Aguttes investit dans le Sud (et c'est grâce à l'art)

La maison de vente aux enchères, basée à Paris, a décidé de s'implanter à Aix-en-Provence. Et le choix de Provence Alpes Côte d'Azur doit beaucoup au potentiel de la région en matière d'art et de patrimoine. Une installation qui constitue un relais de croissance stratégique pour celui qui revendique son indépendance capitalistique et être le n°4 du marché.
(Crédits : DR)

L'art, la Provence et la Côte d'Azur... c'est un peu le résumé en forme de triptyque qui vaut à Aguttes d'essaimer dans le Sud. Originaire de Clermont-Ferrand, la maison de vente aux enchères, qui dispose de son siège social à Paris, installe une représentation au cœur d'Aix-en-Provence et c'est un point essentiel de sa stratégie.

Née il y a 40, la maison a été créée par Claude Aguttes, plus jeune commissaire-priseur de France, à Clermont-Ferrand mais c'est face à l'internationalisation du marché de l'art que celle-ci s'installe alors à Paris. Une internationalisation qui a vu l'arrivée de maisons anglaises telles Sotheby's et Christie's et qui va, indirectement, pousser Aguttes à se positionner différemment. "Nous avons stoppé les ventes courantes pour ne pratiquer que des ventes spécialisées", explique Maximilien Aguttes, responsable du développement au sein de l'entreprise familiale.

Un portefeuille d'acheteurs très international

De fait, c'est cette stratégie de spécialisation sur certaines thématiques qui porte le business modèle de la maison. Des départements spécialisés - 15 exactement -

concernent les montres, les bijoux avec notamment une très forte expertise sur les perles, les tableaux et dessins anciens, l'art russe ou encore l'automobile. "Nous nous spécialisons avec des ventes spécialisées, à thème, de qualité", ajoute Maximilien Aguttes.

Une spécialisation qui sert la clientèle d'Aguttes, à 75 % internationale. "Nous disposons d'un réseau d'acheteurs très internationaux. Paris constitue une place forte du marché de l'art mondial, encouragée par la perspective du Brexit". Pour autant, même si Paris reste un point central, l'installation dans d'autres territoires, voire l'export, font partie de la stratégie de la maison qui revendique être le n°4 du marché derrière Sotheby's, Christie's et Artcurial. "L'art est très concentré sur Paris mais notre souhait est de rapprocher toujours plus de nos vendeurs", indique Maximilien Aguttes. "Pour cela nous intensifions notre présence en région". Outre la Capitale, la maison de vente aux enchères est également présente à Lyon et à Bruxelles, cette dernière implantation ayant été concrétisée au début de l'année. Et depuis peu donc à Aix-en-Provence. Et cela colle bien au plan de développement.

"Notre installation à Aix-en-Provence s'inscrit dans la volonté de compléter l'axe Nord-Sud, qui passe donc par Paris, Lyon, Bruxelles. C'est un axe stratégique qui correspond à des points d'ancrage culturels", précise pour sa part Adrien Lacroix, en charge du bureau sudiste. Il faut dire que Provence Alpes Côte d'Azur regorge d'un patrimoine artistique vaste et pluriel, la Fondation Carmignac, la Fondation Maeght ou la Fondation Venet en sont la preuve... "Aix-en-Provence est le pays de Cézanne, le Sud est riche d'un patrimoine fort, qui attire une population étrangère, parisienne qui est venue ici, chercher une certaine qualité de vie. C'est une région où l'art moderne est présent, où de nombreux artistes ont laissé un patrimoine important", analyse Adrien Lacroix, rappelant que la région concentre une part non négligeable de l'ex-ISF et que la perspective de la création prochaine à Aix-en-Provence  d'un musée consacré à Pablo Picasso - le 3ème mais surtout celui présentant la plus grande collection au monde avec près de 2 000 œuvres - valide ce choix.

Alternative aux majors

En insistant sur ce positionnement, Aguttes entend surtout se placer comme une alternative aux leaders du marché de l'art, revendiquant un service de proximité et un accompagnement de l'expertise jusqu'à la vente à l'international. "Nous nous concentrons sur la valorisation des biens". Le choix d'essaimer à Bruxelles c'est aussi une façon de s'ouvrir sur l'Europe. "Nous grandissons avec les opportunités", souligne Maximilien Aguttes. Mi-novembre, la maison a signé une vente record pour l'artiste Bernardino Luini, élève de Leonardo De Vinci, pour un montant de 2,3 M€. En 2018, Aguttes a réalisé un montant d'adjudications de l'ordre de 50 M€. Au premier semestre 2019, elle a notamment réalisé 7M€ de vente pour les tableaux impressionnistes et modernes et 5,8 M€ pour le département automobile.

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