Le MIN de Marseille face au coronavirus (3/3)

A Marseille, le MIN est en pleine transformation, bien déterminé à préparer l’avenir. Mais pour l’heure, l’urgence est de faire face à la crise du coronavirus dont les impacts sont très variables selon les secteurs d’activité. Dans tous les cas, il faut s’organiser pour limiter la casse et protéger les acteurs de la chaîne alimentaire.
(Crédits : DR)

Une affluence folle. C'est la première manifestation tangible du coronavirus pour les professionnels de l'alimentation. Car au lendemain de l'allocation du Président de la république du 12 mars, les Français prennent la mesure de la crise et craignent un confinement qui ne semble plus être l'affaire que de quelques jours. Les étals des magasins se vident en un rien de temps. Les stocks ne suffisent plus à les ravitailler. Dans les coulisses, on s'active et tente de faire face à cette demande digne "des fêtes de fin d'année et même au delà", compare Marc Dufour, directeur général de la SOMIMAR qui gère le MIN des Arnavaux. En même temps, il faut s'habituer aux nouvelles consignes sanitaires. "Chacun doit respecter les gestes barrière et la distanciation sociale. Nous avons mis en place un système de limitation du nombre d'acheteurs dans un même box. Quant aux marchandises, elles ne peuvent plus se trouver à l'extérieur des box". Les modalités de communication ont elle aussi évolué : "on privilégie les mails et le téléphone". Une mécanique nouvelle qu'il a fallu rôder quelques jours avant qu'elle devienne naturelle.

Dans le même temps, la frénésie des achats alimentaires semble s'être stabilisée après quatre jours de pic. "Avec le confinement et le sur-stockage réalisé par les consommateurs, la situation s'est normalisée à un niveau légèrement inférieur au niveau habituel ", du moins pour les produits maraîchers et carnés qui, jusqu'à maintenant, tiennent plutôt bien le coup.

Produits de la mer et horticulture au cœur des préoccupations

Les conséquences de la crise sont en revanche bien plus préoccupantes pour les pêcheurs et mareyeurs. "Les enseignes de la grande distribution ont décidé de supprimer les rayons poisson sur glace et privilégient les produits sous film protecteur. Mais nos pêcheurs ne disposent pas de ce type de conditionnement". A cette demande en berne s'ajoute la chute du cours du poisson. Résultat : les pêcheurs étant dans l'incapacité de couvrir leurs frais, ne vont plus en mer. Une situation qui impacte directement les 150 salariés du Port de Saumaty.

Autre secteur touché : celui de l'horticulture, les fleuristes ayant été contraints de plier boutique. "Le secteur est totalement sinistré", regrette Marc Dufour.

Le MIN compte par ailleurs cinq établissements de restauration dont la perte liée à l'épidémie est considérable. "Trois d'entre eux ont décidé de proposer de la vente à emporter", ce qui leur assure un revenu "modeste".

Inquiétudes autour de la fermeture des marchés ouverts

Voilà pour la situation actuelle. Mais les choses pourraient se compliquer dans les semaines à venir, y compris pour les activités maraîchères. Au cœur des inquiétudes : la fermeture des marchés de plein air qui représentent un tiers de la clientèle des producteurs présents au MIN et qui arrive au pire moment : celui de la saison maraîchère. Cette fermeture concerne trois quarts des marchés en France, un quart seulement ayant obtenu une dérogation. Dans les Bouches du Rhône, six marchés ont été rouverts, aucun à Marseille. Mais les discussions se poursuivent et d'autres dérogations pourraient être accordées dans les prochains jours.

En attendant, il faut faire preuve de souplesse le temps que passe la tempête, et continuer à répondre présent. "Beaucoup de détaillants ont besoin de savoir que le MIN est ouvert. Nous leur faisons savoir que nous sommes toujours là pour approvisionner Marseille en produits frais".

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