Colette Weizman, profession de foi

Dans quelques jours, elle devrait succéder officiellement à Lionel Canesi à la tête du conseil régional de l’ordre des experts-comptables PACA. Un pas vers la lumière pour celle qui a toujours œuvré dans l’ombre, en coulisses. Mais pas sans une intangible conviction, celle de la nécessité d’être dans l’anticipation. Prévoir pour mieux faire, mieux grandir, mieux réussir. Un mantra plus qu’un credo qui devrait rythmer son (probable) prochain mandat.
(Crédits : DR)

Elle y « est allée », parce que dit-elle, « j'ai confiance en lui. Il a été un bon capitaine pour la région, s'il est élu, il sera un bon capitaine pour la profession au niveau national ». Lui, c'est Lionel Canesi. Président du conseil de l'ordre des experts-comptables PACA depuis 2017, à qui, si tout se déroule bien le 8 décembre prochain, elle devrait officiellement succéder.

L'envie d'avoir envie

L'engagement, ce n'est pas une découverte pour Colette Weizman. C'est quasi depuis qu'elle a « vissé » sa plaque sur le mur de l'immeuble qui abrite son bureau il y a 25 ans à Marseille, qu'elle est aussi engagée au sein du conseil de sa profession. Une profession à laquelle elle ne se destinait pas vraiment. Après un bac scientifique, puis un DEUG de maths - qui l'a « vite énervée » - elle s'oriente vers l'expertise-comptable, bien qu'ayant voulu faire médecine. Finalement, si ce ne sont pas les hommes et les femmes qu'elle soigne, ce sont les entreprises et leurs dirigeants. Le parallèle n'est pas si difficile : prévenir, guérir, soigner... le vocabulaire est proche, l'engagement, identique.

Autant dire qu'en 25 ans, le métier d'expert-comptable a évolué. Pour le meilleur. Et de façon, avoue-t-elle, « stratosphérique ». Non, l'expert-comptable n'est pas un « gratte papier, juste bon à saisir les factures ». Ça, c'était avant. Bien avant. Avant le numérique, qui est venu simplifier les tâches basiques pour en quelque sorte libérer l'expert-comptable d'un carcan administratif et lui permettre enfin « de faire du conseil » auprès des chefs d'entreprise. « Notre rôle n'est pas de dire voici les raisons pour lesquelles vous n'avez pas généré plus de recettes ou de chiffre d'affaires, mais voilà comment vous allez pouvoir en faire encore plus ». Autre évolution, tout aussi positive, la féminisation de la profession qui s'est considérablement accéléré ces dix dernières années. Et pour Colette Weizman, il n'est pas question de plafond de verre. « Le fait d'être une femme ou un homme n'a pas d'importance. Le tout est d'avoir envie ».

Prévenir, prévenir, prévenir

Le numérique, c'était le cheval de bataille de Lionel Canesi. Ce sera aussi celui de Colette Weizman. Il y a encore à faire sur le sujet, comme de participer activement à la création d'outils qui accompagnent les experts-comptables. « Je compte poursuivre ce qui a été engagé, les travaux initiés... Notre indépendance numérique est fondamentale ». Mais c'est de son implication au sein du tribunal de commerce de Marseille qu'elle tire un autre axe essentiel : prévenir. Car comme le veut l'adage, « mieux vaut prévenir que guérir ». Ce qui vaut pour l'homme vaut pour l'entreprise. « Je compte axer ma mandature sur 3 axes : prévenir, prévenir, prévenir ». Et là, c'est (aussi) la présidente de la première chambre de procédures collectives du tribunal de commerce de Marseille qui parle. « Il faut anticiper, accompagner. Faire comprendre qu'il ne faut pas hésiter à pousser la porte du tribunal, que le tribunal peut vraiment aider à la prévention. Il faut dédramatiser. Ce n'est ni une honte ni une maladie ». Et d'ailleurs, Colette Weizman estime que la prévention est une mission que les experts-comptables doivent se réapproprier au sein du tribunal.

A la question, de ce qui définit un expert-comptable, la (probable) future présidente régionale répond que « c'est l'allié du chef d'entreprise au quotidien. C'est celui qui aide, qui conseille, qui anticipe. Il ne doit pas attendre que le dirigeant exprime son besoin, il doit l'anticiper. Être à l'écoute ». L'écoute qui est une vertu quasi cardinale. « J'aime apprendre. Il faut rester ouvert, à d'autres métiers, d'autres approches ». Une qualité qui sera forcément un atout dans les prochains mois de tension économique. Une épreuve attendue, qui ne sera sans doute que renforcer la foi.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.