Muselier, les Régions et une certaine idée de la décentralisation

Elu – à l'unanimité – le président de la Région Sud est donc désormais le représentant de toutes les régions de France et de Navarre (outre-mer aussi, il y tient). Un nouveau mandat pour celui qui prévient déjà qu'il n'est pas question d'être le "tiroir caisse de l'Etat" et qui entend que les Régions soient cantonnées dans ce qu'elles savent bien faire, le développement économique notamment.
(Crédits : DR)

Depuis 24 heures, Renaud Muselier enchaîne les rencontres et les discours. Son élection à la présidence de Régions de France pose la lumière sur celui qui préside aux destinées de Provence Alpes Côte d'Azur - rebaptisée Sud pour éviter l'acronyme "moche" de PACA et qu'il a réussit, mine de rien, à imposer en quelques mois.

Parce que c'est ça le style Muselier. Droit dans ses bottes, quitte à déplaire, de toute façon il le dit, à "60 ans, je n'ai plus de maître". Mais une certaine idée du rôle des régions justement. Des régions chefs de file sur la question économique. Sur ce point là, Renaud Muselier ne compte pas s'en laisser compter. Dans le Sud, le conseil régional s'est déjà placé comme pilote sur certains sujets comme l'export via Team Sud Export, dispositif déployé avec Business France afin d'accompagner les entreprises à l'international.

Le sujet où on attend aussi Renaud Muselier est celui des transports. Régions de France s'est prononcée entre autres sur une TVA réduire dans les transports publics collectifs et sur les transports ferroviaires, l'association engage l'Etat à aller au bout de la régionalisation. Un sujet ferroviaire que Renaud Muselier connaît par cœur, notamment pour avoir aussi été le premier à tester l'ouverture à la concurrence des TER et pour avoir engagé un bras de fer avec la SNCF, furieux des retards et suppressions multiples sur ces trains express régionaux. Là encore, quand ça ne lui plait pas, il le dit.

Parmi les trois chevaux de bataille identifiés par Régions de France figure l'apprentissage, sujet ô combien de mésentente avec Muriel Pénicaud, la réforme engagée par la ministre du Travail n'étant pas du goût de Renaud Muselier. La raison : la fermeture de trop nombreux CFA de facto, vu la forme de la réforme. Un Renaud Muselier qui ne se prive pas pour le dire et le redire, de façon toujours aussi directe. On imagine que le sujet apprentissage n'a pas fini de nourrir les passes d'armes...

En bien meilleur rapport avec Bruno Le Maire on suppose que les échanges autour du développement économique seront plus apaisés que sur l'apprentissage. Sans doute que les expérimentations et les dispositifs déployés en Provence Alpes Côte d'Azur vont être inspirants.

La transition écologique - dans le Sud, il porte "Une COP d'avance" - est l'un de ses sujets favoris. 20 % du budget de la Région y est consacré... Soit 400 M€ et d'ici 2021 ce sera même 500 M€. Il faut dire que Renaud Muselier a posé des objectifs, comme la neutralité carbone d'ici 2050.

Voilà qui donne une toile de fond de ce que Renaud Muselier peut engager en tant que président des Régions. Reprenant l'un de ses leitmotiv préférés : ne pas être le tiroir-caisse de l'Etat. Ni "les sous-traitants". Comme il l'a expliqué chez nos confrères de CNews c'est faire en sorte de ne pas faire le travail de l'Etat et que ce même Etat s'appuie sur les régions pour ce qu'elles savent bien faire. Le ton est donné.

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Commentaire 1
à écrit le 08/11/2019 à 11:02
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La "décentralisation" c'est vouloir remplacé l’État... d'un coté et centralisé le financement a Bruxelles...de l'autre et, le mot "France" disparaîtra des cartes de géographie!

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