Le plan (et les propositions) de l'UDET Sud pour sauver le tourisme

Parce que les trous dans la raquette sont trop nombreux et parce que l'activité est lourdement impactée, l'Union des entreprises du tourisme monte au créneau. Avec du concret : 22 suggestions qui visent à ne pas mettre en péril tout un pan de l'économie régionale qui pèse 18,6 Mds€ et 13 % du PIB.
(Crédits : iStock)

Certes il y a bien ce plan tourisme qui a pour ambition de ne pas laisser le secteur touristique totalement exsangue. Mais il y a aussi des manques, des trous dans la raquette, des activités et des entreprises dont le code APE ne "rentre" pas dans les bonnes cases. On sait que c'est notamment déjà le cas pour les entreprises du tourisme industriel.

Une situation parfois ubuesque, en tout cas inquiétante pour le devenir d'une économie régionale évidemment très dépendante du tourisme même s'il ne s'agit pas de son seul pilier. En Provence Alpes Côte d'Azur, le tourisme a un poids certain. 31 millions de visiteurs, 218 millions de nuitées, 25 000 établissements qui génèrent 118 000 emplois directs et un chiffre d'affaires de 18,6 milliards d'euros. Alors, quand c'est tout un secteur qui est touché par la crise, évidemment les professionnels s'arcboutent pour ne pas qu'il soit coulé.

Le principe de l'allongement

C'est exactement la démarche de l'Union des Entreprises du tourisme du Sud (UDET) créée en 2015 par le MEDEF Sud. Une démarche qui se concrétise par 22 propositions - économiques, sociales, fiscales, de marketing territorial, sanitaires... - qui visent à former un plan de sauvetage assez large. Où il est question d'accompagner les chefs d'entreprise en jouant sur des leviers simples mais impactants. Comme prolonger les exercices comptables de 12/15 mois à 24 mois, l'idée étant de permettre le lissage de l'activité, espérant qu'elle soit plus complète en 2021. En parallèle, la transformation du PGE en crédit longue durée serait de nature à apporter l'oxygène nécessaire aux entreprises. "Que va-t-il se produire au bout de la première année, lorsqu'il va falloir rembourser le Prêt garanti par l'Etat ? Le risque est de demander à re-amortir le coût du PGE ce qui va avoir pour effet d'endetter encore davantage l'entreprise, laquelle sera privée de toute capacité d'investissement. Il est essentiel de donner aux entreprises une franchise supplémentaire de 12 mois en espérant que 2021 soit une saison normale", détaille Denis Vogade, membre du bureau du Medef Sud, en charge du tourisme.

Qui suggère également le remboursement anticipé du CICE et du CIR sur les années 2017-2018. Dans la même lignée, c'est la cotation Banque de France qui doit être modifiée le temps nécessaire, "sinon cela sera une catastrophe pour les entreprises. Et cela vaut également pour l'assurance-crédit". En fond, c'est bien la capacité des entreprises à investir dans l'outil de production ou dans une opération de croissance externe qui serait grandement impactée.

Esprit d'équipe

L'abandon des loyers des parcs d'exposition et palais des congrès qui sont fixés dans le cadre d'une DSP, pour une période de mars à décembre 2020 et le report de charge de loyer pour l'année 2021 sur les deux années suivantes, la prolongation de l'activité partielle jusqu'en avril 2021, l'exonération totale de TVA, la création d'un fonds de soutien à l'investissement lié à la sécurité sanitaire sont aussi des pistes proposées pour aider à réduire l'impact de la crise.

En terme de marketing territorial et de communication, si parfois certaines voix s'élèvent pour déplorer des initiatives de relance trop dispersées et pas assez concertées, Denis Vogade réfute l'argument, estimant que chaque acteur institutionnel est à sa place et travaille efficacement sur sa cible. Le slogan "On a tous besoin du Sud", lancé par la Région Sud se décline sur tous les territoires, précise-t-il, le travail en commun permettant "une visibilité qui a pris de l'ampleur".

Lobbying actif

Les 22 propositions posées, l'UDET Sud ne compte, bien sûr, pas en rester là. Et c'est clairement des actions de lobbying que l'Union a mené et va mené. "L'objectif est de créer un porte-drapeau qui se fasse entendre. L'Etat, en voulant tout gérer, ne peut pas tout savoir. D'où les trous dans la raquette et l'oubli d'entreprises que la nomenclature exclue, créant des inégalités. Nous ne voulons qu'aucune entreprise vivant du tourisme ne reste au bord de la route. Notre rôle est d'alerter". Et de sensibiliser. Notamment à l'échelon national, ceux capables de faire passer le message en haut lieu. On rappellera le retour en terre bas-alpine du député Christophe Castaner, ancien ministre de l'Intérieur. Que le président de la CCI PACA, est aussi un homme du territoire des Alpes de Haute-Provence, en l'occurrence le patron de Proman, Roland Gomez. Et que le n°3 du MEDEF s'appelle Jean-Luc Monteil, président du MEDEF Sud jusqu'à l'an dernier, par ailleurs créateur de l'UDET Sud, il y a cinq ans. Des relais utiles. Et pas moins concernés par le sujet...

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