Quelles ambitions pour Côte d'Azur Lab', l'incubateur spécial tourisme durable ?

Axé sur l'accompagnement des entreprises innovantes développant des solutions "vertes" dédiées au tourisme d'affaires et de loisirs, ce nouvel outil, installé à Cannes, vise un rayonnement à minima euro-méditerranéen.
(Crédits : Pixabay / CC)

Avec 10 Mds€ de chiffre d'affaires généré, 75 000 emplois directs et un poids de 15 % dans l'économie azuréenne, le tourisme demeure l'un des piliers principaux créant de la richesse. Un pilier qui se renforce car les exigences du marché sont toujours plus fortes et servent souvent de critères de choix. La dimension "durable" devient d'ailleurs un élément qui prend sa place dans le secteur. Booking, qui fait également pivoter sa stratégie en ce sens, publie chaque année une étude dont la dernière mouture fait ressortir une donnée intéressante, celle selon laquelle 87 % des personnes interrogées assurent vouloir voyager de façon plus responsable alors que 54 % affirment même avoir modifié leurs habitudes face aux conséquences produites par le tourisme de masse.

Marché de niche... pour le moment

Le tourisme durable est donc (une partie ? un tout ?) de l'avenir du tourisme. Entre la prise de conscience du consommateur et la volonté des acteurs qui font le tourisme et qui tel Booking sentent venir les attentes, de se positionner au plus tôt comme en avance de phase, il y a tout un champ des possibles... pour l'innovation, pas que technologique, évidemment.

Car en matière de loisirs et d'affaires, le panel où injecter une dimension durable est vaste. "Pour l'heure, c'est un marché de niche", commente Philippe Mojica, le président directeur de Côte d'Azur Lab', "mais le tourisme durable est déclinable à l'infini". Pour ce spécialiste du tourisme, passé par la direction d'OT et par le pôle digital d'un tour-opérateur, c'est le moment où jamais - le fameux time to market - pour faire émerger plus fortement cette nouvelle approche.

Protéger, promouvoir, inciter

Installé à Cannes, l'incubateur cible autant les jeunes startupeurs, pas forcément issus du monde du tourisme, autant que les professionnels du secteur, tentés "de tester une idée".

Un appel à projets est lancé pour constituer la première promotion, prévue pour entamer le processus d'accompagnement dès le mois de septembre prochain. Un comité de sélection, composé de spécialistes du tourisme et de la création d'entreprise est chargé de sélectionner les jeunes pousses prometteuses - âgées de moins de 2 ans - parmi les différentes candidatures. Elles devront s'orienter vers au moins deux des neuf priorités établies dont la protection de l'environnement, la préservation de la mer Méditerranée, de ses côtes et ses plages, la gestion du flux de visiteurs dans le temps et l'espace, la meilleure utilisation des ressources naturelles, la sensibilisation à l'économie circulaire et au recyclage ou encore à l'incitation aux déplacements doux.

Ambition euroméditerranéenne

Si la première promotion devrait réunir trois startups, la seconde en accueillera 6 puis la troisième, 9, constituant le rythme de croisière. Mais surtout, Côte d'Azur Lab' a une vocation à s'ouvrir sur le monde. "Nous sommes un incubateur mondial, tourné vers l'Euroméditerranée", souligne Philippe Mojica. L'incubateur s'est par ailleurs positionné sur un appel à projet européen piloté par la Grèce et qui vise à aider les startups en matière de développement durable et de préservation du littoral méditerranéen. "Nous avons également des projections avec Israël", affirme Philippe Mojica qui développe également des contacts avec l'incubateur Tourism Up installé à Deauville et axé sur le tourisme digital. "Nous sommes le seul incubateur dédié au tourisme responsable", revendique Philippe Mojica, hormis le Booking Booster d'Amsterdam. Côté financement, celui-ci est porté par la communauté d'agglomération Cannes Pays de Lérins ainsi que des sponsors dont The Sustainable Design School, pour un budget de 80 000 euros. "Le taux de progression annuel du tourisme durable est de 20 %", commente Philippe Mojica. Et quand on sait que le tourisme est une industrie réunissant 1,8 milliard de touristes d'ici 2030, on se dit que le durable, encore marché de niche, risque bien... de durer.

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