Beaucoup de vert, encore trop de jaune et un peu de rouge. Voilà la composition et les couleurs du graphique (autrement appelé camembert) produit par le sondage qu'a réalisé l'Ordre des experts-comptables Provence Alpes Côte d'Azur auprès de la profession dans les six départements de la région.
Une démarche qui sert en quelque sorte de baromètre. Très vite apparu dans le vocabulaire économique dès le début de la crise, le PGE a tout aussi rapidement cristallisé l'attention des entreprises, mis, par effet de ricochet, sous le feu des critiques, lors d'un démarrage un peu poussif.
Pour autant, la photographie donnée par ce sondage est plutôt bonne. Tout au moins encourageante, puisqu'elle montre que le processus est enclenché.
"Ce sondage met en évidence un historique de deux mois", souligne Lionel Canesi. "Et si j'ai pu faire remarquer des débuts laborieux, il évident que désormais les banques ont pris le rythme" dit le président des experts-comptables de Provence Alpes Côte d'Azur, commentant les 70 % de PGE demandés qui ont été accordés mais faisant remarquer aussi que pour les établissements bancaires il s'agissait d'une réforme des mentalités assez brusque.
Combler les trous dans la raquette
Mais il y a un chiffre, en revanche, qui fait bien plus réfléchir Lionel Canesi. C'est celui des 26,17 % de PGE en attente. "J'espère qu'il s'agit de dossiers simplement en retard et pas de dossiers qui seraient mis sur le côté". Ce qui mettraient les entreprises concernées dans une difficulté certaine.
Si le PGE est, chiffres à l'appui, un large succès, pour autant couvre-t-il vraiment toute la typologie d'entreprises. N'est-il pas, d'une certaine façon, élitiste ?
"Les entreprises qui rencontraient les difficultés avant la crise, ne sont pas concernées", rappelle Lionel Canesi. Qui redit aussi que toute entreprise qui a déjà fait une demande de PGE peut en solliciter une seconde ou plus, à condition que le tout se fasse à hauteur de 25 % de son chiffre d'affaires.
Demeure également, une autre problématique, qui sous-tend tout le reste : c'est le remboursement. Car le PGE est un prêt. A rembourser. Il en va de même avec les reports de charges, qui ne sont pas des annulations. Reste le sujet épineux de certains secteurs totalement à l'arrêt et que même la perspective de la reprise économique ne concerne pas. Au rang desquels, le secteur du tourisme. Pour qui il faudrait, dit Lionel Canesi, "des subventions".
Subventionner le tourisme ?
Et cela, afin "d'avoir des TPE PME prêtes à redémarrer leur activité, plutôt que de faire la queue au Tribunal de Commerce". D'autant, même si c'est souvent souligné, ça va encore mieux en le (re)disant, "que ce sont des emplois non délocalisables. C'est la vie de nos quartiers, c'est notre tissu économique. Car une entreprise qui revit va payer des charges et des impôts".
Cette suggestion de subventions pourrait-elle devenir réalité ? "Nous espérons mais on ne voit pas le principe poindre", regrette Lionel Canesi. Qui répète aussi que l'argent doit être "concentré vers celles qui en ont le plus besoin".
Reste que pour celles qui sont confrontées à un refus de PGE - 3, 83% d'après le sondage de l'Ordre régional - existe le recours au Médiateur du crédit, lequel fait des préconisations noir sur blanc, généralement suivies par les banques. Une autre mécanisme qui rédoud les problématiques causées par la crise et "qui fonctionne bien".
Et de ce que la crise a fait ressortir comme bonne idée, Lionel Canesi suggère notamment que la plateforme développée par la CCI Aix-Marseille Provence, géolocalisant les commerces ouverts soit également étendue aux restaurants proposant par exemple de la vente à emporter. "La multitude de petits actes compte. N'attendons pas l'Etat, agissons".
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