Comment le Carburateur fait passer la vitesse supérieure aux porteurs de projets

Pour carburer, ça carbure dans le quartier au Nord de Marseille... le jeune Pôle de l’entrepreneuriat labellisé Fabrique à entreprendre, accompagne et fait grandir les jeunes pousses locales. Tout en équilibrant sa trésorerie, une équation pas simple à résoudre... mais les solutions sont à portée de main.

Les quartiers Nord de Marseille manquaient cruellement d'une structure dédiée à la création d'entreprise. Carence d'accompagnement oblige. Révolue, avec l'implantation en 2016 du Carburateur dans le quartier de la Cabucelle, né de la volonté des collectivités, notamment de la Métropole, et d'un investissement de 7 M€.

Faire différent

Fondamentalement, les missions du Carburateur ne diffèrent pas de celles de toute structure d'aide à la création d'entreprise qui se respecte : accueillir le public porteur de projet, générer de l'animation autour de l'entrepreneuriat, héberger parfois les jeunes pousses... Mais le Pôle de la Cabucelle se fait fort d'une approche différenciante dans la façon de mettre en œuvre ces missions. Ce qui lui confère une première originalité, c'est qu'il est piloté par un groupement de sept structures locales, parmi lesquelles Esia, BGE Accès Conseil, Cosens, IMM, Couveuse Interface, Petra Patrimonia et Planète Adam. Une pluralité d'acteurs qui tiennent des permanences à direction des porteurs de projets, aux côtés d'autres entités... A l'instar de la Chambre des métiers et de l'artisanat, de la Maison de l'emploi ou la Capeb, par exemple. L'équipe du Carburateur reçoit préalablement les créateurs, évaluent leur projet et les dirigent vers l'interlocuteur le plus adapté. "Cap au Nord Entreprendre s'est aussi implanté au Carburateur. Leur présence est d'autant plus intéressante pour mettre en œuvre notre mission d'animation autour de l'entrepreneuriat, notamment la connexion aux structures du territoire. Surtout lorsqu'on sait que cette entité draine parmi ses adhérents des majors comme Haribo", avance la directrice Muriel Bernard-Reymond. Cette approche mutualisée a permis au carburateur d'obtenir le label Fabrique à entreprendre, initié par la Caisse des dépôts et consignations.

Multiplier les partenariats avec les entreprises

Cette pluralité d'intervenants-là, couplée à la présence d'experts évoluant sur le pôle, confère forcément à l'accompagnement prodigué aux porteurs de projets une teneur un peu à part. Notamment à ceux qui choisissent d'y établir leur activité, hébergés de 0 à 4 ans d'activité. Car le carburateur fait également office de pépinière, en mettant à disposition bureaux de 15 m2, ateliers de production de 25 et 50 m2 et un open space comprenant 12 postes de coworking. Le taux d'occupation de la pépinière est pour l'heure de 65 %, avec 21 résidents pour une capacité d'accueil d'une trentaine. Le loyer dont ils s'acquittent - voulu inférieur au prix du marché - leur donne accès à un panel de services. L'équipe du carburateur les suit de façon étroite. "Et ce, sur tous les sujets relevant de la fonction de dirigeant. On leur propose des compétences internalisées, que l'on mobilise en fonction de leur besoin. Si par contre on éprouve des limites en termes d'intervention, on fait appel à un réseau d'experts, en n'hésitant pas à payer des prestations à nos résidents. Comme la réalisation d'une étude de marché, par exemple".

Equation à résoudre

Toutefois, en termes de trésorerie, l'équation reste difficile à équilibrer. Pour changer la donne, l'équipe du Carburateur réfléchit à faire évoluer un modèle économique qui repose à 40 % sur les subventions, dans un contexte de raréfaction de la manne publique, baisse des dotations de l'Etat oblige. "Notre budget repose à 60 % sur les recettes privées, à 40 % sur l'argent des collectivités. L'idée serait de fonctionner sur des parts de 70 % et de 30 %, en trouvant d'autres sources de revenus, en multipliant notamment les partenariats avec les entreprises". Ce mouvement vient de s'initier avec un premier accord conclu avec CMA CGM, qui va soutenir cinq jeunes pousses spécialisées dans les secteurs du maritime, de la logistique et des transports, et allouer pour celles-ci une enveloppe globale de 25 000€. "C'est ce type d'accord que nous prévoyons de modéliser", conclut la directrice.

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