L'écologie, faiseuse de l'élection municipale à Marseille ?

La poussée verte, qui s'est produite partout en France au premier tour, se confirmera-t-elle au second ? Si à gauche, le Printemps marseillais mise tout sur l'arrêt de la pollution notamment des croisières aux fumées noires, tout comme sur la transition écologique poussée des industries, à droite, Les Républicains s'affirment contre la bétonisation et pour un verdissement maximal. Le point commun entre les deux candidates : faire de Marseille une ville où on respire. Dans le sondage réalisé par BVA, elles sont aussi au coude à coude.
(Crédits : DR)

On aurait pu imaginer une Michèle Rubirola loin devant en matière de gestion de la transition écologique. Mais étonnamment, le sondage réalisé par BVA pour La Tribune en partenariat avec Europe 1 place la candidate du Printemps marseillais très légèrement devant la tête de liste LR.

A la question, "quelle candidate est la plus en mesure de protéger la ville face à la crise écologique et au risque climatique", les personnes interrogées créditent Michèle Rubirola de 31 % et Martine Vassal de 29 %. Soit deux petits points qui pourraient presque équivaloir à une égalité.

Innovations environnementales

Un résultat surprenant, Michèle Rubirola, longtemps militante Europe Ecologie Les Verts n'étant plus EELV que parce qu'elle a rejoint le Printemps marseillais mais une Michèle Rubirola qui est évidemment pas moins engagée en matière d'écologie. D'ailleurs, Sébastien Barles, tête de liste Debout Marseille, investi pour le premier tour par EELV, a rejoint le Printemps marseillais. Etonnant que tout cela ne se traduise pas davantage dans les chiffres.

En face, Martine Vassal n'a pas lâché le sujet de l'écologie.

Le projet du parc Borely, présenté en début d'année avec l'architecte Guillaume Dujon, est l'un des points de son programme sur lequel la candidate LR insiste. Elle compte bien faire du parc la première forêt urbaine de la façade méditerranéenne, dit vouloir "sanctuariser" le site pour éviter qu'il ne soit la proie de velléités immobilières. Martine Vassal dit aussi vouloir ouvrir et aménager la déambulation le long des cours d'eau, rendre le littoral plus accessible en ouvrant par exemple la Digue du Large ou le quai de la Lave, envisage de développer des navettes maritimes à hydrogène et des bateaux électriques. Veut absolument une ZFE qui concerne le centre-ville sur un périmètre de 20 km2. Veut aussi des pistes cyclables protégées organisées en réseau. Prolonger le tramway au nord, au sud et à l'est. Et pousse même un peu plus loin en proposant de créer une structure installée sur l'île du Frioul, qui travaille à des innovations environnementales.

Le sujet de la respiration

Du côté de Michèle Rubirola, on ne le cache pas, l'un des points noirs, ce sont les croisières. Des croisières dont la candidate de la gauche dit que l'on n'en mesure pas réellement les retombées économiques directement pour le territoire alors qu'elles sont polluantes et contribuent à faire de Marseille une ville irrespirable. Mais elle verrait bien les fermes pédagogiques et les projets d'aquaculture se développer. Elle compte bien aussi remettre de l'agriculture en ville et préparer la suite, lorsque le contrat de Sodexo - dont l'ironie du sort veut que ce soit un groupe né... à Marseille - sera arrivé à échéance, soit en 2026, à la fin du mandat municipal...

Pourtant, sur l'agriculture et l'alimentation de proximité, Martine Vassal bénéficie du succès de MPG, Marseille Provence Gastronomie, l'événement qui a rythmé l'année 2019 et qui a eu vocation, entre autres, à mettre en avant et en lumière les filières d'agriculture du territoire.

Egalité imparfaite

Est-ce aussi les actions réalisées avec sa casquette de présidente de métropole Aix-Marseille Provence et de Département des Bouches-du-Rhône qui contribuent à placer Martine Vassal en challenger de Michèle Rubirola sur le sujet de la transition écologique ? Michèle Rubirola qui a reçu Eric Piolle, le maire de Grenoble, le 11 juin dernier et dont elle compte bien s'inspirer pour mener son projet marseillais en cas de victoire finale. Au coude à coude, les deux candidates ne font pas pour autant carton plein puisque 20 % des personnes interrogées estiment qu'aucune des deux n'est convaincante et que 20 autres % ne se prononcent pas.

Si l'écologie semble être au cœur de l'élection - comme dans beaucoup d'autres villes finalement - elle n'est apparemment pas l'unique vecteur capable de faire basculer le scrutin...

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