Jean-Luc Chauvin – CCIAMP : "Le monde économique ne peut pas rester sans rien faire"

Confirmé par le Tribunal Administratif, l'arrêté exigeant la fermeture des bars et restaurants à Aix-en-Provence et Marseille continue de générer l'ire chez les professionnels du secteur, mais aussi chez les autres acteurs économiques qui tel un seul homme ont décidé de frapper plus haut, en déposant recours devant le Conseil d'Etat. Revendiquant le droit à travailler, comme le rappelle le président de la chambre consulaire. Qui craint surtout les conséquences à moyen terme et un "tsunami".
(Crédits : DR)

Le monde économique ne décolère pas. Depuis l'annonce faite par Olivier Véran le 27 septembre dernier de l'obligation de fermeture des bars et restaurants implantés dans les villes d'Aix-en-Provence et Marseille pour 15 jours, c'est tout un panel d'émotions qui les a secoué. De la stupeur, à la colère en passant par l'incompréhension. Et ce n'est pas fini.

Confirmé ce 30 septembre par le Tribunal Administratif de Marseille, l'arrêté du gouvernement continue d'être au cœur des actions du monde économique qui a décidé de passer à l'étape supérieure : le Conseil d'Etat. Une nouvelle bataille qui s'annonce serrée, mais explique Jean-Luc Chauvin, "nous poursuivons les voies de recours qui s'offrent à nous car l'impact économique est colossal, le centre-ville de Marseille est vide et bien au-delà des bars et restaurants, l'impact est tout aussi fort sur le commerce de proximité. Nous commençons à peine à mesurer les conséquences de la situation. Et la situation est inquiétante. C'est, globalement, un gros coup d'arrêt économique".

Disproportion

Engagé dans la même galère, uni dans la bataille, les différents acteurs économiques le sont encore avec cet appel déposé devant le Conseil d'Etat. Aux côtés de la chambre consulaire, la Région Sud, Aix-Marseille Provence, le Département, l'U2P comme la Chambre régionale des métiers et de l'artisanat, l'UMIH... sont vent debout contre ce que tous considèrent comme une décision disproportionnée.

"Nous avons décidé de rester unis car les conséquences sont supportées par tous les secteurs de l'économie", redit encore Jean-Luc Chauvin. Déplorant ce qui est, exactement ce qu'il redoutait il y a encore quelques jours, "un reconfinement économique", qui ne porte pas son nom. Mais qui a bien de lourdes conséquences, difficilement chiffrables pour l'heure, dit encore le président consulaire.

Qui entre plus dans le vif du sujet et rappelle que les TPE PME sont toutes les maillons d'une grande chaîne, que les fournisseurs du secteur alimentaire souffrent aussi, dans l'ombre. Et que oui, la décision est disproportionnée, "les chiffres du nombre de cas diminuent, ceux des lits occupés aussi". On sait que sur ce point, il y a divergence entre les acteurs économiques locaux et le gouvernement...

"Le monde économique ne peut rester sans rien faire", plaide encore Jean-Luc Chauvin, "un tsunami est en train de se préparer, cela crée des difficultés inouïes".

Un président de chambre consulaire qui rappelle tout de même que ce même monde économique qui monte au créneau est aussi celui qui a multiplié les propositions pour éviter les fermetures exigées par le gouvernement, comme prendre la température à l'entrée, tenir un cahier des personnes présentes, espacer davantage les tables... Des arguments qui n'ont donc pas fait mouche. "Les entreprises sont prêtes à faire plus, pas à fermer".

Trouver des méthodes pérennes

Alors certes, il y a cette fameuse clause de revoyure, qui prévoit de remettre le sujet sur la table au bout de sept jours et pas de 15 jours. Soit ce lundi 5 octobre. Sauf que pour l'heure, aucune concertation ne pointe à l'horizon. Et que autant de temps elle prendra pour se tenir, plus long sera encore le temps d'un redémarrage éventuel des activités des entreprises. "On ne remet pas en route, aussi facilement des lignes de production. Il faut du temps pour retrouver le niveau de ses fournisseurs... Nous ne somment pas contre prendre des mesures, mais on doit pouvoir prévoir, on ne redémarre pas comme ça une activité".

"Les entreprises jouent le jeu, achètent les dispositifs... Travailler, c'est une survie aujourd'hui, c'est sociétal. On ne va peut rester ainsi durant un an. Il faut trouver des méthodes pérennes", insiste Jean-Luc Chauvin. Pointant un sujet qui inquiète même s'il est encore peu évoqué. "Il va bien falloir rembourser les PGE, les prêts. Quelles conséquences pour les entreprises qui ont obtenu le PGE et se retrouvent sans activité ". Et d'enfoncer le clou," l'économie a besoin de visibilité, de confiance et de quiétude. La solution n'est pas le reconfinement économique".

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Commentaire 1
à écrit le 01/10/2020 à 13:10
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Le problème de fond reste les capacités d'accueil de l'hôpital en lits et places en réanimation. Qu'à t on fait depuis le début de l'année pour l'hôpital ? Réduit le nombre de lits.

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