Tourisme d'affaires : des signes qui rassurent ?

En confirmant sa tenue début septembre, le Cannes Yachting Festival envoie un message perçu de manière positive par l'ensemble de la chaîne de valeur du tourisme. La confirmation d'autres rendez-vous BtoB en terre azuréenne ajoute à la vague d'optimisme. De quoi redonner le sourire à un secteur qui en a bien besoin.
(Crédits : DR)

C'était la confirmation - ou l'infirmation - très attendue. Le oui de Sylvie Ernoult, confirmant la tenue début septembre de Cannes Yachting Festival a fait pousser un grand ouf de soulagement, sur la Croisette certes, mais partout aussi sur le territoire azuréen. Pourtant, rien n'était vraiment certain et la mouture 2020 de l'événement nautique - qui ouvre traditionnellement la saison - sera forcément différente de toutes les autres. Parce qu'elle a nécessité souplesse et "adaptation" selon sa directrice mais aussi parce que c'est un événement qui s'est repensé, tout en conservant néanmoins les fondamentaux.

Cannes Yachting Festival 2

Ne pas perdre l'ADN

"Nous avons pris le temps de discuter avec nos clients afin de développer avec eux, un salon qui soit à l'image de ce qu'ils désiraient", explique la directrice de celui qui accueillait en 2019, 54 000 visiteurs uniques. Pour cela, dialogue a été engagé très vite et temps a été accordé. "Nous avons été dans le détail de la faisabilité avec chaque client".

Impensable pour Sylvie Ernoult de ne pas compter avec les grands noms du secteur. "C'est le contenu du salon qui fait sa fréquentation. Et pour avoir un contenu de qualité, il était indispensable d'avoir les grands acteurs présents". D'autant que le public est forcément attentif à cela, désireux de "voir du représentatif".

L'édition 2020 conserve par ailleurs la même structuration, avec les deux lieux d'implantations, le Vieux-Port et le Port Canto. "Nous conservons une répartition identique à la répartition habituelle". Soit les bateaux à moteur dans le Vieux-Port et les bateaux à voile plus à l'est, au Port Canto. 420 unités sont attendues, soit -30 % que l'année précédente, dont 340 à moteur et 80 voiliers. Ce qui demeure un nombre tout de même conséquent, vu le contexte. Si évidemment l'événement "réduit la voilure", il conserve ses fondamentaux. Et ça c'est stratégique. Car supprimer ou modifier un élément structurant est de nature à déstabiliser le visiteur. Et Sylvie Ernoult de donner l'exemple du segment broker, qui - s'il est moins important, est tout de même conservé - car il est toujours "plus difficile après de ressusciter un segment qui aurait été supprimé".

Toujours est-il que le Cannes Yachting Festival envoie, cette année encore davantage, le signal de départ de la saison. Ce qui envoie aussi un input positif à tout un secteur qui n'attend que cela. "La force de ce salon est qu'il ouvre la saison nautique", reconnaît Sylvie Ernoult. "Nous ouvrons le bal, les chantiers travaillent afin de présenter de nouveaux modèles. Cette année nous aurons probablement moins d'avant-première. Mais cela soutient aussi l'industrie. Nous avons, contrairement à d'autres, un salon très rare, avec un ADN de variété. Notre spécialité est de ne pas être spécialisé. Et nous ne voulions pas casser cet ADN".

Le physique détrôné par le virtuel ?

En confirmant aussi sa tenue - pour le mois d'octobre - Food Hotel Tech contribue également à donner un signal positif. Non seulement au segment du tourisme d'affaires mais aussi à sa cible première, c'est-à-dire les propriétaires, directeurs d'hôtels, de restaurants, professionnels du tourisme... acteurs en première ligne, impactés par la suite de la crise sanitaire. Prévu pour se dérouler en mars dernier également à Paris - il l'a finalement été de façon digitale - il ne subit pourtant pas de défection majeure de ses exposants. La plupart, prévue pour être présente à Paris, a choisi d'être à Nice plutôt que de se faire rembourser son engagement. Ce qui a agréablement surpris Karen Serfaty, son organisatrice. "Nous comptons actuellement 65 % de taux de remplissage pour Nice. 40 % sont nos exposants habituels, 25% sont des exposants qui ont opté pour Paris et Nice".

Une dynamique qui vient conforter la tenue physique de l'événement. Car la version parisienne, programmée au mois de mars, s'est finalement tenue de façon dématérialisée. Ce qui est riche d'enseignements. "Nous avons bénéficié de 7 000 visiteurs pour le format numérique. 1 750 personnes ont suivi les conférences. Cela démontre que les solutions que nous proposons - clickandcollect, marketplaces, produits connectés... - sont complets mais pour passer à l'acte d'achat il y a besoin d'une mise en présence physique. Ici, on n'achète pas un pull ou un t-shirt. Personne n'acquiert un CRM ou une caisse sans échange physique avec le vendeur", détaille Karen Serfaty. Qui assure que "le salon physique ne sera pas remplacé par le virtuel. Le virtuel permet de fournir d'autres services, auxquels nous n'aurions pas forcément pensé." Et qui table sur une fréquentation semblable en 2020 à 2019, s'élevant à 4 800 personnes - elle était de 5 000 personnes l'an dernier.

Dans la même dynamique, la confirmation donnée par Heavent Meetings à Cannes pour le tout début septembre est de nature à redonner le sourire. Sachant qu'il s'agit d'un rendez-vous BtoB consacré à l'événementiel et au tourisme d'affaires... Une double bonne nouvelle en quelque sorte... Et le segment du MICE en a vraiment besoin...

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Commentaire 1
à écrit le 14/07/2020 à 9:50
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"Tourisme d'affaires" Ah cette classe dirigeante... elle ne sait plus quoi inventer ! "Mais non ma chérie je t'assure je vais bosser !" :-)

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