Ce que Bernard Kleynhoff veut pour risingSUD

Chargée de développer l'attractivité du territoire et d'accompagner les entreprises à l'export, l'agence de développement économique régionale veut faire encore mieux et plus rapidement. C'est le desidera avoué de son nouveau président. Qui veut une vraie collaboration entre acteurs concernés par le sujet, l'objectif étant de servir la compétitivité de Provence Alpes Côte d'Azur.
(Crédits : DR)

Evidemment, le sujet de l'attractivité est majeur pour les territoires. Il l'était avant la crise provoquée par la Covid-19. Il l'est encore plus en plein cœur de la crise. Car pour conserver un tissu économique sain, ouvert, pas trop fragilisé, capable d'attirer les investisseurs, de conclure des projets d'implantation tout en permettant aux PME et ETI de poursuivre leur aventure et leur développement en terre étrangère, il faut être séduisant, assurer, rassurer. Faire la différence.

Travailler en complémentarité

Le développement économique, c'est l'affaire de risingSUD. L'agence, bras armé de la Région en la matière, avait déjà retravaillé son positionnement, notamment en changeant de nom, début 2019, laissant l'ARII de côté pour devenir ce risingSUD capable de "faire grandir l'économie", comme le disait sa baseline.

L'arrivée de Bernard Kleynhoff, élu le 24 août à la présidence, modifie encore sensiblement la stratégie. Le président de la commission Economie, Industrie, Innovation, Nouvelles Technologies et Numérique au conseil régional connaît bien le sujet de l'attractivité et il a surtout une vision, à la fois de ce qui doit être amélioré, amplifié et de là où il faut aller.

Plus de cohérence et de coopération entre les parties prenantes, c'est exactement ce à quoi aspire Bernard Kleynhoff. Parce que des structures, il y en a plein. Des efficaces, des nécessaires, mais qui ne se parlent pas, pas suffisamment ou très peu. Et ça, en temps de tension économique, c'est le grain de sable qui freine dangereusement les capacités de croissance.

Pour joindre l'action à la parole, Team Sud Export, le guichet unique qui permet aux entreprises de s'engager à l'international en les accompagnant dans la démarche de sollicitation de marchés extérieurs, passe également dans son giron.

"Nous mettons en place une nouvelle organisation, par collèges. Je veux que l'on travaille en complémentarité et en association avec les pôles de compétitivité, les agences d'attractivité, les Universités, les aéroports, les EPCI comme le Grand Avignon ou Sophia-Antipolis, les Métropoles..."

Avec le Comité Régional du Tourisme (CRT), il a été décidé d'instaurer un échange croisé, le CRT étant invité permanent de risingSUD, qui se voit rendre la pareille. Et cela "afin de communiquer en continu, davantage, sur les sujets communs et de mobiliser les compétences de chacun. Nous avons souvent les mêmes interlocuteurs", note Bernard Kleynhoff. Ou comment faire preuve de mutualisation intelligente.

Car l'enjeu principal concerne l'activité des entreprises et par conséquent le dynamisme du tissu économique. C'est lui qui nourrit l'attractivité du territoire. Et sa bonne santé est indispensable pour poursuivre la reconquête. "Notre industrie régionale a moins souffert que celle d'autres territoires", note le président de risingSUD, cependant, il n'en demeure pas moins que si les aides financières ont joué leur rôle d'amortisseur, désormais c'est de "clients dont les entreprises ont besoin".

Concernant l'internationalisation, la pédagogie qui consiste à montrer aux PME que c'est là un axe de développement, doit s'intensifier. "Nous devons leur démontrer que c'est un sujet extrêmement important", encore plus dans le contexte actuel.

L'enjeu de l'efficacité concrète

"Je souhaite que l'on s'ouvre davantage au monde économique", affirme encore Bernard Kleynhoff, qui insiste pour dire que le rassemblement des compétences de chaque acteur concerné n'a pas pour but de gommer ce qui existe mais plutôt de constituer une force centrifuge efficace. "L'idée d'avoir un chapeau commun, c'est pour être plus intelligent. Il faut que l'on fédère. On ne peut pas être pertinent en étant plusieurs à faire le même métier. Nos partenaires premiers sont les agences d'attractivité (des territoires NDLR). Nous sommes là pour faire ensemble. Nous ne sommes pas là pour leur enlever leurs compétences. Elles doivent conserver leur présence en proximité. Les destinations primordiales pour Aix-Marseille ne sont pas les même pour Nice Côte d'Azur ou pour Toulon. Mais là où nous pourrions être plus intelligent, c'est en travaillant de concert sur les destinations qui conviennent aux entreprises et que par exemple Aix-Marseille embarque les entreprises de Nice Côte d'Azur intéressées par les marchés visés. Il faut en finir avec les frontières administratives et la base de tout cela, c'est le dialogue".

La restructuration de risingSUD n'est pas étrangère au plan de reconquête que présentera bientôt le président de la Région Sud, Renaud Muselier le 4 septembre prochain. Une reconquête plutôt qu'une relance, qui consiste à poser des bases renforcées d'un canevas qui doit permettre de concrétiser des actions porteuses de valeur ajoutée. Parce que les circuits courts, ça vaut aussi en stratégie économique. Notamment par exemple, avec Territoires d'industrie, que pilote aussi la Région. Et de façon plus globale, aussi. "Avec nos partenaires à l'intérieur de la Vieille Europe, nous sommes en circuit court. Et on peut aller plus loin", suggère Bernard Kleynhoff. "Il ne peut y avoir d'export sans diplomatie internationale". Mais surtout, "l'échec n'est pas une option". Ça, c'est dit.

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