Isabelle Lonchampt, l'autodidacte devenue présidente

Venue sur le terrain du bâtiment par opportunité il y a près de 30 ans, la dirigeante de deux sociétés du secteur, basées à Gardanne préside depuis près d'un an la fédération BTP des Bouches-du-Rhône. Une autre étape dans une carrière emplie d'engagements.
(Crédits : DR)

Ses journées sont courtes et les heures de travail à rallonge. A peine Isabelle Lonchampt termine-t-elle un rendez-vous qu'elle en enchaîne un autre. "J'ai peu de temps libre", souffle-t-elle. Passionnée de voyages, et notamment de Rome qu'elle qualifie de "plus belle ville du monde", la dirigeante va devoir attendre pour retrouver la capitale italienne.

A la tête de deux entreprises, Gardanne Travaux Industriels (GTI) et M2C Rénovation, Isabelle Lonchampt occupe depuis juin dernier la présidence de la fédération du BTP du département des Bouches-du-Rhône (FBTP). Une première pour une femme. "Je n'avais jamais pensé occuper un tel poste, ce n'était pas du tout un objectif ou un plan de carrière", assure-t-elle. Sa carrière dans le BTP débute il y a presque 30 ans alors qu'elle œuvre dans... la métallurgie.  "Il y avait une opportunité de se lancer dans le BTP, beaucoup de clients nous le demandaient. J'ai vraiment découvert ce métier en me lançant ", raconte-t-elle.

Faire fi des étiquettes

L'aventure commence en famille. Elle fonde avec son père GTI en 1991. D'abord pour continuer de travailler en lien avec le secteur industriel avant de se tourner vers les travaux publics. L'apprentissage se fait sur les chantiers. "J'étais gestionnaire depuis toujours donc j'ai continué à faire ce que je savais faire en m'impliquant d'avantage sur le terrain", se souvient cette autodidacte. Un univers dans lequel elle se sent comme un poisson dans l'eau.

"Cela me passionne. C'est un métier où l'on ne réalise jamais le même ouvrage, nous travaillons en équipe et faisons de nombreuses rencontres", poursuit-elle. La présidente de la FBTP balaie les étiquettes masculines volontiers collées au métier du bâtiment. "Je ne m'en suis jamais soucié, c'est un métier de besogneux où la valeur reconnue est le travail", rétorque-t-elle ajoutant : "A la Fédération, 90% des votants sont des hommes, ça ne les a pas empêchés d'élire une femme".

Enchaînement

Il faut dire qu'Isabelle Lonchampt s'est fait un nom au sein de la FBTP qu'elle intègre en 2004 via le groupe des jeunes dirigeants. "J'estime que l'on ne peut pas être mécontent sans essayer de bouger lignes, c'est pour cela que j'ai voulu m'impliquer", explique-t-elle. Cela lui permet également de rencontrer d'autres dirigeants pour échanger. "Je suis certaine que cela m'a rendu meilleure comme chef d'entreprises grâce aux différents retours d'expériences".

Les mandats s'enchaînent ensuite rapidement. On trouve sur son curriculum vitae un passage à la Caisse des congés payés du BTP, au conseil d'administration de la Fédération du BTP, à la commission fiscale de la Fédération du bâtiment, à la délégation territoriale du Pays d'Aix à la FBTP, à la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence CCIMP et comme présidente du GEIQ BTP 13 & Méditerranée.

Cette dernière expérience, Isabelle Lonchampt la cite immédiatement quand on lui demande celle qui l'a le plus marquée. Le Geig est un dispositif qui vise à favoriser l'embauche de personnes en difficulté dans l'accès à l'emploi. "Je parlais de faire bouger les lignes, c'est le cas ici où l'on essaie de faire évoluer les choses petit à petit. Cette expérience a activé ma fibre sociale. J'y suis resté cinq ans et suis parti de presque rien".

IA et BIM dans la lorgnette

Une activité qu'elle laisse pour se consacrer à la vingtaine de salariés sous ses ordres, son rôle d'élue à la CCIMP et donc la présidence de la FBTP.  "C'est un gros mandat, mais j'ai toujours beaucoup travaillé et c'est une expérience fabuleuse", prévient-elle. Au sein de la Fédération, elle souhaite augmenter le nombre d'adhérents et développer l'aspect business. La crise sanitaire ralentit pour le moment ces ambitions. "Pour le moment nous accompagnons le plus possible les entreprises, adhérentes ou pas, notamment sur les questions sociales et juridiques". Mais la présidente regarde déjà vers l'après covid : "Nos enjeux sont sur l'ingénierie de formation ainsi que les nouvelles technologies comme l'IA ou le BIM". Le temps libre attendra.

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