67 % de Marseillais qui disent s'inquiéter des conséquences du Covid-19, 46 % qui craignent une crise sociale, 40 % qui redoutent une hausse de la fiscalité... Le sondage BVA pour La Tribune et Europe 1 montre bien que les craintes liées à la crise que traverse la France ne sont pas anecdotiques. Dans la Cité phocéenne, ville contrastée, où l'économie est touchée, comme ailleurs, par la conjoncture actuelle, la capacité à faire face aux prochains mois difficiles apparaît comme compter dans le choix du prochain maire.

A la question quelle candidate est la mieux placée pour protéger la ville de la crise économique, Martine Vassal est crédité de 37%, Michèle Rubirola de 23 %

Ainsi, le sondage accorde 37 % à Martine Vassal en réponse à la question de quelle candidate est la plus en mesure de protéger la ville, contre 23 % à Michèle Rubirola.

Il faut dire que dans ce contexte, Martine Vassal bénéficie, en quelque sorte, de a prime au sortant, ici davantage de la prime à l'expérience.

Expérience acquise

Présidente du Département des Bouches-du-Rhône depuis 2015, présidente de la métropole Aix-Marseille Provence depuis 2018, elle a déployé sa vision et le rôle qu'elle estime que chaque institution doit avoir. Plan pour l'insertion, action envers les collèges, envers le Bel-Âge... Prospection à l'international, volonté d'attirer des entreprises sur le territoire, un sujet qu'elle connaît pour avoir été présidente aussi de Provence Promotion, l'agence d'attractivité du territoire.

Durant le confinement, elle met en place un comité de gouvernance économique, crée un fonds territorial et solidaire pour aider les entreprises de moins de 20 salariés, avant de se faire retoquer par l'Etat. Déploie un dispositif territorial pour soutenir la filière tourisme, crée un label, baptisé Préférence Provence, pour le consommer local...

Des actions de proximité qui pèsent, d'une façon ou d'une autre, sur l'élection. Ancienne chef d'entreprise - elle a reprise et dirigé jusqu'à sa fermeture l'entreprise familiale spécialisée dans le textile pour l'armée - elle a souvent redit son soutien à l'industrie locale.

Mettre l'industrie au vert

Du côté du Printemps marseillais, l'économie c'est le sujet d'Olivia Fortin. Chef d'entreprise dans l'événementiel et le protocole, c'est à elle que Michèle Rubirola a confié la mise au point du programme économique. Où il est question de small business act avec une commande publique qui intègre des critères impulsant le recours aux entreprises locales, de fonds métropolitain d'innovation qui accompagnerait les entreprises innovantes, souvent en recherche d'oxygène financier. Mais aussi d'accompagnement des entreprises, notamment celles dans l'industrie, vers la transition écologique. Et de donner en exemple l'expérimentation menée avec le projet PIICTO, à Fos-sur-mer, qui vise à une réindustrialisation "verte" en accueillant notamment des démonstrateurs favorisant la transition écologique.

Mais il y a bien des défis qui touchent le territoire. Dont la question, ultra-sensible, du foncier. Un manque en disponibilité qui freine le développement des fleurons provençaux, coincés dans une ville où les capacités d'extension sont contraintes. La mobilité est évidemment un autre sujet intimement lié à l'économie, à son développement serein et à son attractivité, pas tant des entreprises exogènes mais aussi et surtout des talents puisque l'on sait que 60 000 emplois font défaut sur le territoire. Evidemment que la crise économique liée aux conséquences du coronavirus impacte davantage les plans de développement économique pensés à gauche comme à droite. Il faudra faire avec des contraintes supplémentaires liées à la conjoncture, soutenir la bonne santé des TPE PME qui constituent l'essentiel du tissu économique, soutenir aussi l'emploi... Un défi majeur pour une ville au potentiel économique qui ne demande qu'à s'exprimer.