Où en est le MoU entre Thales Alenia Space et le Brésil ?

Lancé par Ariane 5 ce 4 mai, le satellite SGDC est lié au programme de transfert de technologie qui lie la co-entreprise franco-italienne basée à Cannes et le gouvernement brésilien. Et ce n'est pas fini…

S'il a été - malgré lui - sous le feu des projecteurs, c'est parce que le mouvement social qui s'est déclenché au Guyane la veille de son lancement prévu en mars dernier a justement empêché celui-ci.

Désormais mis sur orbite, SGDC (Satellite Géostationnaire de Défense et de Communications sécurisées) est certes le 78ème succès d'affilée d'Ariane 5, mais il représente surtout pour le gouvernement brésilien un élément clé de son programme spatial.

Double objectif

Pour rappel, c'est suite à un appel d'offres que TAS remporte le contrat de fourniture de SGDC, signé en décembre 2013. Un contrat éminemment stratégique pour le gouvernement brésilien et plus précisément le ministère de la Défense. Les objectifs sont doubles : assurer la souveraineté en terme de communications sécurisées pour les Forces armées et le gouvernement brésilien mais aussi réduire la fracture numérique et permettre l'accès à Internet même dans les coins les plus reculés du pays, comme l'Amazonie.

Et s'il est accompagné d'un Memorandum of Understanding (MoU), c'est bien parce que le Brésil a la volonté de faire monter en gamme son programme spatial. Une volonté affichée par l'ancienne présidente Dilma Roussef. La crise, effective depuis 2014 n'a pas remis en cause cet élan mais le freine malgré tout. Le but, comme l'expliquait en février dernier à La Tribune, Michel Roussy, chef de programme est de permettre aux entreprises brésiliennes "intéressées par le spatial d'être qualifiées et de pouvoir entrer dans la chaîne de production" sur des sujets tels que la propulsion, l'optique ou la mécanique.

Mise en orbite

Le programme de transfert de technologies a d'abord permis à 45 ingénieurs brésiliens d'être formés par Thales Alenia Space. Plus généralement, il prévoit "trois phases, chaque phase durant un an", précise Joël Chenet, SVP Thales Alenia Space Brésil. L'idée est qu'au terme de la troisième année, les entreprises soient autonomes et capables de répondre aux enjeux. Car si l'apport technologique de TAS est stratégique pour le programme spatial brésilien, il est tout aussi important pour "les entreprises du spatial qui souffrent. Ce transfert de technologies leur permet de supporter la crise. Surtout il leur permet d'effectuer un grand pas en avant". L'objectif a été clairement précisé par Joël Chenet lors de l'inauguration du Centre Technologique Spatial à Sao José dos Campos en novembre 2015, il est de "permettre à l'industrie brésilienne de fabriquer en toute indépendance son propre satellite en orbite basse à un horizon de 3 à 5 ans". Même si "nous ne transférons pas le uptodate mais des éléments très utiles pour la fabrication des satellites", précise le SVP TAS Brésil.

Et après ?

Si l'on a déjà évoqué le lancement d'un second appel d'offres, "la priorité du gouvernement aujourd'hui, ce n'est pas de faire du satellite", explique Joël Chenet. Mais, "si SGDC se vend bien, la probabilité d'un second SGDC est grande". Avec les ingénieurs, c'est un transfert de compétences et un transfert de connaissances qui a été fait. Cependant, il n'y a pas que les entreprises à accompagner. Les jeunes ingénieurs doivent aussi être sensibilisés à la cause satellitaire. Dans le programme du MoU, figurent la création de masters en ingénierie des systèmes spaciaux et d'une chaire académique. Car si le Brésil veut un programme satellitaire de haute tenue, le besoin est de 5 000 ingénieurs formés. Pour l'heure, ils sont 300... Un gap a combler, indéniablement.

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