Sylvie Spalmacin-Roma : "L'industrie azuréenne doit davantage être mise en valeur"

Dotée de sa toute nouvelle agence d'attractivité baptisée Open New Horizons, Nice Côte d'Azur va donc pouvoir montrer urbi et orbi de quoi elle est capable et de quoi son territoire est fait. Si en matière touristique, cela va de soi, en matière d'industrie, peut mieux faire en terme de visibilité notamment. C'est ce que pointe la présidente de la commission Développement économique au sein du conseil de développement de la Métropole niçoise, par ailleurs vice-présidente Public Sector pour IBM Europe. Une double casquette qui n'est pas anodine.

La Tribune - Se doter d'une agence d'attractivité est-il véritablement nécessaire pour le territoire ?

Sylvie Spalmacin-Roma - Nous sommes partis d'un constat, c'est que ce territoire représente un écosystème économique absolument formidable, mais assez peu connu à l'international. Ce territoire marche sur une jambe déjà bien musclée, qui est le tourisme, et il marche sur une seconde jambe qui s'est musclée avec le temps, qui est l'économie. L'agence d'attractivité est le résultat des conclusions des travaux que les différents acteurs mènent depuis de nombreuses années. Et elle a deux objectifs. Le premier est de contribuer à assurer la pérennité et le développement des entreprises déjà installées sur le territoire. Sur ce sujet, IBM est un bon exemple puisque nous sommes présents au sein de l'Eco-Vallée, avec 500 collaborateurs ainsi qu'à Sophia-Antipolis où nous venons d'inaugurer un Lab. Lorsqu'on souhaite s'implanter, il est important d'avoir un seul point d'entrée, un seul contact. Lorsque, pour le conseil de développement économique j'ai eu l'opportunité de rencontrer des patrons de la zone industrielle de Carros, ils ont souligné l'importance de disposer d'un interlocuteur unique qui prenne en compte l'ensemble des problématiques et qu'il n'y ait pas besoin de les répéter à divers interlocuteurs. C'est important par exemple dans la discussion lors de l'élaboration de certains outils, comme le PLU métropolitain. C'est structurant, un PLU, pour l'avenir d'une métropole...

Le travail en équipe a déjà porté ses fruits lors de l'obtention de l'Idex ou encore lors de l'attribution du label 3IA pour Nice Sophia Antipolis. Ce sont donc deux bons exemples ?

Il faut davantage de cohérence, ne pas s'éparpiller pour attirer de nouvelles entreprises, de nouveaux acteurs. Chasser des entreprises aujourd'hui, ce n'est pas vraiment ce qui va changer la donne. Ce qui va changer la donne, c'est de d'attirer les compétences. C'est la présence sur le territoire de talents qui va inciter les entreprises à venir s'installer, à investir. L'aéroport accueille 14 millions de passagers et ce ne sont pas uniquement des touristes. On touche ainsi un grand nombre de personnes. Ce qui plait aujourd'hui c'est le bleisure, le mix entre business et leasure. Venir à Nice Côte d'Azur pour le business mais aimer aussi découvrir les bonnes adresses. IL faut faire connaître le territoire dans ses spécificités parfois méconnues. Lorsqu'il a fallu préparer la candidature pour le 3IA c'est ainsi que l'on s'est rendu compte que le territoire disposait du plus important nombre de chercheurs travaillant sur l'intelligence artificielle. Nous sommes dans une région extrêmement dynamique et cela n'est pas visible en France.

Le sujet - et cela vaut justement pour les startups - c'est bien la pérennisation des entreprises.

Il y a quelques années, Texas Instrument a fermé. Puis Galderma, il y a deux ans a fermé. Est-ce que cela a créé une catastrophe sur le territoire ? Non. Car le territoire est dynamique et sa valeur a été de permettre que tout le monde retrouve un emploi. Et le territoire est tellement dynamique, que l'on manque de compétences, d'ingénieurs.

Vous avez pointé le fait que l'industrie, pourtant très développée et très plurielle, devait davantage être mise en valeur.


Team Côte d'Azur a mené un travail formidable mais elle ne porte pas dans sa mission de faire connaître les entreprises. Si on veut attirer, il faut donner des exemples. Et quoi de mieux pour cela que les entreprises qui sont installées sur le territoire ? Nous allons aider à faire connaître l'ensemble du tissu industriel. C'est une mission qui est absolument cruciale.

La concurrence en matière d'attractivité est nationale mais aussi européenne...

Nous avons en effet de la concurrence et c'est pour cela que nous devons nous structurer. L'agence d'attractivité n'est pas une entité compliquée, au contraire, elle doit être agile, c'était une recommandation absolue du conseil de développement. Les entreprises vivent, meurent, se créent... Un territoire vit dans la durée quand il est capable de permettre à la vie économique de traverser toutes les époques. Je suis confiante pour l'avenir. Nous sommes solides sur nos deux jambes.

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