Réélu, Christophe Castaner poursuit la réindustrialisation de la zone industrialo-portuaire de Marseille-Fos

Après un premier bout de mandat à la tête du conseil de surveillance du port de Marseille-Fos, Christophe Castaner vient d'être renouvelé à ce poste pour cinq ans, aux côtés de Laurence Borie-Bancel, en tant que vice-présidente. Une élection dans un contexte de transformation des activités de la zone industrialo-portuaire et des ambitions de développement le long du Rhône notamment.
(Crédits : DR)

Le suspense n'était pas vraiment au rendez-vous pour l'élection de la présidence du conseil de surveillance du port de Marseille-Fos (GPMM). « C'est une élection facile, nous étions les seuls candidats », sourit Christophe Castaner. L'ex-ministre vient d'être prolongé pour cinq ans à la tête de cet organe chargé de planifier la stratégie du port, le directoire présidé par Hervé Martel s'occupant de l'opérationnel. Laurence Borie-Bancel, présidente de la compagnie nationale du Rhône (CNR), occupe elle le poste de vice-présidente. « J'incarne la collaboration du port avec le Rhône et son hinterland », expose-t-elle.

Le duo n'est pas nouveau, puisqu'il est en place depuis novembre 2022. Une arrivée en cours de mandat à l'époque, qui avait mis du temps à se décider après le décès du président du conseil de surveillance Jean-Marc Forneri en 2020. L'arrivée de Christophe Castaner avait « provoqué des tensions, notamment auprès des partenaires sociaux » - la CGT en tête - rappelle l'intéressé. « Aujourd'hui, ça va mieux », juge-t-il. Ces derniers mois, les sujets de tensions ont néanmoins été présents.

Un modèle tourné vers

Les syndicats ne visaient pas directement la personnalité de Christophe Castaner, mais manifestaient leurs inquiétudes sur l'avenir d'un port en pleine mutation. Le président du conseil de surveillance le rappelle à chacune de ses interventions, il voit dans le GPMM un acteur clef des deux grands changements du moment : la décarbonation et la réindustrialisation. Ce passage de l'historique économie des hydrocarbures vers celles autour des nouvelles énergies inquiète les dockers des bassins Ouest, ceux de Fos. Tout comme la place faite aux croisières ou à l'ouverture sur la ville pour les bassins Est, ceux de Marseille.

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« Nous représentons 14.000 emplois sur les bassins Est, 42.600 emplois au total, l'économie portuaire ce n'est pas que les dockers », rappelle Christophe Castaner. Dans son discours, il insiste sur la vocation de garder cet ADN portuaire. Le projet stratégique, qui va être élaboré dans l'année à venir, doit s'articuler autour de « cinq hubs », le premier cité est celui « trafics et logistique ». Mais l'évolution du monde économique « a des conséquences », glisse l'ex-ministre. Les autres axes, appelés hub, sont sur les passagers, les énergies, l'industrie et le numérique.

Réindustrialiser l'axe Rhône-Saône

Des changements qui passeront pour le GPMM par de lourds investissements. Sur les 12 à 14 milliards attendus sur les prochaines années, principalement de financement privé, « le port apportera autour de 1,7 milliard d'euros, c'est énorme ». L'année dernière une première enveloppe de 120 millions d'euros a été dépensée. Les sujets sont légion, à commencer par les projets d'implantation dans la zone industrialo-portuaire de Fos (ZIP). « Les perspectives deviennent concrètes », se réjouit Christophe Castaner alors que l'un des projets phares Carbon vient de déposer sa demande de permis de construire. « Nous avons également inscrit 505 hectares qui échappent à la ZAN ( zéro artificialisation des sols, NDLR) », ajoute le président du conseil de surveillance.

Dans une logique d'un grand port, le fameux MeRS pour Méditerranée-Rhône-Saône, le foncier s'étend donc bien au-delà de Fos. « Nous voulons réindustrialiser l'axe, nous avons des espaces », prévient Laurence Borie-Bancel. Un catalogue sera bientôt disponible avec d'identifier toutes les zones d'implantations. Un schéma directeur est aussi en cours d'élaboration. « Des briques importantes pour construire cet axe MeRS », avance la vice-présidente du conseil de surveillance. Des briques qu'il faudra rapidement assembler.

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