My Interactive Data, outil de relance économique ?

Si les notes de conjoncture délivrent pourcentages et chiffres qui ne demandent qu'a être exploités, c'est bien parce que la donnée à une valeur qui mérite qu'on la décortique, surtout pour en tirer des enseignements prospectifs. En lançant un outil de datavision, imaginé par son observatoire Sirius, la CCI Nice Côte d'Azur veut précisément accompagner les entreprises dans ce pilotage peu évident qu'est celui auquel sont confrontées les TPE PME du territoire. Une innovation qui dépasse d'ailleurs les frontières départementales.
(Crédits : iStock)

Elles étaient attendues et elles sont forcément décryptées : les données de la note de conjoncture publiées par la Chambre de commerce et d'industrie racontent, en chiffres, ce que la crise sanitaire a comme impact sur l'économie, provoquant une crise dont il est difficile d'imaginer tous les effets secondaires.

Via les 1 500 entreprises interrogées pour la note de conjoncture de juin on sait que l'activité des carnets de commande plonge à -54 % - ce qui est plus mauvais que lors de la crise des subprimes, précise d'ailleurs le président de la CCI, Jean-Pierre Savarino - alors que le chiffre d'affaires chute de -46 %, que l'activité réduite concerne 51 % des entreprises des Alpes-Maritimes, que la baisse de la demande est la principale difficulté rencontrée, suivie par les difficultés de trésorerie, que la crainte de voir les clients ou les commandes se tarir sont considérées comme l'une des plus grandes menaces pesant sur le développement. Alors certes, les entreprises s'adaptent à la crise rencontrée. "Les chefs d'entreprise sont résilients", souligne Jean-Pierre Savarino. "Ils savent s'organiser et parient, majoritairement, sur un retour à la normale d'ici un an. L'incertitude est grande et l'avenir incertain, la grande incertitude pesant sur le volet national et international. Les entreprises tentent de s'adapter en s'appuyant sur l'innovation, la réactivité, l'agilité, en fédérant les salariés, le personnel, en changeant les modes opératoires", égraine le président de la chambre consulaire.

La data, phare dans la tempête

Des chefs d'entreprise qui pour la plupart aussi, naviguent à vue. Les données, si elles sont la photographie à un instant T, sont aussi utiles pour tenter de garder le cap. Car, il faut aussi pousser le raisonnement plus loin. "Les mesures qui sont prises actuellement sont des mesures d'urgence", rappelle Jean-Pierre Savarino. "Mais il faudra ensuite que des mesures de relance soient engagées, à moyen et long termes". Et pour aider les entrepreneurs - résilients mais pas moins attentifs à tout bonne solution qui les aiderait à savoir manœuvrer dans la tempête - le tableau de datavision imaginé et développé en interne par l'observatoire Sirius promet d'être une sorte de phare dans la tempête. Ce tableau de bord dynamique s'appuie sur des données difficilement contestables, celles obtenues auprès de l'INSEE, organisant les données par territoire, par secteurs d'activité - industrie, services, construction, commerce - chacun étant une entrée possible pour considérer l'évolution de l'activité. Les indicateurs permettent de prendre en compte les effets de la crise depuis son démarrage et ce, sur l'ensemble de l'année 2020. Mises à jour mensuellement, les chiffres relevés intègrent les effets des différents plans de relance, qu'ils soient organisés par l'Etat ou plus localement. "Cet outil était déjà dans nos cartons, mais la crise a accéléré sa mise à disposition des entreprises. On gagne à aller vite et nous devons aller vite", réitère Jean-Pierre Savarino.

Car comme le souligne Fabien Paul, secrétaire du Bureau de la CCI NCA, qui pilote le CIP (Centre d'information sur la prévention des difficultés des entreprises NLR), pour l'heure, les complications des entreprises sont "masquées. On ne voit pas, via le CIP ou le Tribunal de commerce, la multiplication des procédures collectives. Mais les demandes de report de charges sont là. D'où l'importance d'avoir un outil de suivi".

My Interactive Data ne va d'ailleurs pas se cantonner au département des Alpes-Maritimes, mais sera proposé à l'ensemble des EPCI de la région Sud, pour un montant de 1 500 à 2 000 euros mensuels. Ne dit-on pas qu'un dirigeant averti en vaut deux ?

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