Cette joint-venture qui veut renforcer l'attractivité de Sophia-Antipolis

En unissant forces et vision au sein d'une joint-venture, la foncière de Christophe Courtin et celle pilotée par François Moison prévoient de faire de l'ancien site occupé par Dow Chemical un bâtiment exemplaire et à énergie positive. Une opération qui prouve que la restructuration du bâti ancien est fondamentale pour l'attractivité de la technopôle n°1 en Europe. Et cela, précisément au moment où la crise modifie sensiblement les habitudes de consommation du lieu de travail.
(Crédits : DR)

Le tout fait 4 hectares et il tutoie la place Sophia Laffitte, place centrale qui symbolise les débuts de celle qui revendique le titre de première technopôle européenne et que créa, voici plus de 50 ans, le sénateur Pierre Laffitte.

Ces 4 hectares, propriété il y a encore peu de l'américain Dow Chemical, sont le nouveau terrain d'expression de Courtin Real Estate et Valimmo. Les deux foncières se sont en effet unies via un joint-venture afin de mener ensemble la réhabilitation du lieu. Un projet conséquent, que les deux acteurs de l'immobilier ont choisi de mener en liant leurs expertises respectives. L'un, Christophe Courtin s'est positionné dès ses premiers projets, comme un spécialiste de la rénovation/réhabilitation, avec une plus-value : l'intégration de l'éco-responsabilité. L'autre, Valimmo, que dirige François Moison, est justement l'un des premiers acteurs de l'immobilier à avoir intégrer le principe d'autosuffisance énergétique dans ses projets. En 2015, il signe ainsi 6 400 m2 avec le programme Aqueducs.

Ce rapprochement entre deux acteurs originaires de la Côte d'Azur n'est pas une simple union de circonstance. Certes, être à deux permet au projet d'aller plus vite. Face à l'interlocuteur qu'a été Dow France, c'est "la ténacité", avoue François Moison qui a permis au duo d'entrepreneurs locaux de l'emporter face à des géants du secteur, Lazard, Nexity, Altarea ou Icade.

Réponse "locale"

Mais cette union est surtout stratégique. Elle correspond à un besoin de la technopôle de se renouveler, de se moderniser dans son immobilier tertiaire. Or, les grands projets prévus - Ecotone ou le décrié Opensky portés tous les deux par la Compagnie de Phalsbourg - pourraient aussi être ralentis par la crise. Le choix de réhabiliter l'existant, de le rendre en accord avec les nouvelles façons de consommer le bureau, mais aussi avec les nouvelles façons de consommer l'immobilier - c'est-à-dire notamment en intégrant des solutions durables - est sans nul doute la meilleure façon de donner le coup d'accélérateur qui va bien à une technopole dont l'image immobilière ne correspond pas à son image de lieu dédié à l'innovation.

"Il est légitime que les opérateurs locaux s'investissent pour redonner un positionnement moderne à la technopôle", analyse François Moison, indiquant que clairement, en l'état, le bâtiment de Dow Chemical "ne participera pas au Sophia-Antipolis de demain".

Et les entreprises installées au cœur de la pinède ont aussi des besoins différents, qui évoluent. "Il y a trois phases dans le développement des entreprises", explique François Moison. "L'incubation, la recherche de postes de travail puis la prise de m2. Il est important d'avoir une offre d'entrée de gamme, qui soit de deuxième ou troisième main, pour ensuite passer à du prime. La stratégie est d'être présent sur l'ensemble de la chaîne de valeur".

Axe d'attractivité

Mais pour Christophe Courtin, un autre élément rentre en ligne de compte. Et il a tout à voir avec la volonté des entreprises d'opter pour un bâtiment vert, durable. "Les preneurs souhaitent du bâtiment positif", indique le fondateur de CRE. Or cette offre énergétiquement optimale n'est pas pléthore. Alors que, "la meilleure façon de retenir les talents c'est de proposer un bâtiment neuf, qui rend les salariés fiers d'y travailler". C'est cela qui pourrait être l'un des talons d'Achille de Sophia-Antipolis. Ne pas réussir à se moderniser comme les entreprises, innovantes, grandes ou moins grandes, exogènes ou endogènes, le désirent, l'attendent et l'espèrent, ce serait perdre en places sur l'échiquier des technopôles attractives. L'immobilier est à la fois le bât qui blesse et l'axe d'attractivité le plus essentiel. "Cela fait trois ans qu'il ne se passe plus rien", fait remarquer Christophe Courtin. Comprendre plus d'investissement conséquent des promoteurs nationaux. Et le positionnement choisi par Courtin Real Estate, comme par Valimmo, de privilégier une offre énergétiquement durable, moderne dans la conception des bâtiments, équipée comme il se doit pour déployer du véhicule électrique si l'engouement s'étend, est en train de devenir la marque de différenciation. "Un produit immobilier doit correspondre aux enjeux de développement", estime François Moison.

Pour l'heure, Courtin Real Estate et Valimmo ne sont associés que sur ce foncier spécifique. L'avenir dira si l'alliance des compétences et la "même philosophie" revendiquée par les deux opérateurs fera bis repetita.

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Commentaire 1
à écrit le 07/07/2020 à 8:54
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