La culture crée du lien mais elle est aussi un moyen d'échanger. Si cela apparaît comme une lapalissade, on aurait pourtant encore parfois tendance à oublier le pouvoir de l'œuvre, du lieu culturel comme lieu de rencontre.

C'est cette idée "basique" qui va permettre ce 4 août à des enfants de la Cité phocéenne de découvrir le MucEM, ce Musée de la civilisation méditerranéenne, devenu l'un des emblèmes culturels de la ville. Si la volonté de faire découvrir la culture aux enfants n'est pas nouvelle ni originale, ici ce qui compte c'est de créer une sorte de boucle, de montrer que les peuples qui ont débarqué à Marseille ont contribué à écrire l'histoire de la seconde ville de France et que ce bout d'histoire est tout autant celle des enfants qui y vivent aujourd'hui. "Le MuCEM est construit sur un des quais du port où arrivaient les bateaux du bassin méditerranéen... c'est l'histoire de la famille de la plupart de ces enfants. Nous souhaitons favoriser la culture pour tous en cassant les codes", explique Virginie Atlan, la fondatrice et présidente de Elles les audacieuses !.

L'association est née au lendemain du Grand Débat national sur la volonté de faire émerger des initiatives venues de la société civile, structurée autour d'ambassadrices et d'expertes. Une sorte de chaîne capable de mettre en lumière ce qui vit au cœur des territoires, dans des régions que l'on ne regarde pas comme on devrait, pas avec suffisamment de profondeur parfois. Souvent.

A Marseille, c'est avec Synergie Family - qui se revendique comme une startup association - que cette opération spéciale, soutenue par l'un des mécènes - la Fondation Engie - est engagée pour une matinée dédiée à faire découvrir la collection permanente du MuCEM qui lui-même se dit "musée de la France populaire". "Les musées participent à ce mouvement de culture pour tous", souligne Virginie Atlan. "C'est ce qui donne du sens".

Des Gestes remplis d'audace

Derrière l'initiative c'est encore le rôle de la culture qui doit être perçu comme axe de communication, au sens premier du terme. Pas un "coup" de com, insiste Virginie Atlan mais une volonté de co-construction. Les territoires sont tout autant à valoriser, car de ce qui naît en région naissent des idées à plus grande échelle. "Nous voulons créer des ponts culturels entre la Capitale et les régions", indique encore la fondatrice de Elles les audacieuses ! Pour ne pas rester dans l'incantation, une journée des Gestes audacieux a été instaurée, le 17 mars. Mais son spectre s'ouvre plus largement qu'à la culture, l'objectif étant de focaliser les projecteurs sur les initiatives qui sont nées en période de crise sanitaire, que ces initiatives soient portées par des citoyens, des collectivités, des entreprises, le principal étant qu'elles s'inscrivent dans la durée. C'est peut-être là le point essentiel : montrer ce que la crise permet de positif mais pas si c'est éphémère. Et puis au-delà de la culture, c'est tout autant l'impact économique de ce qui se crée dans les territoires qui doit être mieux vu, montré, encouragé. C'est sans doute cela que les temps de remise en question font remonter : une volonté de durabilité et de stabilité. En même temps, l'audace est une valeur qui est essentielle à encourager, encore plus, peut-être, en temps d'incertitude... ce qui donnerait raison au proverbe qui affirme que l'avenir appartient à ceux qui en sont pourvus.