C'est presque devenu un moment attendu. Il n'est pas rare que les personnalités politiques invitées de la rentrée du Medef, ne se fendent d'une déclaration d'amour aux patrons présents. Il y avait eu notamment le "j'aime l'entreprise" d'un Manuel Valls alors Premier ministre en 2014. Ce 27 août le vibrant "Merci" lancé par Bruno Le Maire aux entrepreneurs venus l'écouter a tout autant fait office de déclaration d'amour. "Cela fait trois ans que nous travaillons ensemble. Je n'oublie pas qu'avant la crise, grâce à vous, à votre détermination, à vos investissements, nous avions en janvier 2020, une nation la plus puissante économiquement de toutes les nations européennes : 1,5 point de croissance, - de 8 % de taux de chômage et la nation la plus attractive pour les investissements en France".
Il faut dire qu'une crise sanitaire, un confinement et une crise économique - "sans équivalent" - ont forcément resserré les liens et au-delà sans doute engendré une meilleure compréhension de la part de l'Etat des besoins de réactivité, de décisions qui collent au terrain et qui aident à la relance.
Créer la France de 2030
La relance... c'est bien justement elle qui concentre toutes les attentes du monde économique, soucieux de connaître les détails du plan qui lui est consacré.
Sur ce sujet-là aussi, Bruno Le Maire a tenu à rassurer. Et il n'y est pas davantage allé avec le dos de la cuillère. "La philosophie ? L'investissement. Le plan de relance c'est la France de 2030". Avec promet le ministre de l'Economie, compétitivité retrouvée et économie encore plus décarbonnée. "Nous allons ouvrir de nouveaux marchés pour la France".
Pour cela, il faut bien sûr des moyens : d'où la création d'une sorte de guichet unique qui permettra de ventiler les 100 milliards d'euros mobilisés là où il faut et rapidement. Décaisser vite, c'est bien un enseignement de la crise. Autant alors ne pas changer une méthode qui gagne.
Sur le sujet de la relocalisation industrielle, sujet majeur parmi les sujets majeurs, là encore Bruno Le Maire explique la méthode. Ce qui doit être relocalisé doit être à forte valeur ajoutée. La baisse des impôts de production, nœud gordien pendant longtemps semble acquise. Des impôts "stupides, inutiles et qui contribuent à la délocalisation industrielle du pays" estime le ministre de l'Economie qui rappelle que "l'impôt c'est fait pour prendre l'argent là où il a été créé, pas avant".
"Je ne connais pas d'industrie sans usines", dit aussi Bruno Le Maire qui veut que la construction de bâtiments industriels soit facilitée.
Audit des besoins en compétences de l'industrie
Le besoin en compétences, autre problématique qui freine le développement des entreprises, doit être pris à bras le corps. "Il existe des emplois disponibles en France mais il n'y a pas la bonne formation. Nous voulons avoir une vision nationale des besoins en compétences de toute l'industrie française".
Le plan de relance soutiendra également le secteur du BTP, particulièrement la rénovation énergétique pour le privé mais aussi celle des bâtiments publics, sans oublier la construction neuve. Mais pour ce secteur, Bruno le Maire a un message fort qui ne devrait pas déplaire aux PME du secteur : "Nous allons vous soutenir massivement mais je vous en supplie, limitez au strict minimum le recours aux travailleurs détachés. Engagez-les, formez-les, qualifiez-les".
Promesse répétée et nul doute que celle-ci ne sera pas oubliée, aucune hausse d'impôts ne se produira d'ici la fin du quinquennat, "et les baisses d'impôts annoncées seront tenues".
Faire l'union des marchés financiers
Sur le sujet du financement des jeunes entreprises innovantes - obligées souvent d'aller trouver les fonds nécessaires à leur croissance sous les cieux nord-américains - Bruno Le Maire affirme que l'un de ses défis réside dans la création de l'union des marchés, celle qui doit faire en sorte que les startups puissent trouver un financement qui leur va bien en Europe et non pas aux Etats-Unis. Mais, "il n'y a pas que les startups, il faut aussi aider le commerce de proximité à se numériser".
Et puis, parce que c'est aussi un sujet essentiel et que le redire ça fait du bien : "il n'y a aucune opposition entre la décarbonation de notre économie et la compétitivité".
Enfin, une dernière promesse pour entretenir la flamme : "L'exécution du plan de relance se fera avec les entreprises".
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