Comment Proarti veut venir en aide au spectacle vivant en région Sud

Après une première édition concluante, ce fonds de dotation lance Mission Avignon 2020. Le but : allier financement participatif et mécénat pour soutenir les artistes qui se produisent au festival d’Avignon. Une opération qui s’adresse au grand public ainsi qu’aux entreprises de la région.

Les années passent et le succès du festival d'Avignon ne se dément pas. Selon les organisateurs, lors de la dernière édition, ce sont 204 230 billets qui ont été vendus - en cumulant le In et le Off - auxquels s'ajoutent 31 600 entrées libres pour des rencontres, lectures et projections. Un succès qui fait du lieu une terre d'opportunités pour les artistes qui s'y produisent... mais aussi une montagne de dépenses...

"Les compagnies qui se présentent à Avignon bénéficient de sources de financement diversifiées, publiques ou privées. Mais il faut payer la logistique ; les créneaux pour jouer coûtent cher sans parler du logement ", affirme Grégoire Harel, fondateur de Proarti. "La variable d'ajustement, c'est la rémunération des artistes. Alors beaucoup choisissent de se produire à perte". D'autant que si le patrimoine ou les arts plastiques bénéficient de manière considérable du mécénat, c'est moins le cas du spectacle vivant dont il reste peu de traces une fois la représentation donnée.

Allier mécénat et financement participatif

Pour aider les artistes à tirer profit de ce qui est le plus grand festival francophone de spectacle vivant, tout en minimisant les risques, le fonds de dotation Proarti, une organisation d'intérêt général à but non lucratif, a créé Mission Avignon. Une opération lancée pour la seconde année consécutive et qui allie financement participatif et mécénat, ce dernier permettant de collecter des dons plus importants grâce aux réductions fiscales qu'il offre. "Sans mécénat, le don moyen est de 50 euros. Avec, il est de 155 euros", note Mathieu Davoust, chargé des partenariats.

A cela s'ajoute un mécanisme incitatif, les dons "coup de pouce". L'idée est de montrer aux bienfaiteurs qu'ils ne sont pas seuls à contribuer et de les motiver à faire monter la jauge de l'argent collecté pour atteindre des paliers. "Nous avons expérimenté cela l'an dernier. C'était assez conclusif avec des dons qui ont augmenté de 40 %". Les montants collectés sont ensuite reversés à des artistes qui ont lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme de Proarti.

L'an dernier, ce sont ainsi 8 000 euros qui ont été distribués, permettant le financement de 85 projets. Objectif cette année : un premier pallier de 25 000 euros pour le festival d'Avignon. "Si nous obtenons davantage, les sommes récoltées pourront être redistribuées sous forme de prix". Il pourrait aussi être question d'élargir la zone géographique concernée, pour d'autres festivals en région tels que celui d'Arles.

Tisser des liens entre artistes et entreprises

Pour y parvenir, Mission Avignon s'adressera cette année au grand public, en particulier "les fans de spectacles qui veulent faire une bonne action et obtenir une réduction fiscale". Et comme en 2019, elle fera appel à la générosité des entreprises, avec un focus sur celles de la région Sud et du Vaucluse. "Ce peut être dans le cadre de leur démarche RSE. Elles peuvent par exemple permettre à leurs salariés de rencontrer des artistes ou de découvrir des spectacles en amont".

L'organisation propose en outre de monter des opérations spécifiques, dans lesquelles l'entreprise choisit trois ou quatre projets qu'elle veut soutenir, moyennant une participation plus importante, 5 000 euros au minimum. "L'an dernier, une entreprise a fait voter ses salariés pour choisir les projets à soutenir. Elle a été impressionnée par leur niveau d'implication. Ceux-ci se sont fortement exprimés en faveur de spectacles mettant en avant des causes telles que les droits des femmes ou l'environnement".

Car, Proarti en est convaincue : l'art a toute sa place en entreprise. "Notre objectif est de tisser des liens croissants entre ces deux mondes. La culture peut paraître éloignée, moins prioritaire que d'autres causes mais la créativité est bien un sujet d'intérêt général".

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