FlexFuel Energy Development s’intéresse au maritime

Revendiquant la position de pionnier dans le décalaminage par hydrogène, la PME basée à Sophia-Antipolis qui possède des équipes de R&D en région parisienne, collabore avec la DGA sur l'application de sa technologie à la flotte militaire.
Le boîtier de conversion Superéthanol E85 de FlexFuel Energy permettrait de réduire de 40 % le budget carburant d’un véhicule.
Le boîtier de conversion Superéthanol E85 de FlexFuel Energy permettrait de réduire de 40 % le budget carburant d’un véhicule. (Crédits : DR)

Le diesel mis au ban des carburants, les préoccupations environnementales de plus en plus fortes et précises, l'émergence de l'hydrogène et de son utilisation... si le sujet n'était pas aussi sérieux on pourrait parler d'alignement des planètes pour FlexFuel Energy Development. L'entreprise, basée à Sophia-Antipolis et en région parisienne, s'est très tôt - en 2007 - positionnée sur deux activités parallèles, la première sur le nettoyage moteurs des particuliers et industriels, la seconde sur la mise au point de boîtiers de conversion Superéthanol E85 pour véhicule essence.

Après deux années de R&D dont, au passage, une médaille de bronze au concours Lépine en 2009 pour son boîtier éthanol, FlexFuel Energy Development entre en phase de commercialisation la même année, revendiquant ainsi aujourd'hui être pionnière en la matière.

Partenariats stratégiques pour mailler le territoire

Entre temps, le contexte lui donne raison : entre les incitations gouvernementales pour préférer l'essence au diesel, des contrôles techniques rendus plus sévères pour ce qui est la pollution - près de 20 % des véhicules se voient d'ailleurs opposer un refus - et des pics de pollution récurrents, l'idée d'un boîtier capable de convertir au Superéthanol E 85 prend tout son sens. Electronique et capable - grâce à son interface de haute technologie - de s'adapter avec tout carburant utilisé, celui pensé par la PME française annonce une réduction du budget carburant à hauteur de 40 %. Des partenariats successifs et stratégiques ont été signés avec plus de 1 700 garages dont des enseignes indépendantes et d'autres bien connues telles Speedy, Norauto ou Point S.

Mais c'est aussi par sa solution de décalaminage - comprendre de nettoyage - des moteurs tant particuliers qu'industriels que la société se fait également remarquer. Car ce décalaminage se fait grâce à l'hydrogène et plus précisément par injection via l'admission d'air. Un procédé - baptisé Hy-Calamine - qui est présenté comme régénérant les pièces motrices encrassées. Et qui se distingue des additifs chimiques habituellement utilisées par le fait que la calamine se dissout dans le moteur en s'évacuant par les gaz d'échappement et est récupérée via un filtre prévu exprès. Résultat avancé : réduction de la consommation de l'ordre de 15 % et des émissions nocives pouvant aller jusqu'à 54 %.

Test grandeur nature à Toulon

Un procédé qui n'intéresse pas uniquement le secteur automobile. Avec la DGA, la PME travaille à l'application au secteur maritime et plus précisément à la flotte militaire. C'est à Toulon, base proche géographiquement de Sophia-Antipolis que des tests sont actuellement menés. Et qui, s'il s'avèrent concluants, ouvreraient alors d'autres portes significatives, dont le segment des bateaux civils, pour celle qui par ailleurs a fait son entrée dans le French Tech 120.

Les problématiques environnementales n'étant pas réservées au territoire hexagonal, FlexFuel Energy Develpment s'est déployée à l'international, d'abord en Belgique dès 2017, un choix que son président Sébastien Le Pollès expliquait alors par un "parc automobile similaire à la France". S'en sont suivis le Vietnam et la Malaisie via des partenariats. Puis l'Angleterre, l'Italie, l'Espagne... "Nous enregistrons une croissance organique sur les filiales", annonce le dirigeant, enregistrant chacune, en 2019, un chiffre d'affaires de 2,5 M€, 2 M€ pour la Belgique. Le tout portant le chiffre d'affaires de FlexFuel Energy Developement à 19 M€ pour 100 salariés. En 2019, 14 000 boîtiers ont été vendus et depuis le deuxième trimestre 2019, il s'en vent 1 200 chaque mois. Dans les tuyaux, c'est la poursuite du déploiement à l'export, avec en point d'orgue le Portugal et l'Allemagne. Avant, peut-être en 2021, l'Amérique du Nord et le Canada.

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