariés. L'étude esquisse le portrait-robot d'un entrepreneur "stressé, harassé de travail, plutôt isolé, mais satisfait de sa vie et confiant", résume Patrick Miliotis, qui également cofondateur du think tank IES du Medef.

Le profil des chefs d'entreprise de la région Sud ressemble à celui des dirigeants en France, mais chaque trait, positif ou négatif, est donc plus accentué qu'à l'échelle nationale. Par exemple, 76% des sondés disent être touchés par le stress dans leur quotidien. Un taux supérieur de 6 points à la moyenne nationale. Les principales raisons évoquées sont les problèmes de trésorerie, à la surcharge de travail, à l'incertitude sur l'avenir de l'activité ou encore la solitude. Seulement 38% des entrepreneurs se disent suffisamment entourés dans leur travail contre 50% à l'échelle nationale. Autant d'éléments qui ont des conséquences sur le sommeil, la santé et la vie personnelle.

Des hauts, très hauts et des bas, très bas

Les chefs d'entreprises ne seraient pas prêts à endosser ce rôle et verraient cette solution comme un moyen de s'en sortir ?  "Non, c'est n'est pas une situation subie, ce qui voudrait dire qu'un entrepreneur crée son propre travail, mais une décision choisie", assure Patrick Miliotis. Les chiffres sont un peu plus nuancés. 57% des sondés disent s'être impliqués dans leur entreprise "par envie de saisir une opportunité". C'est 3 points de moins qu'à l'échelle nationale. Surtout, en région Sud ils sont 15% à avoir pris cette voie parce qu'ils "n'avaient pas le choix" et 28% répondent qu'il s'agissait à la fois d'une opportunité et de leur seul choix. Sur l'ensemble de la France, ces chiffres sont respectivement de 11 et 29%.

Les sondés semblent en tout cas comblés. Ils sont 8 sur dix à se dire "satisfaits de leur vie", soit trois points de plus que l'échantillon national. "Cela peut paraître paradoxal, mais ça ne l'est pas. Un entrepreneur à des hauts très hauts, cela colle avec sa personnalité d'être optimiste et d'aller de l'avant ce qui peut donner une boulimie de travail. Le revers de la médaille ce sont des bas très bas avec un stress considérable", analyste Patrick Miliotis. La MMA Fondation essaie de travailler sur ces facteurs pathogènes. "Pour une entreprise de moins de 50 salariés, s'il arrive un drame au dirigeant, la société est en grande difficulté", expose le directeur général. Il encourage notamment les entrepreneurs à se rapprocher des différents réseaux et clubs pour rompre avec l'isolement.

La vie personnelle régulateur du stress

Cela peut également permettre de jouer sur des aspects plus psychologiques comme la "restructuration cognitive" en apprenant à un peu lâcher prise, à moins s'auto-critiquer ou voir davantage les aspects positifs. Enfin, Patrick Miliotis souligne l'importance de l'hygiène de vie avec une bonne alimentation ou la pratique de sport régulière. La MMA Fondation propose également une application, Mindful Attitude, pour réaliser des exercices de mindfulness (pleine conscience) une sorte de yoga ou méditation pour jouer sur le stress. De quoi être en pleine possession de ses moyens sans se laisser dépasser par le travail. Patrick Miliotis en est persuadé : "Il y a une grande corrélation entre la santé du dirigeant et la santé de l'entreprise".

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