Grasse défriche… ses friches

Dans le cadre de sa politique de développement économique, la ville des Parfums poursuit la reconquête de ses friches industrielles. Après les anciens sites Roure et Symrise, requalifiés dans les années 2000, la collectivité se penche désormais sur le devenir de la friche Biolandes, abandonnée depuis plus de 11 ans.
(Crédits : DR)

A Grasse, dans le quartier Sainte-Marguerite, l'ex-site Biolandes fait l'objet de bien des attentions. Il faut dire que ce terrain de 2,6 hectares, abritant une dizaine de bâtiments abandonnés depuis 2008, constitue l'un des rares gisements de foncier d'activité encore disponible sur le territoire de la capitale des Parfums. Laquelle a fait de la réhabilitation de ses friches industrielles l'un des points saillants du volet économique de son projet territorial qui vise à soutenir, d'une part, le développement et la pérennité des industries de la filière arômes et parfums, et à attirer, de l'autre, des entreprises exogènes positionnées sur des activités connexes.

Cette stratégie, selon son maire, Jérôme Viaud, "fonctionne bien". En témoigne "le retour de grands groupes comme Givaudan, via le rachat d'Expressions Parfumées, ou encore la multiplication des projets avec Chanel". Quant à la question de l'attractivité du territoire, elle se joue sur "sa capacité à créer des réserves foncières propices à un accueil efficient de nouvelles entreprises". A l'instar de ce qui avait été réalisé sur l'ancien site de Symrise, devenu à l'orée des années 2010 le parc d'activités Aroma Grasse proposant quelque "6 hectares de foncier industriel dans un département où celui-ci est particulièrement rare".

Risques inondations

Dans ce contexte, le devenir du terrain Biolandes apparaît éminemment stratégique pour la collectivité et devrait s'inscrire "dans la même lignée" qu'Aroma Grasse. A condition de démontrer que l'opération est financièrement équilibrée. Car le site, propriété privée, accumule les contraintes. Fortement imperméabilisé, il est soumis à des risques d'inondations que la carte d'aléas réalisée en 2004 situait sur les trois-quarts du périmètre. Une première phase d'études, hydrauliques, a donc été lancée dès 2018 pour vérifier et mieux préciser ces risques. Lesquels s'avèrent "moins importants que prévu", explique Gilles Gaveau, responsable du service Aménagement de Grasse, du fait, sans doute, "de travaux réalisés en aval", du fait, aussi, "de techniques de modélisation plus fines que ce qu'il se faisait il y a dix ans". Résultat : "Si le site reste inondable, certaines zones sont, elles, constructibles".

Bénéfice territorial

Il s'agit donc désormais de chiffrer la gestion du risque qui nécessite la réalisation d'importants ouvrages hydrauliques, et de l'inclure dans différents scénarii d'aménagement et de commercialisation. C'est tout l'objet de la deuxième phase d'études, actuellement en cours, qui devrait rendre ses conclusions d'ici à la fin du premier trimestre. "Dans ce type d'opérations contraintes, les équilibres financiers sont difficiles à trouver, admet Gilles Gaveau. Toutefois, nous ne visons pas le bénéfice économique mais plutôt le bénéfice territorial, à savoir la valeur ajoutée générée par la création d'emplois, le gain d'attractivité pour le territoire, les nouvelles rentrées fiscales aussi". En attendant, une convention d'intervention foncière a d'ores et déjà été conclue, fin janvier, entre la Communauté d'agglomération du Pays de Grasse (CAPG) et l'Etablissement public foncier (EPF) Paca, afin de donner le coup d'envoi aux négociations en vue du rachat du site. La signature est espérée d'ici à la fin de l'année. Signe que la collectivité se montre confiante sur la suite des opérations à mener.

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