Transport maritime : une coalition internationale pour quoi faire ?

Initiée par l'armateur CMA CGM, basé à Marseille, elle réunit 11 acteurs et non des moindres. AWS, Groupe Carrefour, Faurecia, Schneider Electric, Total… soit l'ensemble de la chaîne de valeur. Au-delà des effets d'annonce – la transition écologique cristallise les attentions – quelle organisation, quels objectifs, quel calendrier ? Des interrogations auxquelles répond Joël Gentil, Directeur Central, RSE/Environnement et Relations institutionnelle.
(Crédits : DR)

La Tribune - Différents acteurs prennent part à cette coalition. Comment a-t-il été possible de créer un groupe incluant les différents maillons de la chaîne de valeur ?

Joël Gentil - À l'occasion des Assises de l'Economie de la Mer qui se sont tenues en décembre 2019, Rodolphe Saadé a proposé au Président de la République Emmanuel Macron d'initier une coalition internationale en faveur de la transition énergétique des transports et de la logistique avec pour priorité de travailler à l'émergence d'une énergie plus compétitive et moins carbonée. Plusieurs entreprises, engagées dans la transition énergétique, ont émis le souhait de pouvoir rejoindre cette coalition qui franchit aujourd'hui une nouvelle étape avec l'annonce de ses membres fondateurs et des neuf projets concrets sur lesquels elle travaille. Les entreprises fondatrices de cette coalition font toutes face à des enjeux majeurs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour atteindre leurs objectifs, elles doivent réduire leurs émissions sur l'ensemble de leurs chaînes de valeur. Le transport et la logistique sont un maillon fondamental de ces chaînes.

Comment fonctionnent les 9 groupes de travail ?

Chaque groupe de travail est composé de plusieurs entreprises de la coalition qui désignent, parmi elles, un leader qui a pour mission d'assurer l'animation des travaux du groupe ainsi que la coordination  avec l'ensemble des groupes de travail. En fonction du niveau de complexité et du temps de développement des projets, les membres fondateurs décident des modes d'organisation les plus appropriés.

Quelles sont les prochaines étapes ?

L'enjeu est de progresser rapidement sur les différents projets. Certains d'entre eux verront la sortie d'une PoC d'ici à l'automne, d'autres d'ici à la fin de l'année. D'autres projets, comme le design de véhicules zéro émission, s'étendront sur une plus longue durée. Le prochain One Planet Summit, à l'initiative du  Président de la République, qui se tiendra en janvier 2021 en marge du Congrès mondial de la nature (UICN) à Marseille, sera l'occasion de présenter les avancées des projets.

Quels sont les enjeux majeurs de cette transition ? Quels sont les sujets qui avancent plus vite ?

L'enjeu principal est d'accélérer le développement  de solutions permettant de décarboner les chaînes logistiques et relever ainsi les défis d'une mobilité durable au sein de l'industrie du transport de la logistique. Les travaux portent principalement sur les énergies alternatives et l'efficacité énergétique de la tonne transportée. Ils s'attachent aussi au verdissement des Hubs multimodaux qui sont d'importants leviers de réduction d'émissions. Les projets qui avancent le plus rapidement portent sur les biocarburants avec le développement d'un standard de biocarburant spécifique pour le maritime et le développement d'une solution digitale pour l'optimisation des itinéraires et des chargements.

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