Coronavirus : la Région Sud déploie son plan Marshall

En injectant 1,4 milliard d'euros dans les différents secteurs et filières impactées par le Covid-19, la Région et son président, Renaud Muselier, veulent apporter oxygène financier et réponses en besoins matériels. Un vaste plan destiné à aider ceux qui sont en première et en seconde lignes : comprendre les soignants et les entreprises. Mais aussi à préparer l'après-crise. Une phase qui sera tout aussi stratégique pour l'avenir de l'économie.
(Crédits : DR)

Elle avait déjà annoncé sa participation au Plan de Solidarité Nationale à hauteur de 18 M€. Un premier pas qui avait contribué à l'effort national aux côtés des autres Régions. Mais sa contribution à la guerre sanitaire et économique que traverse le pays et Provence Alpes Côte d'Azur prend une autre ampleur avec l'annonce de la mobilisation de 1,4 milliard d'euros et un Plan pensé tout exprès.

L'urgence économique

Une somme conséquente qui se veut la réponse à une réalité économique : en dix jours de confinement, 10 % des salariés en Provence Alpes Côte d'Azur sont au chômage partiel, l'industrie déclare avoir perdu la moitié de sa production, le secteur horticole est à l'arrêt et 98 % des entreprises - on rappelle que le tissu économique est constitué majoritairement de TPE et PME - se déclarent impactées par les conséquences du Covid-19.

Parce qu'elle est le pilote dans l'avion Economie, la Région se devait de répondre aux besoins - multiples, concrets - tout en apportant cet oxygène financier qui doit permettre aux différentes filières de retrouver du souffle, souffle qui doit donner l'énergie suffisante pour tenir dans la durée et préparer, parce que c'est aussi essentiel, l'après.

Décliné en deux phases, donc, ce Plan qui vise à redresse l'économie après la guerre concerne d'abord, de façon immédiate 227,5 M€ dont 12M€ destinés aux soignants tandis que 65 M€ concernent les entreprises dont 47 M€ accordés sous forme d'aides directes et que concentre le guichet unique mis en place. Parallèlement, les délais de paiement sont maintenus à 21 jours et les pénalités de retard pour celles qui sont engagées dans des marchés, supprimées. Souvent oublié mais lui aussi très impacté, le monde agricole est soutenu à hauteur de 5 M€. La culture reçoit, pour sa part, un coup de pouce à hauteur de 35 M€ et les transports, 21 M€.

Stratégie de relance

Voilà pour la phase première, celle qui consiste à intervenir là maintenant, dans l'urgence pour ne pas affaiblir plus que de raison les TPE PME, maillon essentiel du tissu économique. Mais il faut - c'est aussi important que le maintenant - anticiper l'après, donner les armes qui vont bien et les munitions qui vont avec. Et c'est un plan de relance englobant 1,2 milliard d'euros d'investissement qui est déployé par la Région. Qui vise tous secteurs, tous acteurs. 88 M€ sont ainsi dévolus aux maires et intercommunalités, 762 M€ consacrés au service public de transport régional, 100 M€ réservés au secteur autoroutier s'inscrivant dans le sujet Autoroutes durables déployé avec Vinci.

Autre sujet dans le sujet de relance, qui est absolument central, est celui de la relocalisation industrielle. Et on aborde là un sujet qui est certes lié à l'actualité Covid-19 - qui a mis au clair pour ceux qui l'ignoraient encore que la France est dépendante de l'Asie pour une partie de ses matières premières et pièces - mais pas que. La promotion de l'industrie régionale - aussi diverse et riche - est une force que la Région promeut. Et avec 17 M€ consacrés précisément à un fonds de participation post-Covid, la force prend un peu plus de puissance.

Pour l'après, le professionnel de la santé qu'est Renaud Muselier, ne compte pas oublier les soignants ni la recherche, autre sujet primordial lié à l'économie régionale. Une enveloppe de 100 M€ a ainsi été mobilisée. On n'omet pas, rappelle celui qui est aussi président de Régions de France, le fil conducteur immuable, celui de la Cop d'avance. L'avance sur l'après, sur la morosité économique qui pourrait découler, est une bataille qui s'engage dès maintenant. La guerre sanitaire a déclaré un ouragan économique d'une ampleur "que personne ne pouvait anticiper", souligne Renaud Muselier. Qui a véritablement mis la main à la poche. Sur le 1,4 milliard d'euros injecté, seuls 134 M€ étaient déjà fléchés. Une réponse à la mesure de la bataille dans laquelle l'économie est engagée : rapide, d'envergure et sans précédent.

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