Yvon Grosso – Medef Sud : "L'entreprise doit participer à l'émergence d'un nouveau modèle de capitalisme"

Thème central de la Rencontre des Entrepreneurs de France qui s'est déroulée ces 28 et 29 août à l'Hippodrome de Longchamp, le capitalisme et quel modèle pour demain déclenche des réflexions qui ne s'arrêtent pas aux deux jours de réunion patronale nationale. Le changement ça doit être maintenant, comme l'explique le patron des patrons du Sud, originaire des Alpes-Maritimes.
(Crédits : DR)

Avec un thème autour de "No(s) Futur(s)", la Rencontre des Entrepreneurs de France a posé la question de quel capitalisme pour demain. Quelle est votre vision ?

Le capitalisme doit être revisité compte tenu que l'on sait qu'il y a beaucoup plus de monde sur la planète et il faut satisfaire les besoins humains et les situations selon les pays, les régions, le modèle doit être revu pour un partage plus équitable des richesses économiques que l'on crée

La REF a été l'occasion d'aborder les sujets de chômage et d'égalité par rapport à l'emploi. Il a aussi été question des retraites. Est-ce que l'idée de réforme signifie que l'on doive envisager de renoncer à certains acquis ?

Sur les retraites, il est vrai que vu le prolongement de la vie, il apparaît que l'on doive travailler plus longtemps. On peut comprendre que pour un jeune qui démarre dans la vie active, cela soit un peu décourageant. Sur les retraites, il faut changer de modèle. La solution d'une retraite à point semble la plus logique.

Concernant l'emploi, l'apprentissage et l'alternance sont de plus en plus plébiscités par les chefs d'entreprise. Par les jeunes également. Mais la perception de l'un comme de l'autre reste encore négative. Comment changer cela ?

L'apprentissage et l'alternance ont des vertus. Il y a eu beaucoup de compréhension de la part des universités et aujourd'hui les enseignants d'université conseillent à leurs étudiants d'aller à l'alternance. Parce que le fait d'être à la fois sur un volet pratique et un volet académique est formateur et permet de mieux comprendre ce que l'on apprend. 87 % des apprentis sont intégrés dans l'entreprise à l'issue de leur apprentissage. C'est donc une voie royale pour l'emploi. Ces étudiants sont d'autant plus méritants car c'est un double effort qui leur est demandé, celui de s'organiser entre études et travail. Ce qui relève de l'étoffe de l'entrepreneur. Car l'entrepreneur doit lui aussi faire cet exercice, gérer le quotidien de son entreprise, réfléchir et organiser la stratégie, parfois même continuer à se former.

Quel est le rôle de l'entreprise dans ce mouvement de changement, de recherche d'égalité ?

Le rôle de l'entreprise évolue. Geoffroy Roux de Bézieux l'a évoqué dans son discours inaugural, en France il faut six générations pour changer de classe sociale. Aux Etats-Unis, il suffit de deux générations. Et cela c'est parce que l'ascenseur social n'est pas suffisamment développé. L'entreprise permet cette ascension. Un employé peut démarrer aux premiers postes puis évoluer, devenir cadre et voir même devenir un dirigeant. L'entreprise est éducative. Elle se différencie de l'administration où l'on évolue par ancienneté. L'entreprise à un rôle de remise en question du capitalisme, du modèle qui doit être gardé mais revisité. L'entreprise doit être éducative, sociétale et économiquement viable. Sans activité économique qui crée de la richesse on ne peut pas faire du social, ce n'est pas l'inverse. L'entreprise doit créer et ensuite distribuer.

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